Chapitre 15 (2)

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On me chuchote à l'oreille que nous sommes vendredi et que je ne devrais pas poster de chapitre... Oui. C'est vrai.
Mais j'ai eu une semaine très longue (des journées où je commençais à 9h pour finir à 22h [j'étais à l'école de ces heures-là, hein]) et qui vient de se finir en beauté ! Et pour fêter ça, j'ai envie de vous poster un chapitre 😁

Bonne lecture et à dimanche !

***

Margot tourna vivement la tête dans sa direction. Ses yeux étaient ouverts comme des soucoupes. Puis, sans même se contrôler, elle explosa d'un rire tonitruant. C'était tellement violent qu'elle devait se tenir les côtes pour éviter de tomber.

- C'était pas méchant, hein !

- Je-je m'en doute, déclara la brune lorsqu'elle se fut calmée. C'est juste que tu es tellement spontanée... J'aime beaucoup les personnes qui ont un franc-parlé comme toi.

- Ah... eh bien merci, je suppose ? Y a quoi dans ton truc du coup ?

Margot écarta les pans du tissu qui protégeais le paquetage. Elles découvrirent ensemble son contenu. Des tenues pour toutes sortes d'occasion, pour toutes les saisons : vie quotidienne, fêtes en tout genre, un uniforme avec une jupe courte, une jupe longue et un pantalon pour qu'elle ait le choix. L'un de ces ensembles, en lin, semblait être faite pour le sport. Des livres de cours neufs, à la couverture en cuir et emballés dans du papier de soie. Un encrier, des plumes d'excellente qualité et de nombreux parchemins épais et résistants.

Daro'Shamada siffla d'admiration à de nombreuses reprises alors que Margot étalait ses nouveaux effets personnels. Un petit mot se trouvait en dessous de toutes ses merveilles. La jeune femme s'en saisit et le parcourut rapidement des yeux, un sourire ne cessant d'étirer ses lèvres au fur et à mesure de sa lecture.

« Petite Margot,

Je me doute que tes effets personnels se retrouvent réduits à une peau de chagrin suite à ton arrivée ici. Tu trouveras dans ce paquetage le kit de base pour étudier, bien qu'il te faudra racheter certaines affaires comme les parchemins ou l'encre, de quoi t'habiller ainsi qu'un peu d'argent.

Je m'arrangerai pour t'en faire parvenir tous les mois.

Bon courage pour ta rentrée !

Messire Ordy

Srenta IV »

Margot s'empara de la petite bourse qui était sur le tissu du paquetage et l'accrocha à sa taille comme Daro'Shamada le faisait avec la sienne. Elle remercia silencieusement Messire Ordy et remit ses affaires dans le colis.

- Eh ben ! dit alors la Khajiit, brisant le silence qui s'était installé dans leur chambre. Je sais pas ce que tu lui as fait à ce fameux Messire Ordy, mais il t'a sacrément gâtée !

Malgré sa reconnaissance, c'était justement ce qui l'inquiétait... Qu'est-ce que le chef d'Atykiaw attendait en retour de toutes les fleurs qu'il lui faisait ?

- Je suis l'amie de son protégé, Nikka. Il a dû me prendre sous son aile pour lui faire plaisir...

- Deviens l'une de ses protégées alors ! Je connais pas beaucoup de monde qui gâte autant les amis de ses poulains.

Un rire nerveux s'échappa de la bouche de Margot. Elle ne voulait pas être redevable à une personne de cette importance. Elle devrait rembourser une trop grosse somme alors qu'elle ne possédait rien. Daro'Shamada s'était lassée du contenu du paquetage et était retournée s'allonger sur son lit.

Margot rangea ses maigres affaires dans les placards qui occupaient le côté de sa chambre. Lorsque ce fut chose faite, elle fit son lit et s'y allongea. C'était poussiéreux, mais confortable.

La jeune femme fixa le plafond sans le voir. Il était blanc cassé. Comme celui de sa chambre sur Terre. L'image fugace de sa mère qui entrait dans la pièce, tirait les rideaux et ouvrait les fenêtres se dessina sur sa rétine. Sa voix lui parvint, claire et pure comme de l'eau de roche, et l'invita à se réveiller pour entamer une nouvelle journée. Elle lui baisa le front, se leva et retourna dans la cuisine, au rez-de-chaussée. Margot ferma les paupières, le cœur douloureux et l'âme en peine. Mais c'était pire : elle se voyait plus clairement encore se lever, rejoindre ses parents et les embrasser pour les saluer, encore grognon à cause de son réveil toujours trop tôt à son goût.

Si elle avait su qu'elle allait avoir cet accident le soir-même et être propulsée dans un autre monde, la jeune femme leur aurait dit à quel point elle les aimait et aurait sans doute aidé sa mère dans les tâches ménagères du jour... Elle aurait aussi salué son père plus chaudement quand il était parti au travail.

Une larme silencieuse dégringola sur sa joue. Elle voulait absolument retrouver ses parents. Et Tony aussi...

Si elle avait su, elle aurait mis de côté sa pudeur pour plus lui dire à quel point elle tenait à lui et à quel point il ensoleillait ses journées. Mais non, timide comme elle était, jamais elle n'avait eu le courage de se jeter dans ses bras, de l'embrasser devant leurs amis et de lui dire « je t'aime ». Pourtant, ce n'était pas l'envie qui lui manquait. Et ce n'était pas plus compliqué que de lui tenir la main ou d'entrelacer ses doigts aux siens.

Une grimace déforma sa bouche et ses joues furent noyées sous ses émotions. Elle se tourna sur le côté de telle manière à ce que Daro'Shamada ne la voit pas. Il fallait à tout prix qu'elle rentre chez elle, quitte à mourir dans ce monde...

Je vais trouver une solution. Je rentrerai chez moi coûte que coûte.

Sur cette promesse, elle ferma les yeux. Elle devait se reposer : demain serait sa première journée de cours à l'Académie et elle devait être en forme. Elle sentit tout d'un coup la fatigue des vingt derniers jours l'assommer. Elle était encore sale à cause de son voyage... Elle se doucherait demain, avant les cours. Sa respiration se fit plus lente, plus profonde. Son cœur s'était calmé et pompait désormais son sang au ralenti par rapport aux minutes précédentes.

Demain serait une autre journée... Une journée bien remplie.

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