TOME 3 Chapitre 16

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Chapitre 16: 🎤point de vue de Flo🎤

Il est 18h, je n'ai pas bougé de mon lit, je fixe toujours le plafond. Ça fait 10h que je suis allongé là à réfléchir au sens de la vie. C'est glauque je sais mais j'ai plus souvent pensé à mourir qu'à arrêter le rap et voilà que j'ai arrêté. Oui, j'ai pensé au suicide, par une nuit d'ivresse et de solitude, j'y ai pensé mais je me suis ressaisis, j'ai vaincu cette idée grotesque et je me suis sentis plus con qu'autre ...La mort, c'est pas pour moi, jsuis trop jeune pour ça. Par contre, allongé sur mon lit je songe à la lame de rasoir dans la salle de bain...je vais la chercher et je la pose sur mon bras, j'hésite puis je coupe. Une coupure, une seule et simple petite coupure. Ca saigne mais ce n'est rien, je me sens plus honteux qu'autre chose...J'attrape mon ordi et traine sur les réseaux sociaux en oubliant le geste impardonnable que je viens de commettre. Un texte attire mon attention. « Elle est là. Tu la sens prendre sa place petit à petit, tu sais qu'elle va être là pour une durée indéterminée et pourtant tu te laisses faire, tu te laisses submerger par un flot d'émotions trop intense à retenir pour ton petit esprit. Ta vie était belle pourtant, du moins tu le croyais, tu te pensais fort, que jamais au grand jamais tu ne tomberais la dedans et pourtant t'y voilà. Tu ne comprends pas ce que tu fais là et d'un autre côté tu ne te bats pas vraiment pour que les choses se passent autrement.
Cette fichue mutilation te bouffe à petit feu, elle te chuchote des horreurs dans le creux de l'oreille, hante tes nuits et une bonne partie de tes journée, tu ne penses qu'à ça, qu'à elle. Tu prétends que tout cela te sert à oublier les soucis que la vie t'impose, que te faire du mal t'aide à aller mieux... Sauf que tu mens à tout le monde, tu te mens à toi-même, ça te fais du mal, rien que du mal et tes larmes coulent de plus en plus vite de plus en plus nombreuses et tu t'abandonnes à un plaisir malsain qui ne te procure strictement rien d'autre que de la souffrance. Tu as la sensation horrible d'être seule au milieu de tout ça, que tous les gens que tu aimais ont cessé de te tendre la main, que le sort s'acharne sur toi alors que tu es parfaitement innocente. Tu te sens mal, tu te sens seule, tu te sens purement et simplement inutile. Alors tu franchis le cap, tu attrapes ce cutter dans un élan de panique que tu ne contrôle malheureusement plus, tu as arrêté d'être toi, tu n'es plus qu'elle, cette garce qui t'emprisonne au fond de toi-même et qui empêche ta raison de te hurler d'arrêter. Tu poses de ta main tremblante le cutteur sur ta peau fine et trace un trais, un simple petit trais et tu regrettes immédiatement. Tu reviens à toi, tu sors de cet état second qui te dégoute et tu prends conscience de ce que tu viens de faire. Alors tu as honte, honte de toi et de ton acte irréfléchis. »
Emma malherbe
Je stoppe ma lecture ici bien que ça fasse encore quelques lignes, ce texte, c'est l'électrochoc qu'il me fallait. Bordel mais qu'est-ce-que je viens de faire là ?? Pourquoi, pourquoi je me rends compte de la gravité de tout ça seulement maintenant ?! C'est horrible çà quel point j'ai honte de tout ça...je prends la lame qui vient de laisser une trace de ma faiblesse sur mon corps et je la balance à l'autre bout de la pièce. Pour la première fois de la journée, je sors de mon lit et rejoins Elisabeth dans le salon qui remarque immédiatement que quelque-chose ne va pas. Je n'ai pas la force mentale de lutter alors je lui explique tout. Elle m'engueule d'abord puis m'ouvre ses bras.

Moi : Mon frère me manque...

Elle se contente de resserrer son étreinte, je ne suis plus seul, ça va aller.

Article de presseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant