Chapitre 1 (1)

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Il faisait noir. Un frisson dévala son échine. Margot savait où elle se trouvait.

Pourquoi était-elle de retour alors qu'elle avait réussi à apprendre le Draconique ?

Un souffle souleva ses longs cheveux. Elle se retourna. Elle contrôlait son corps pour une fois... Peut-être que maîtriser la langue des Dragons l'avait aidée plus qu'elle ne le pensait. Deux billes améthystes illuminèrent les ténèbres. Une volute de fumée s'éleva autour de ces lumières si hautes que Margot eut peur d'attraper un torticolis si elle les regardait trop longtemps.

- Nu wo hi loost stired Dovahliin, mu muur aal tinvad.*

La voix féminine était beaucoup plus douce et chaleureuse que les fois précédentes. Margot sentit une présence tout près d'elle alors que la lumière violette disparut.

- Je suis Laatonikov, dit-elle à son oreille dans la langue commune. La seule Sage des Ténèbres qui ait foulé le sol de Horswentia et aussi le seul Dragon qui ne savait pas se transformer.

La jeune femme se retourna vivement, mais ne vit rien. Elle sentait juste la chaleur corporelle et le souffle de son interlocutrice.

- Pourtant, vous semblez pouvoir prendre plusieurs formes ici, murmura Margot du bout des lèvres.

- En effet.

Le silence s'installa entre elles. Margot était mal à l'aise. Comment se faisait-il que la Sage des Ténèbres, la femme d'Alduin, était encore vivante ? Comment se faisait-il qu'elle venait à elle, ou plutôt qu'elle s'invitait dans ses rêves ?

- Pourquoi me faire venir ici ? demanda Margot, sur la défensive.

- Pour une raison bien spéciale. Sans doute la même qui a fait que tu as été envoyée de la Terre.

- Comm...

- Comment je le sais ? Parce que mon esprit est partout. À ma mort, avant que Srenta ne me décapite, j'ai offert mon esprit au Thu'um. Pour me remercier, on m'a offert la possibilité de me transformer... uniquement si je trouvais un héritier spirituel.

Les paupières de Margot papillonnèrent. Ça faisait beaucoup trop d'informations d'un coup... Elle sentait une migraine carabinée lui vriller le crâne.

- Je pense que tu en as assez entendu pour cette nuit. Nous nous reverrons demain soir...

- Attendez ! la coupa-t-elle. Comment ça Messire Ordy vous a décapitée ? Si vous pouvez vous transformer, c'est que vous avez trouvé un héritier spirituel... Qui est-ce ? Où est-il ?

Un souffle frais lui lécha le visage. Les deux améthystes brillèrent à nouveau dans les ténèbres.

- Demain soir, murmura la voix rauque et basse qu'elle avait entendu à de nombreuses reprises. Demain soir, tu sauras tout. Mais pour aujourd'hui, tu en sais suffisamment.

Un bruit mat lui déchira les tympans. Le vent se leva, ébouriffant ses cheveux. Une brûlure atroce lui mordit le poignet gauche. Son hurlement de douleur fut étouffé dans le vacarme de la tempête.


Margot ouvrit les yeux et s'assit précipitamment dans son lit. Son poignet gauche la faisait atrocement souffrir. Elle se leva et s'approcha de la fenêtre. Grâce à la lumière du soleil levant, elle put s'examiner.

Mais qu'est-ce que c'est que ça ?!

Des arabesques noires fendaient sa peau. Elles partaient de la paume de sa main et remontaient jusqu'à la moitié de son avant-bras.

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