UNKNOWN : LE STALKER [SOUS CONTRAT CHEZ BLACK INK]

CHAPITRE 82 - SKYLAR

Lorsque j'ouvre les yeux pour la seconde fois, j'ai l'impression d'avoir dormi une éternité, et que des jours entiers sont passés.

Mes muscles sont raides et j'ai la sensation que mon corps est tout ankylosé d'être resté au lit si longtemps. Même ma poitrine me tiraille de façon désagréable.

Je grimace.

Ma chambre est plongée dans le noir alors que je m'attendais à ce que les rayons du jour filtrent à travers les stores.

Je fronce des sourcils.

Quelle heure est-il ?

Je passe une main molle sous mon oreiller à la recherche de mon téléphone portable avant de le repérer sur ma table de chevet.

Je tends mon bras courbaturé et le saisit du bout des doigts.

Lorsque je l'allume, la luminosité me surprend et m'aveugle quelques secondes avant que je ne puisse regarder l'heure.

17h00.

Je n'y crois pas.

Je grimace et soupire.

J'ai dormi toute la journée.

Je me redresse sur les coudes et inspecte la chambre en tendant l'oreille.

Où est Delko ?

Finalement, je repousse les draps en ignorant mes articulations douloureuses et sort de la chambre pour rejoindre la salle de bain. Je fais une rapide toilette ; m'asperge le visage d'eau fraîche et arrange mes mèches en bazar.

Mon ventre se met à gargouiller bruyamment. Les nausées ont disparu et je meurs de faim. Je n'ai rien avalé depuis hier soir.

Je m'éponge le visage et sors de la salle de bain pour me rendre dans le salon, espérant secrètement y voir Delko.

Mais le séjour est vide, plongé dans la pénombre. Seule la lumière de la hotte dans la cuisine, éclaire faiblement l'appartement.

Je fais la moue, un peu déçue de ne pas le trouver là. Mais il doit avoir des choses à faire.

J'ouvre le frigo à la recherche de quoi me remplir l'estomac.

Il n'y pas grand-chose, hormis du jus de fruits, des œufs et des restes de légumes que je ferais mieux de me dépêcher de manger.

Je reste de longues secondes devant le frigo ouvert, me balançant d'une jambe à l'autre, réfléchissant à une recette miracle. Mais rien à faire.

Je soupire bruyamment et referme la porte du frigo avant d'ouvrir celle du congélateur en me rappelant qu'un pot de glace traîne toujours quelque part. Mon regard tombe immédiatement sur un pot de Ben & Jerry's au Brownie, et je souris.

Je l'attrape sans attendre et récupère une cuillère dans le tiroir avant de m'accouder contre mon plan de travail et d'enfourner une bouchée.

Le brownie fond instantanément sur ma langue et je ne réalise qu'à cet instant à quel point j'étais affamée.

Au même moment, ma porte d'entrée claque dans mon dos. Je sursaute et me retourne, la cuillère encore dans la bouche.

Delko referme la porte à clef derrière lui en portant deux sacs en plastique dans l'une de ses mains. Concentré sur la serrure, il ne me remarque pas tout de suite.

Une odeur de friture envahit la pièce et aguiche mon estomac qui gronde de plus belle.

La porte verrouillée, il se retourne et me voit enfin.