Chapitre 41 (1)

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- Pourquoi, Biilokah ? cracha Horte en Draconique ancien, pour être sûrs que personne d'autre hormis Margot ne pourrait comprendre leur conversation. Pourquoi avoir rejoint les rangs de l'ennemi !

- Comme si ça t'intéressait vraiment, siffla-t-elle en se jetant sur lui, gueule grande ouverte.

Il l'esquiva sans mal et lui donna un coup de queue qui la cloua au sol. Elle se retourna et tenta de le mordre à la gorge. Il recula, relâchant son emprise. Biilokah en profita pour se remettre debout, déjà prête à revenir à la charge.

- Seuls ton peuple et ta petite Mimagi-Konta comptent après tout.

- Tu fais partie de mon peuple, Biilokah, affirma-t-il en repoussant son jet d'eau bouillante d'un revers de l'aile. On a beau ne plus être aussi proches qu'avant, tu restes une Dragonne. Un membre de notre communauté.

- Pourtant tu m'as exilée.

- Parce que tu n'as pas respecté la nouvelle Sage des Ténèbres. L'héritière spirituelle de ma mère, Laatonikov.

Biilokah laissa échapper un grondement moqueur avant de se jeter une nouvelle fois sur Horte. Il se contenta de lui cracher du feu à la figure, la tenant à distance. Plus petite et rapide que lui, elle lui tourna autour en volant, esquivant ses jets sans pour autant réussir à avaler la distance qui les séparaient.

- C'est un imposteur ! Comment veux-tu qu'une Mimagi-Konta puisse être choisie par Laatonikov ? Elle nous a menti à tous ! Elle t'a manipulé !

Horte grogna et la fusilla du regard, créant une brèche dans sa garde. Biilokah en profita pour s'y engouffrer, descendant vers lui en piqué. Au moment où elle allait entrer en collision avec sa cuirasse aux écailles si sombres qu'elles avalaient la lumière, des arabesques de ténèbres s'enroulèrent autour du cou de la Wyvern et se resserrent si fort qu'elle dut atterrir d'urgence. Elle se débattit comme un beau diable, foudroyant Margot, dont la main était tendue dans sa direction, du regard. Ses yeux brillaient d'une lueur violette et son dragon était enroulé autour de son corps, repoussant toutes les attaques des Anges.

- Relâche-moi, sale Mimagi-Konta ! articula Biilokah en ruant.

Margot serra les dents et attrapa son poignet pour maintenir sa prise.

- Horte ! hurla-t-elle en Langue commune pour que la Dragonne ne comprenne pas. Je ne tiendrai plus longtemps !

Le Dragon noir souffla et s'envola, provoquant de violentes rafales de vent. Elles déséquilibrèrent les Anges qui se trouvaient aux alentours, qui se retrouvèrent cloués au sol. Incapables de décoller, les guerriers des Sages leur tombèrent dessus. Leurs immenses ailes étaient à présent plus un fardeau qu'une bénédiction. Elles étaient lourdes et les ralentissaient dans leurs mouvements, permettant aux soldats de prendre l'avantage et de les tuer.

Horte fonça sur Biilokah et la saisit par le cou. Margot ne tint pas une minute de plus et rappela les Ténèbres à elle, haletante. Juste cette attaque l'avait presque mise à genoux ! Elle s'était pourtant entraînée si dur...

- Ce n'est pas le moment de t'apitoyer sur ton manque d'endurance, la rappela à l'ordre Inlokved en repoussant une nouvelle attaque. Tu auras tout le temps de t'entraîner une fois la guerre terminée.

Margot acquiesça et dégaina son épée. Cette lame qui avait été forgée pour elle durant son séjour chez les Dragons. Elle avait beau s'être entraînée à la manier, elle la craignait toujours. Pour les blessures que ce métal façonné pouvait engendrer, autant sur les autres que sur elle-même.

- Ne doute pas de toi. Tant que Vumqotsun et moi sommes avec toi, tu seras invincible.

Margot hocha la tête et se mit en garde, prête à affronter l'adversaire qui venait dans sa direction. Mais elle n'en eut pas l'occasion : des lianes sortirent du sol pour venir s'enrouler autour de son corps. Elles s'armèrent d'épines qui le transpercèrent de part en part. L'Ange hurla à s'en briser les cordes vocales avant de gémir et de pousser son dernier soupir. La brune perçut du mouvement à la périphérie de son champ de vision et croisa le regard doux et sûr d'une femme de son âge. Elle se redressait et ramenait sa main contre son corps.

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