Mon cœur se serre de douleur et je me fige dans le vestibule.
C'est comme plusieurs aiguilles qui viennent s'abattre au creux de ma poitrine, et je peine à retrouver mon souffle.
Je hoquette en sentant les larmes monter définitivement et me brûler les yeux.
Je porte une main à mon visage avant d'éclater en sanglots.
Je devrais ouvrir cette fichue porte, lui courir après, insister et exiger qu'on en discute.
Au lieu de quoi, je me traîne jusqu'au canapé, les jambes cotonneuses, pour m'effondrer dessus.
Je suffoque, le visage baigné de larmes enfoui dans mes paumes.
Le sel se mêle à l'amertume de la bile, et je ne sais plus quoi faire pour faire passer cette maudite nausée.
Celle-ci n'a rien avoir avec la grossesse.
Le chagrin me retourne l'estomac, comprime ma poitrine et m'étouffe de l'intérieur. J'agonise, en ayant la sensation de ne plus savoir comment respirer.
— Si j'avais su que ça allait te mettre dans cet état, je t'aurais offert ton cadeau plus tôt.
Je relève brusquement la tête en déglutissant ma salive salée.
Je ne l'ai même pas entendue entrer...
Les yeux bouffis et le visage humide, je renifle en fixant Delko au milieu de mon salon, interdite. Malgré sa plaisanterie, son air amusé se dissipe, et il me fixe, les traits désormais tirés par l'inquiétude.
J'essuie maladroitement les larmes sur mes joues et sèches mes paumes mouillées sur mes genoux, avant de me lever doucement du canapé. Il en profite pour se mouvoir à son tour. Il abandonne un paquet cadeau – que je remarque tout juste – sur la table basse, avant de s'approcher et de me prendre dans ses bras.
J'expire un souffle tremblant, soulagée, en me retrouvant contre lui, et ravale un énième sanglot que je sens poindre.
— Pourquoi tu es parti ? Je t'ai vu attendre devant la porte... Pourquoi tu es parti ? Je murmure dans son torse, des pleurs encore dans la voix.
Delko s'écarte légèrement pour pouvoir me regarder. Il saisit mon menton entre le pouce et l'index et parcourt mon visage du regard, les sourcils froncés.
— Tes paquets étaient restés dans le coffre...
Je jette un rapide coup d'œil vers le sac, sur la table basse.
— J'avais si peur. Je dis.
Il ne pipe mot, attendant que je développe. Que je lui parle. Que je lui dise ce qui m'a mise dans cet état. Ses yeux noirs ne quittent pas les miens, et je revis du simple fait d'y apercevoir mon reflet.
— J'avais peur que tu m'abandonnes, avec le bébé. Je précise.
Son visage se durcit et les muscles de sa mâchoire se contractent, tout à coup. Ses doigts ne lâchent pas mon visage et me forcent à le regarder droit dans les yeux.
Toujours.
— Tu crois que notre bébé me ferait t'aimer moins ?
Sa voix grave et profonde tonne dans l'air et fait sauter mon cœur contre mon sternum.
Ces mots...
Je le sens battre dans mes tempes, entre mes cuisses, jusqu'au bout de mes doigts ; je l'entends dans mes oreilles, et je suis presque sûr qu'il peut l'entendre lui aussi.
J'essaie de parler, mais ma voix s'évanouit dans ma gorge. Mes lèvres s'ouvrent et se referment comme un poisson hors de l'eau, ne sachant plus quoi dire.
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UNKNOWN : LE STALKER [SOUS CONTRAT CHEZ BLACK INK]
Детектив / ТриллерDARK ROMANCE - STALKER - MASKED MAN - SPICY UNKNOWN : LE STALKER (Terminé) Skylar, une jeune étudiante française d'origine latino-américaine, débarque dans la ville de Chicago, aux États-Unis, dans l'optique de poursuivre sa dernière année d'étude e...