Chapitre 33 (2)

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L'un  des Vampire ouvrit la bouche pour répliquer, mais la referma en se  rappelant la demande du Sage de la Lumière au début de la réunion.

— Pendant  ce temps, il faudra que nous soyons vigilants et que nous nous  préparions à les accueillir. Ils viendront sans aucun doute par les  airs. C'est pour ça que le camp a été construit dans la forêt. Je sais  que nous ne pouvons pas observer correctement la ville, mais c'est mieux  pour notre sécurité.

Ordy prit une grande inspiration et attrapa un verre d'eau qu'il but cul sec.

— Vous  aurez tous pour mission de construire une partie du camp et de monter  la garde. Je compte sur vous pour faire des roulements équilibrés et  adaptés à chaque ethnie.

Daro'Shamada  pinça les lèvres. Elle avait l'impression que cette réunion se traînait  en longueur et que Ordy ne voulait pas vraiment prendre de décisions  par rapport aux peuples qu'il ne connaissait pas vraiment.

— Pour  ce qui est des Anges. Quand ils arriveront, il faudra les forcer à se  poser au sol et les empêcher de décoller. Pour cela, il faudra créer des  filets robustes. Kunsumid se chargera de les rapprocher des arbres.  Vous vous tiendrez en embuscades là-bas et il vous faudra viser juste.  Et donc, vous entraîner pendant les jours de répit que nous avons. Des  questions ?

Toutes  les mains se levèrent en même temps. Daro'Shamada esquissa un sourire  et se contenta de les observer en écoutant ce qu'ils avaient à dire et  ce que Ordy leur répondait.

— Pourquoi  ne pas utiliser vos dragons pour les faire sortir de leur trou ?  demanda le Vampire qui avait retenu de justesse sa question tout à  l'heure.

— Il  ne faut pas sortir toutes ses cartes dès le début des combats. Même si  ce sont des êtres éthérés avec beaucoup de ressources, ils se fatiguent  et nous auront besoin d'eux quand nous affronterons l'Empereur et ses  troupes d'élites.

— Pourquoi  vous ne vous occupez pas de faire les roulements ? enchaîna un  Pahmar-raht. La décision passera mieux si c'est vous qui donnez l'ordre.

— Certes,  mais je ne connais pas aussi bien que vous les hommes qui sont sous  votre commandement. Pour tout vous avouer, j'en connais très peu sur  vous. Tout ce que je sais, c'est ce qu'on nous apprend à l'Académie. Et,  aujourd'hui, je regrette de ne pas m'être plus renseigné vu la  situation dans laquelle nous nous trouvons.

Les  questions s'enchaînèrent pendant encore une bonne heure, puis, une fois  que tout fut réglé, les généraux se retirèrent et Ordy s'affala sur la  chaise qui se trouvait derrière lui en poussant un soupir épuisé.  Daro'Shamada s'arrêta sur le pas de la tente et l'observa du coin de  l'œil.

— Tu as quelque chose à me dire, Daro'Shamada ?

Elle sursauta, surprise qu'il l'ait remarquée alors que ses paupières étaient fermées.

— Hum... Non.

Puis elle tourna les talons et s'enfonça dans la forêt à la recherche de sa tente.

Ordy  soupira, soulagé d'être enfin seul. La réunion avec les Sages n'allait  pas tarder à débuter et il ne voulait pas que son esprit quitte ses  appartements alors que quelqu'un d'autre était avec lui.

Il est l'heure de les rejoindre, lui souffla Kunsumid depuis l'antre des dragons de la Lumière.

Il  acquiesça, s'assit en tailleur et ferma les paupières. Son esprit  s'envola et, quand Ordy rouvrit les yeux, il se trouvait sur le socle  imaginaire. Ses compagnons arrivèrent peu de temps après et leurs  regards se tournèrent vers le piédestal du Sage des Ténèbres.

— Cette lueur noire est inquiétante, souffla Kynel en déglutissant.

— J'espère que nous n'aurons pas affaire avec une personne comme Alduin... murmura Z'en.

— Nous  n'avons pas le temps pour de telles spéculations, les interrompit Ordy  d'une voix ferme. Il faut que nous pensions à la suite : Junal ne se  présente plus aux réunions et les Anges ne tarderons sans doute pas à  nous attaquer pour mettre fin aux blocus.

Tous acquiescèrent et se détournèrent de la plaque qui luisait d'un noir d'encre.

— Comment ça s'est passé de votre côté ?

Les  Sages expliquèrent tour à tour ce qu'ils avaient fait, comment ils  avaient organisés leur camp et ce qu'ils avaient prévu de faire lorsque  les Anges sortiraient de Kaïthy.

— Des nouvelles des autres commandos ?

— Non, répondit Arkaï. Ce sera la surprise le jour de l'attaque.

— Il  ne faut pas rester dans l'inconnu, contra Daïbel d'une voix  tremblotante. Envoyons l'un de nos soldats comme messager. L'autre  groupe répondra avec un des leurs.

— C'est une bonne idée, approuva Z'en, mais si l'un des messager décide de nous trahir, que ferons-nous ?

Un  silence pesant tomba sur le socle imaginaire. Malgré leurs  appréhensions quant à la fidélité de certains membres dans leur armée,  aucun des Sages n'avait encore dit à voix haute ce que tout le monde  pensait.

— Utilisons des oiseaux, dit alors Maya pour désamorcer la situation. Il n'y a rien de plus fiable.

— Nous n'en avons pas dans l'armée de l'est, répondit Ordy en secouant la tête.

— Ni dans l'armée de l'ouest, enchaîna Arkaï.

— Alors  utilisons nos dragons, intervint une nouvelle fois Daïbel. Je sais que  le but est d'économiser leurs forces, mais ce sont les seuls qui ne nous  trahirons jamais et pour qui couvrir une telle distance prend peu de  temps.

Nouveau  silence sur le socle imaginaire : les Sages pesaient le pour et le  contre. Ordy savait que c'était la seule solution. Il ne faisait pas  confiance aux Créatures de la nuit et refusait que les Valkyries, leurs  loups et les Khajiits s'épuisent avant les combats.

— Faisons  cela, souffla-t-il après un moment en voyant ses compagnons hésiter.  Daïbel a raison. Nous devons nous servir des dragons pour rester en  contact avec les commandos. En plus, tout le monde a signé au moins deux  pactes.

— Il  nous suffira de garder notre premier partenaire avec nous, approuva  Kynel en caressant du bout des doigts la marque blanche qui ornementait  son poignet gauche. Le ou les autres se chargeront des nouvelles.

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