Chapitre 2 (2)

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La Khajiit explosa de rire et roula sur le côté. Messire Ordy toussota, mal à l'aise, alors que le « chat » fusillait du regard l'infirmière.

- T'es trop forte, Mary ! dit la femme-lynx quand elle se fut calmée. Ce n'est pas un chat, mais un Alfiq-raht.

Mary tourna la tête dans sa direction, le regard inondé d'incompréhension.

- Un Alfiq-raht, c'est une espèce de Khajiit qui ressemble à un gros chat. Et Amni est vraiment très doué en magie et médecine khajiiti.

- Et me considérer comme un... un « chat », cracha le concerné, revient à nous insulter, mon espèce et moi-même.

Un silence pesant tomba dans la chambre alors que le chaman s'avançait vers le lit.

- Je-je suis désolée... Je ne savais pas...

- Comme la plupart des gens, je vous rassure.

Il bondit sur le matelas et s'assit sur le ventre de la Dagi pour la fixer bien en face.

- Cela nous permet d'ailleurs d'être de très bons espions... Maintenant, si vous souhaitez apprendre, venez par là et regardez ce que je fais.

Ordy laissa Daro'Shamada aux bons soins d'Amni et de Mary. Le clan khajiiti faisait les cent pas devant l'hôpital. Le Sage de la Lumière inspira un bond coup : il savait que la confrontation à venir serait des plus compliquées. À peine le seuil franchit que la Mère de clan se jeta sur lui.

- Quand est-ce que ma fille pourra sortir de l'hôpital ?

- Je n'en ai aucune idée. Je ne suis pas médecin.

- Eh bien demandez-leur alors ! C'est pas votre boulot de gérer ce qu'il se passe à Atykiaw ?

Ordy ferma les yeux pour se calmer. Il sentait au fond de lui son pouvoir cogiter et les dragons de Lumière avec qui il avait pactisé s'agiter sous sa peau. Ses marques d'invocation le brûlèrent, signe évident qu'à la moindre demande, ils se jetteraient sur cette Khajiit qui osait insulter leur détenteur.

- Mère de clan, finit-il par dire calmement. Je suis en effet le chef d'Atykiaw et mon travail est en effet de régler les problèmes qui s'y passe. Cependant, je doute sincèrement que régler une histoire de famille soit de mon ressort.

La femme-lynx grogna et plaqua ses oreilles sur son crâne. Elle serra les poings, essayant de garder ses griffes dans ses coussinets.

- À présent, je m'excuse, mais des affaires importantes liées à mon poste m'attendent.

Il salua la Mère de clan, puis la contourna pour rejoindre sa calèche. À peine la porte fermée que le cocher ordonna aux chevaux de se mettre en route. Ils renâclèrent, contrarié que leur pause soit terminée, et se mirent en route en piaffant. Épuisé par toutes ses tâches, Ordy ferma les yeux et s'autorisa une rapide sieste.

Quand la calèche s'arrêta, il descendit dès que la porte s'ouvrit. Il remercia le cocher et lui donna un généreux pourboire en lui souriant gentiment. Alors qu'il montait les centaines de marches qui le séparaient du porche, Ordy entendit des cris dans son dos. Il se retourna, la main sur le pommeau de son épée et observa la personne à l'origine de tout ce raffut.

Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il aperçut Mercur monté par une Geyra inconsciente. Il se précipita au bas des marches pour rejoindre le loup essoufflé.

- Que s'est-il passé, Mercur ?

L'animal plongea son regard dans le sien pour lui transmettre tout ce qu'il avait vu, entendu et compris. Ordy serra les dents, furieux contre lui-même d'avoir envoyé si peu de Valkyries à l'Académie.

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