CHAPITRE 66 - DELKO

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C'est comme si un poids s'était retiré de mes épaules lorsque j'émerge.

Je l'ai retrouvé, lui.

Et je l'ai, elle.

Pourtant, les draps sont froids lorsque je passe la main pour la toucher et l'attirer contre moi.

Putain.

Elle est partie.

J'ouvre les yeux et plisse les paupières à la vue des rayons du soleil. Je jette un regard autour de moi ; le radio réveil affiche dix heures du matin. Je soupire en me frottant le visage, irrité de ne pas la trouver dans mon lit. Je me débarrasse des draps et enfile un boxer en fantasmant à l'idée de la retrouver dans la cuisine, en train de prendre un petit déjeuner.

Je dévale les escaliers en direction du salon comme un matin de Noël.

Après voir déjà déballé mon cadeau la veille...

Mais elle n'est pas là.

Je m'approche de la fenêtre et pousse les rideaux pour inspecter le porche. Je fronce les sourcils en ne trouvant pas sa voiture dans l'allée.

Qu'est-ce qui lui prend ?!

Est-ce qu'elle a pris peur ?

Peut-être a-t-elle besoin de temps...

— Elle vient de partir.

Je tourne vivement la tête en direction de la cuisine. Ma mère boit son café en tentant de cacher son sourire dans la tasse.

Ma mâchoire se contracte.

— Elle m'a dit t'avoir laissé un petit mot en partant. Tu ne l'as pas vu ?

Un mot ?

Je jette un coup d'œil à l'étage avant de reporter mon attention sur ma mère.

Elle a beaucoup parlé, hier soir. Il suffit que je lui ramène une fille à la maison pour qu'elle se mette à lui déballer toute notre histoire de famille.

Elle aurait tout su, de toute façon, mais c'était à moi de le lui dire.

Je suis encore en colère contre ma mère. Je l'ai toujours en travers de la gorge, et je ne peux m'empêcher de gronder :

— Tu lui as dit.

Son visage se décompose – et son sourire avec – comme si je lui avais craché le venin le plus mortel à la figure. La tasse de son café percute violemment le bois de la table et quelques gouttes s'en échappent pour se répandre un peu partout sur la surface.

— Delko... Elle souffle.

Ses yeux se mettent à rougir quelques secondes avant de s'embuer de larmes.

Je sais.

Sept ans qu'elle attend ça : que je lui parle.

Elle s'approche de moi, emmitouflée dans ce peignoir qu'elle porte depuis que je suis enfant. Ses mains attrapent mon visage comme un joyau précieux et ses pouces caressent ma bouche.

Mais je suis trop en colère contre elle pour la laisser exploser sa joie.

— Tu lui as dit. Je lui répète. Tu n'avais pas à le faire.

Son enchantement disparaît d'un claquement de doigt et ses sourcils se froncent d'incompréhension.

— Qu'est-ce que tu racontes. Elle murmure, encore un peu sous le choc.

— L'accident. Je précise.

Elle me fixe quelques secondes avant de se perdre dans des pensées douloureuses. Ses mains tombent sur mes épaules et les pressent distraitement.

UNKNOWN : LE STALKER [SOUS CONTRAT CHEZ BLACK INK]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant