Chapitre 88

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Mon nez commence à couler, mes yeux à me piquer, et mes jambes à s'engourdir. Je ne cesse de pleurer depuis que Jimin est parti. Je me repasse la scène dans la tête, en essayant de comprendre pourquoi est-ce qu'on a dû en arriver ici. Les mensonges, encore et toujours les mensonges. J'en ai marre de tout ça ! Je n'en veux plus ! J'aurai voulu lui avouer la vérité, lui dire que je ne suis jamais partie, mais je suis sûre et certaine que les choses se seraient aggravées. Et je ne veux pas risquer de détruire sa vie encore plus que je ne l'ai déjà fait. A vrai dire, je suis partagée entre plusieurs sentiments. Tout d'abord, celui d'avoir été trahie et détruite, mais aussi celui de le rendre inquiet et de lui mentir encore une fois.

Je suis décidément une fille minable. Je rate avec ma famille, mes amis, et mon petit ami...Je ne sais vraiment pas m'y prendre avec les gens que j'aime. Chaque fois que j'essaie de bien faire, l'effet inverse se produit et vient briser ceux que je protège. Je commence à me frapper le crâne, me tirer les cheveux, perdue dans mes pensées. J'ai tout gâché, je me répète en boucle pour essayer de m'autodétruire. Je m'en veux, je regrette. J'ai infligé des choses à mes amis que je n'aurai jamais dû, j'ai fait de multiples erreurs au lieu de tout garder ça pour moi et d'affronter mes problèmes comme il se doit. Non, je ne suis qu'une minable.

??? : HAYLEE !!

La voix de ma meilleure amie me ramène à la réalité. Elle se précipite sur moi, tandis que j'ouvre les yeux. Un instant je vois flou, habituée par le noir de mes paupières closes. Puis, je remarque que les bras doux et rassurants de Claryss m'entourent. Mais je la repousse avec le peu de force que j'ai. Elle me regarde d'un air ahuri, ne comprenant pas ce qu'il se passe. Mais je ne la regarde pas, je ne prends plus cette peine, sinon je risque d'encore tout gâcher. Car elle non plus je ne la mérite pas. Elle mériterait de partir, de me laisser seule et de m'abandonner ainsi. Je n'ai pas le droit de la faire souffrir davantage après tout ce qu'elle a fait pour moi. Mais durant un instant la folie refait surface :

Moi : Aide- moi !

Claryss : Laisse-moi t'aider alors, laisse-moi te réconforter...

Moi (revenant à la raison) : NON ! Je ne veux pas de toi !!

Claryss (les larmes aux yeux) : Pardon ?

Moi (réalisant l'intensité de mes paroles) : Je n'ai pas besoin de toi...

Claryss : Je suis prête à laisser mes problèmes de côté comme tu le voulais et là tu me rejettes ?

Moi : Je n'ai plus besoin de toi ! J'ai besoin d'être seule !

Claryss : Ne me dis pas que tu refais la même chose qu'avec Jimin ?! Car avec moi ça ne passe pas Haylee ! Je suis ta meilleure amie !

Moi : MAIS TU NE SAIS RIEN ! TU NE SAIS PAS CE QU'IL SE PASSE !!

Claryss : Ah ouai je ne sais rien ?! Et bah dans ce cas je te laisse vu que visiblement tu n'as besoin de personne !! Tu ne m'aides pas et je ne peux pas t'aider Haylee !!

Elle prend une pochette posée sur le buffet, me pousse de la porte et la referme une fois être passée. Je me mets à plat ventre sur le sol de l'appartement, en laissant une de mes joues sur le parquet froid. Je continue de pleurer, frappant le sol avec mon poing. Je viens de tout perdre, j'ai perdu ma meilleure amie. Mon cœur se brise tandis que je me mets à tousser. Je commence à suffoquer, sombrant de plus en plus dans la folie. Je commence à trembler de tout mon cœur, comme dans un état second. J'ai tout foiré, encore une fois j'ai tout foiré. Je dis des choses que je ne pense pas, puis après j'espère que tout cela s'arrange. Je ne suis qu'une sotte tout compte fait !! Mais au fond, je ne cherche qu'à me retrouver...

Mon cœur continue de trembler, mais je prends quand même le risque de me mettre à ramper sur le sol. Je fixe mon objectif, posé sur la table basse du salon. Je respire de plus en plus fort, en quête de mon téléphone. Je vois de moins en moins net lorsque j'arrive enfin au niveau de la table. J'attends un peu, au bord du gouffre, avant de me jeter et de lever mon bras avec le reste de ma force. Je récupère mon téléphone, le déverrouille et ouvre l'application message, les mains tremblantes. Mon cellulaire tombe, tandis que mon menton heurte le sol. Je laisse échapper un gémissement, tandis que mes paupières sont de plus en plus lourdes. Je dois le faire : JE DOIS LE FAIRE !!

Je mets au moins cinq minutes à rédiger ce message, mais je réussis. Alors que mes tremblements perdurent, que du sang commence à couler de mes yeux, mes paupières se ferment définitivement, en même temps que j'appuie sur la petite flèche qui me permets d'envoyer mon message. Je roule sur le sol, percutant un des meubles de la pièce. Je ne saurai dire lequel, je suis déjà bien trop loin dans le gouffre pour le savoir. Une dernière toux me fait cracher un liquide inconnu, avant que ma respiration ne ralentisse, pour me laisser bercer par l'inconscience...

Preezznb qsoiunb sdez maa mleilkeuyrte amied
Ezklle dzanbs yun Vbaare

Ton Vrai Visage ᵇᵗˢ ⁻ ʷᵈʷOù les histoires vivent. Découvrez maintenant