TOME 2 Chapitre 25

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Je dors à poings fermés quand une secousse d'une rare violence ébranle le bus tout entier. Je n'ai pas le temps de comprendre ce qu'il se passe, pas le temps d'utiliser mes reflexes à bon escient. Le doux son de la nuit calme et paisible se transforme en un rien de temps en scène d'horreur. Le bruit est insoutenable, les pneus qui crissent sur le bitume, les corps qui s'éveillent avec une rare violence et chaque choc, toujours un peu plus violent ne fait qu'empirer la situation. Je suis propulsée à l'autre bout du véhicule, une vitre se brise à quelques centimètres de moi et une douleur vive me saisit au niveau du front. Le bus fait encore quelques tonneaux puis se couche sur le côté droit, mon cœur bat à une vitesse folle et incontrôlable, j'agis sur des impulsions et attrape mon portable resté dans ma poche (par miracle). Je me relève, non sans difficulté, je suis entière et à première vue je ne suis pas blessée, je décide de me calmer, je pose une main sur mon cœur et compte les battements de celui-ci. 1...2...3, le rythme effréné qui l'avait saisi se calme, j'appelle les pompiers.
Un silence morbide s'installe quand je raccroche, un silence de peur et d'incompréhension. J'aperçois Flo et Elisabeth, ils n'ont rien de plus que quelques bleus.
Oli se relève plus difficilement mais semble en forme, tout le monde est tétanisé, personne ne dit rien. Wawad prend le contrôle de la situation, il ouvre l'issue de secours et nous voilà enfin libérés de cet enfer.
Wawad : Tout le monde va bien ?
Toute l'équipe : Ouais.....
Yanis : Il manque Benoit, il faut aller le chercher !
Wawad replonge dans le bus en un instant, nous laissant seuls face à cette scène que nous ne parvenons toujours pas à comprendre, le bus est bien amoché, c'est un miracle que tout le monde aille bien. Wawad ressort du bus, seul.
Wawad : Il est blessé ! Quelqu'un peut appeler les pompiers ?
Moi : Je l'ai fait ! Ils vont arriver d'une minute à l'autre, il faut qu'il tienne bon !
Au moment où je prononce ces derniers mots, les sirènes se font entendre. Malgré la rapidité avec laquelle ils sont arrivés, l'attente a été interminable. Les secours vont secourir Benoit, un gars qui s'occupe des lumières, il y a plus de peur que de mal mais il a quand même besoins de soins et d'un plâtre. Benoit est embarqué dans l'ambulance et nous sommes pris en charge, nous sommes nombreux, eux non. Oli, qui n'a rien dit depuis tout à l'heure, s'approche de moi en écarquillant les yeux.
Oli : Tu...tu... saignes !
Moi : Ah bon ?? Maintenant qu'il me le dit et que je sors enfin de l'état second qui me paralysait, je sens le sang couler de mon front jusqu'à mon cou. Je porte ma main à la blessure et trésaille, c'est hyper douloureux !!
Oli : Fais voir ça !
Il attrape le bas de son tee-shirt et le déchire, dégage mes cheveux et improvise un bandage, c'est adorable. De son pouce, il essuie le flot qui coulait sur ma joue et dépose un bisou rassurant sur l'autre.
Oli (en me chuchotant à l'oreille) : Ca va aller, petite guerrière.
Je souris comme une idiote, je me demande parfois comment il fait pour toujours trouver les bons mots, pourtant cette situation n'est pas banale. Il m'emmène immédiatement auprès des secours et je suis prise en charge tout de suite, j'ai quand même plus qu'une simple bosse.
Flo : Ca va Lila ? !
Moi : Oui, ne t'en fait pas.
Nous sommes dans les environs de Lyon, il fait nuit et nous n'avons définitivement pas d'endroit où dormir. Le manager passe un coup de fil et ce problème se règle rapidement. Nous ne savons pas quand nous allons pouvoir rentrer à Toulouse et il reste à peine deux jours avant la rencontre surprise avec Orelsan... espérons juste que mes plans ne tombent pas à l'eau.
Une course contre la montre vient de démarrer !

Article de presseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant