Chapitre 113

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Une fois le baiser langoureux de nos deux amis terminé, le plus âgé des deux retourne tourbillonner dans les bulles, bientôt rejoint par mon propre petit ami qui s'amuse à éclater les bulles avant son meilleur ami dans le simple but de l'embêter. Le concerné râle plusieurs fois, poussant Jimin sous nos rires amusés. Et alors que nous nous apprêtons à leur ordonner de revenir, une musique familière se met à résonner dans mes oreilles. Aussitôt, mon regard se tourne en direction de ma meilleure amie qui commence à ouvrir la bouche d'un air excité. Nous nous mettons alors à entamer une danse de la joie tout en commençant à chanter ses paroles et cet air beaucoup plus lent que notre chorégraphie improvisée.

Swear that's why you called me
I'm a fool for wantin it
You dont' wanna be rushed
You don't wanna be touched
It's a shame girls like you don't know how to love
Try to give you my all
But it's not enough
Can't you see that I'm fallin...

Tout le monde soupire et nous comprenons donc qu'il est temps de nous arrêter et de reprendre notre balade dans le parc. Jimin se rapproche de moi en souriant et lie nos doigts tout en m'incitant à avancer. Mon cœur se réchauffe tandis qu'il dépose un doux baiser sur ma joue à présent rougie. Alors je souris, je souris comme cela fait longtemps que je n'ai pas souri...Un sourire peut-être niait, mais je m'en fiche actuellement. Car ce genre de sourire provient de mon ventre, des papillons qui y sommeillent, du fin fond de mon cœur. Alors ce sourire me fait du bien. Oui, j'ai traversé beaucoup de choses, mais une chose est sûre, j'ai beaucoup appris grâce à tout cela. Et l'une des choses que je retiens, c'est que j'ai enfin pu accepter de me livrer à un homme.

Alors le temps défile, laissant passer secondes puis minutes. Nous profitons du parc, des attractions proposées et de notre folie collective, essayant de négocier une partie d'auto tamponneuse contre un train fantôme, une pêche au canard pour certains...Tout semble parfait, tout paraît idyllique, la plainte ne semble pas être au rendez-vous. Mais tout ceci n'est qu'un décor, un fond, un plan théâtral. Car pourquoi s'entêter à rendre l'endroit parfait si le moment l'est déjà ? Non, ce lieu est fait pour que ce souvenir ait un minimum de perfection, car sans ce décor, tout ceci serait bien fade. Les attractions nous donnent de la folie, cette folie que nous n'aurions pas eue si nous étions allés dans un tout autre endroit.

Une fête, un pot, un souvenir, des photos, des rires. Cela semble à présent plus clair. Tous ces préparatifs, ces choses que nous faisons, nous les exécutons en pensant que c'est là la dernière fois que nous les faisons. Nous les faisons comme s'il ne nous restait qu'un souffle à donner, comme si ce verre d'amitié allait se briser et encrer les brins cassés à jamais dans les néants de la poussière. L'organisation n'est jamais propice au point de départ, elle l'est au final, au dénouement d'un long parcours rempli de péripéties.

Voilà la solution, l'explication au problème de la perfection. Il s'agit d'un programme, laissant place à la fin, une dernière fois. Car en effet, nous savons tous ce qui nous attend cette après-midi, et le futur est irrémédiable, et c'est pour cela qu'il nous effraye tant. Pour le destin, peu importe ce qu'il s'est passé, peu importe ce que l'on ressent : cela se passera quoi qu'on veuille y faire, car c'est écrit...Et on ne change jamais ce qui est gravé dans les traces de l'ADN.

Ton Vrai Visage ᵇᵗˢ ⁻ ʷᵈʷOù les histoires vivent. Découvrez maintenant