CHAPITRE 21

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Il mourra ce soir.

Je l'ai vu verser quelques gouttes d'un produit dans son verre avec une pipette. Je l'ai vu la forcer à le boire. Je l'ai vu l'amener à l'étage.

Ce connard enchaîne les conneries et s'enfonce dans sa merde. Il alimente ma haine et me donne envie de le détruire.

Cooper, t'es un homme mort.

Le temps de traverser la foule, ils étaient déjà en haut des escaliers. Je les ai gravis, comme un taureau qui dégage tout ce qui se trouve sur mon passage, sans aucune considération. Une fois en haut, j'ai vrillé.

Ils avaient disparu.

Alors j'ai ouvert chaque porte – défonçant les plus récalcitrantes –, inspecté chaque pièce, placard et salle de bain.

J'ouvre une énième porte. Et je me fige.

Elle est là.

Étendue sur un lit. Immobile. Les paupières lourdes et comateuse.

Je lui promets: Je te jure que je vais le tuer.

Je referme la porte derrière moi. A double tour.

Il est à moi.

Quand je le vois se redresser de surprise, je charge vers lui. J'empoigne le col de son costume de merde et mon point s'abat sur sa pommette qui éclate sous mes phalanges. Ses yeux se révulsent. Il tangue. Recule de quelques pas.

Il est sonné.

Je jette un coup d'œil vers elle. Elle semble endormie – et en vie.

Parfait.

Je rabaisse sa robe et me tourne vers Cooper quand je le vois reprendre ses esprits du coin de l'œil. Il se relève en se tenant la joue. Et jure:

— Putain.

Je n'attends pas. Un second coup part, et il s'effondre. Je dois me faire violence pour ne pas l'achever tant qu'il est inconscient.

Je tente de tempérer ma respiration et garder les idées claires. J'installe la carcasse de Cooper sur une chaise au centre de la pièce Mes mouvements sont méthodiques, calmes. Je suis tout à fait lucide, à présent.

Je fouille les tiroirs à la recherche de quoi le ligoter.

Du scotch de bureau.

C'est pas suffisant.

J'ouvre la penderie, fouille les placards.

Des ceintures et des cravates.

Parfait.

Je retire mon masque. Je veux qu'il voit le visage de celui qui va l'emmener direct en enfer. J'attache ses poignets aux accoudoirs, ses chevilles aux pieds de la chaise et le bâillonne avec soins. Je fouille ses poches à la recherche de ses fioles assassines. Il en a trois autres. Je lis les étiquettes : « G.H.B 30ml »

Je serre les dents. Une dose de plus de 2ml peut être mortelle. Je fulmine et jette un coup d'œil vers le lit. S'il a été trop généreux, c'est fatal. Elle semble dormir, mais je m'approche pour vérifier son pouls. Les battements sont faibles mais à rythme normal.

Elle dort, seulement.

Je me détends. Puis je reviens près de l'autre.

Une première gifle. Il gémit. Je recommence, jusqu'à le réveiller. Quand il ouvre enfin les yeux, je claque des doigts devant son visage.

Il sursaute. Réalise sa situation. Panique.

Ses cris sont étouffés par la cravate que je lui ai enfoncée dans la bouche. Puis ses yeux me voient. Il fronce des sourcils en détaillant mon visage. Son regard sonde le mien et il a un mouvement de recul.

UNKNOWN : LE STALKER [SOUS CONTRAT CHEZ BLACK INK]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant