Chapitre 14 (1)

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Margot avait à peine cligné des paupières qu'elle se retrouva dans une chambre aux murs blancs et vierges, au mobilier en chêne et au sol recouvert d'un carrelage couleur sable. Les évènements s'étaient si vite enchaînés qu'elle n'avait pas eu le temps de comprendre tout ce qui lui arrivait...

Elle ferma les yeux pour essayer de se rappeler comment elle était arrivée dans cette chambre qui serait la sienne jusqu'à la fin de l'année. Il y avait d'abord eu le perroquet qui l'avait attaquée car elle s'était inquiétée d'avoir été enfermée à double tour dans le bureau de Ginette. Puis cette dernière et un dénommé Junal III étaient arrivés et l'avait sauvée des griffes acérées du volatile qui avait réussi à sortir de sa cage alors qu'elle était fermée - sans doute était-elle magique et lui permettait-elle de sortir lorsque c'était nécessaire. L'homme aux yeux gris lui avait ensuite demandé comment elle allait avant de faire son propre diagnostic, de lui poser une question sur sa mère et de la dévisager comme s'il la voyait dans la plus simple des tenues... Rien que d'y repenser, Margot en avait la chair de poule !

Et après ? Qu'est-ce qu'il s'était passé ? La jeune femme se mordit la joue. C'était assez flou tant elle était dans un état second, mais ça revenait petit à petit.

Junal III s'en était allé, furieux contre Messire Ordy - ou Srenta IV -, puis une infirmière avait immédiatement débarqué. Une fois partie, Ginette lui avait demandé de s'installer au bureau solitaire et de remplir la pile sans fin de documents nécessaires pour être admise en première année à l'Académie. Il y avait eu des questions auxquelles elle n'avait pas répondu - comme « Quel est votre élément ? Et votre pouvoir dominant ? De quel pays venez-vous ? » - soit parce qu'elle ne connaissait rien à rien à l'univers de la magie, faute de la maîtriser, soit parce qu'elle n'était pas sûre de pouvoir dévoiler ses véritables origines...

Après deux bonnes heures à plancher sur ces documents écrits en Langue commune, Ginette avait claqué des doigts et elle s'était retrouvée dans cette chambre qui lui était inconnue.

- Bon, souffla-t-elle en sortant de ses pensées, me voilà désormais étudiante à l'Académie...

Espérons que je puisse trouver des réponses à mes questions...

Alors qu'elle s'asseyait sur le lit qui semblait lui être destiné, on toqua à la porte de sa chambre. Margot se leva pour aller ouvrir. Elle était dans une enceinte protégée. Elle ne risquait rien à ouvrir la porte pour voir qui se trouvait sur le seuil. Lorsque son regard se posa sur le nouveau venu, la brune eut comme un électrochoc.

- Bonjour, mademoiselle ! s'écria le jeune homme en face d'elle. Je suis Maximilien et j'ai été chargé de vous faire visiter toutes les parties de l'Académie accessibles aux étudiants. Vous êtes prête ou vous avez encore besoin de temps pour vous installer ?

Margot ne répondit pas. Elle se contenta de le fixer, bouche bée. Comment était-ce possible ? La personne qui se tenait devant elle ressemblait trait pour trait, expression pour expression à Tony... Les mêmes cheveux corbeau aux innombrables épis, les mêmes yeux lagons qui pétillaient de malice, les même fossettes lorsqu'il souriait de toutes ses dents...

- Tony ? murmura-t-elle sans y croire.

- Heu... non, dit-il avec un air confus sur le visage. Moi, c'est Maximilien. Pas Tony...

Oui... Forcément, c'est impossible.

Une larme solitaire roula sur sa joue et elle s'empressa de l'essuyer. Le jeune homme devant elle patientait, mal à l'aise.

- Je peux repasser plus tard si vous voulez...

- Non, c'est bon, s'empressa-t-elle de dire. Désolée Maximilien, je viens d'arriver, j'ai pas tous mes souvenirs et je suis un peu déboussolée.

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