CHAPITRE 7 - SKYLAR (Réécris et corrigé)

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Je soupire d'aise en sentant l'eau chaude couler sur ma peau froide et frissonnante.

Je reste sous la douche une bonne demi-heure pour profiter de la chaleur et oublier le froid mordant de l'extérieur. Si certains ne voulaient pas croire à la fin de l'été, cette journée les a sûrement convaincus. Je coupe l'eau et sors de la douche avant de m'enrouler dans une serviette moelleuse et d'éponger mes cheveux.

Je passe une main sur le miroir pour dégager la buée et je fixe mon reflet encore trouble. Je prends ma brosse à dent et m'apprête à la fourrer dans la bouche lorsqu'un fracas retentit depuis mon salon.

Je sursaute et m'immobilise. La boule au ventre, le souffle court.

Je tends l'oreille, mais n'entends que les battements assourdissants de mon cœur.

La première pensée qui me vient en tête est pour lui.

Et s'il était là, dans mon salon ?

Mon cœur bat si fort qu'il me fait mal. Je n'ose plus bouger ; pas même respirer.

Et s'il s'était réellement introduit chez moi, là, tout de suite ?

Putain.

Une main sur la poitrine, je regarde autour de moi, à la recherche de quelque chose de tranchant, ou de coupant, qui pourrait m'aider à me défendre. J'ouvre les tiroirs un à un, en tentant de faire le moins de bruit possible, comme si c'était moi, l'intruse.

Mes yeux tombent sur une paire de ciseaux au fond d'un tiroir. Je m'en saisis avec hâte, et grimace lorsque le métal racle le fond en bois.

Je sors de la salle de bain à pas feutrés, arme à la main, et me dirige vers le séjour. J'ai une vue sur l'entièreté du salon et une partie de la cuisine, mais il ne semble y avoir personne. Je continue d'avancer et mon regard se pose instantanément sur les tessons de verre éclatés au sol.

— C'est pas vrai, quelle conne ! Je jure en français.

Je soupire, embêtée et à la fois soulagée. Je traverse le salon en balançant la paire de ciseau sur le canapé et contourne les bouts de verre en cherchant de quoi nettoyer dans la cuisine. Je me saisis d'une balayette et commence à rassembler les morceaux en maugréant dans ma barbe.

Ça m'apprendra à poser les verres trop près des bords.

Lorsque je me relève pour jeter une partie des débris dans la poubelle, mon dos percute un mur.

Dur.

Épais.

Chaud...

Oh.

Je me fige, le cœur battant à tout rompre.

Je n'ose pas me retourner.

Pourtant, c'est ce que je fais – parce qu'il n'y a que ça à faire. Je frôle le torticolis en levant la tête, et je me retrouve face à mon pauvre reflet sur une visière teintée.

Il se tient devant moi, avec son éternel casque de moto.

Tétanisée, je m'apprête à laisser sortir le cri qui m'obstrue la gorge depuis que je l'ai senti dans mon dos, mais sa main gantée s'abat subitement sur ma bouche pour m'en empêcher.

Dans un mouvement de recul, mes mains s'agrippent au plan de travail derrière moi, et des bouts de verre s'enfoncent dans la plante de mes pieds. J'écarquille les yeux tant la douleur m'assaille, et je ne peux me retenir de hurler dans la main de mon agresseur en sentant les bouts de verre me meurtrir les talons. Je m'accroche à son poignet – pour retirer sa main de ma bouche ou pour me retenir de tomber, je n'en sais rien.

UNKNOWN : LE STALKER [SOUS CONTRAT CHEZ BLACK INK]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant