CHAPITRE 23

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Depuis l'appel d'Helena, Lenie n'a pas trouvé le sommeil. Si elle avait réussi à ne pas penser et à se laisser emporter par la fatigue, là c'est tout le contraire. Impossible pour elle de fermer l'œil. Quand elle le fait, tout se mélange dans sa tête, le visage d'Helena, sa tristesse, l'accouchement qui se rejoue, le regard du bébé. Tout et ça fait un sacré bordel pour Lenie.

A six heures du matin, Lenie n'en peut plus de tourner en rond dans son lit. Elle se lève et débarque dans la cuisine de la maison de Lucie. Elle n'est pas souvent venue ici, une ou deux fois, pas plus, pourtant elle semble connaître l'emplacement de chaque chose qu'elle cherche. Elle trouve une tasse, le chocolat en poudre et le lait. Elle se fait un chocolat chaud. En entendant le bruit que Lenie fait, Lucie se réveille, pensant tout d'abord que ça vient de l'un de ses enfants. Elle n'est pas perturbée de voir Lenie assise à la table, le regard dans le vide.

— Bonjour toi, lui dit Lucie.

— Bonjour. Je dois rentrer chez moi. S'il te plaît. Amène-moi chez moi.

— Tu te sens capable d'être toute seule ?

— Oui. Avec les ronrons de Gnocchi, je m'endormirai. Il faut que je rentre.

— Finis ton chocolat chaud, je te ramène chez toi.

Lenie le finit rapidement, elle garde les affaires prêtées par Lucie, elle lui rendra plus tard. Elles ne tardent pas à monter en voiture et à prendre la route.

— Tu as réussi à dormir un peu ? Lui demande Lucie.

— Oui, un peu. J'ai toujours du mal à dormir quand je ne suis pas chez moi.

La maison d'Helena est rapidement devenue son chez elle. D'ailleurs, dès la première nuit passée là-bas, Lenie a trouvé le sommeil. Elle dira que c'est grâce à Helena ou à son cerveau déjà acclimaté au lieu. Lucie se gare devant chez Helena. Elle coupe le moteur.

— Promets-moi que ça va aller pour toi, soupire Lucie.

— Je te le promets. J'ai juste besoin d'être seule un peu.

— Si tu as le moindre problème, la moindre mauvaise pensée, tu m'appelles.

— Promis. Je t'appelle dès que j'ai besoin. Merci Lucie de m'avoir ouvert ta maison, de m'avoir fait mangé aussi. Merci d'être là.

— Toujours pour toi minimé.

Lenie sourit au surnom. Elles se prennent dans les bras avant que Lenie quitte la voiture. Elle cherche les clés de la maison dans son sac banane et ouvre la porte. Elle est tout de suite accueillie par Gnocchi qui se frotte à ses jambes. Elle se penche et le prend dans ses bras. En refermant la porte, elle voit que la voiture de Lucie n'a pas bougé. Bien sûr, Lucie attendait de la voir dans la maison pour partir. Lenie attrape une des pattes de Gnocchi et fait un coucou à Lucie. À travers la vitre, malgré l'obscurité du matin, Lenie voit Lucie sourire. Puis Lenie referme la porte. Elle se promène dans la maison vide avec son chat dans les bras. Elle vérifie les gamelles qui sont à présent vides.

— Désolée mon Gnogno. On a dû partir vite avec maman hier. Promis, ça ne se passera plus comme ça.

Lenie pose Gnocchi par terre et lui sert des croquettes et de l'eau. Le chaton se jette sur sa gamelle. Lenie s'accroupit à côté de lui et le caresse. Elle l'aime bien le chat d'Helena et Gnocchi préfère presque Lenie à sa vraie patronne.

Lenie se relève et elle regarde autour d'elle. C'est vide, trop silencieux. Le rire d'Helena manque ici. Rien que sa voix, même sa respiration. Son absence fait mal, surtout que là, Lenie ne sait pas quand elle va revoir Helena entre ces murs. Et dans quel état ? Tout à l'heure, elle a regardé des articles et des vidéos sur le déni de grossesse. Ça lui a donné de l'espoir pour Helena. Elle s'en remettra, qu'elle garde l'enfant ou pas.

à fleur de nous (HELENIE FANFICTION)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant