CHAPITRE 76

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La semaine touche à sa fin. L'état de Lenie n'a pas changé. On ne dit pas grand-chose à Helena, si ce n'est de garder le sourire et la force pour sa fiancée. Les médecins ne veulent pas trop s'avancer, que ce soit dans le positif ou le négatif. Helena se dit qu'il doit y avoir des changements et que comme elle ne les comprendrait pas, on ne veut pas lui dire, ce qu'elle comprend. Ce qu'elle espère à chaque fois qu'elle arrive dans le service, c'est qu'on lui dise que Lenie va mieux, qu'ils pensent à la sortir du coma. Elle n'est là que depuis quelques jours, elle doit toujours être trop faible. Helena essaie de se persuader que les médecins savent ce qu'ils font.

Si l'état de Lenie ne change pas, celui d'Helena si. La jeune femme s'est dégradée en quelques jours seulement. La tristesse a envahi son visage et son regard. Les cernes l'habitent, par des nuits pour lesquels elle ne trouve pas le sommeil. Son teint commence à ternir par les repas qu'elle saute. Pourtant, Syndie est là et s'occupe d'Helena comme elle s'occupe de ses propres enfants. Elle force Helena à manger, la regarde finir son assiette, l'aide avec Lucy. D'ailleurs, même pour Lucy, Helena semble avoir trouvé des mouvements mécaniques, même si elle a tendance à trop garder sa fille dans les bras pour s'occuper l'esprit.

Cinquième jour sans Lenie et Helena n'aime plus sa maison, ni même les gens qui sont dedans. Syndie et Valentin ne lui plaisent pas. Elle sait pourquoi ils sont là et leurs venues l'embêtent. Elle ne dit rien, car elle n'a rien à dire sur ça. Ils sont là, ils l'aident, ils s'inquiètent, ils tiennent compagnie à Lenie pendant une heure en réanimation. Ils font de leur mieux, comme tout l'entourage d'Helena avec elle. Pierre passe régulièrement à la maison pour jeter un œil à Helena. Si Valentin lui envoie par message qu'elle semble s'en sortir, Pierre a besoin de le voir de ses yeux. C'est sa meilleure amie et il saura quand il y aura un problème plus grave que juste des traits tirés par la fatigue.

Elle doit attendre seize heures et Helena n'a envie de rien avant de prendre sa voiture pour aller rejoindre Lenie. Ses journées sont si fades et c'est parce que comme si elle avait oublié que dans trois jours, elle doit remonter sur scène. Il y en a une qui n'a pas oublié, mais qui ne sait rien de tout ce qu'il se passe dans la vie de son artiste, alors, elle envoie un message comme elle a l'habitude de le faire. Le téléphone d'Helena vibre à côté d'elle et elle sursaute, prise dans ses pensées. Elle regarde l'écran et voit le prénom de Marie affiché avec son court SMS.

« De Marie : Holà chica ! On se voit pour parler de lundi ? »

Le message affiche un rictus sur le visage d'Helena, puis elle se rend compte qu'elle va devoir redire l'histoire, comme elle l'a fait pour Syndie, pour ses parents. Elle soupire et répond au message, demandant à la voir au label sur Paris. Elle ne pourra pas supporter de redire les mots qui la font tellement souffrir dans sa maison. Marie lui donne rendez-vous dans une heure et demie. Helena regarde l'horloge sur son écran. Elle doit aller se doucher, s'habiller et prendre la route. Elle fera en sorte que le rendez-vous ne soit pas trop long pour filer après à l'hôpital.

Syndie garde Lucy et quand elles se croiseront à l'hôpital, Helena reprendra sa fille pendant que Syndie ira voir la sienne. Helena respecte son programme et se retrouve dans sa voiture pour monter sur Paris. Elle a l'habitude de mettre la musique, de chanter ce qu'elle entend. Elle tente la radio au départ, mais malgré son absence, elle a l'impression d'entendre la voix de Lenie, alors elle coupe le son et termine son trajet sous les paroles de son GPS.

Marie l'attend dehors, devant la devanture du local du label. Quand elle voit Helena sortir de sa voiture, elle sent que quelque chose ne va pas. Tout d'abord, elle espérait voir Lenie avec sa petite-amie.

— Coucou ma belle, lance-t-elle sans trop comment s'y prendre.

— Bonjour.

Marie ouvre ses bras et Helena vient s'y lover quelques instants, sans pleurer. Marie l'embarque avec elle dans les locaux puis dans son bureau. Elle lui autorise à s'asseoir sur un fauteuil et prend celui en face d'elle.

à fleur de nous (HELENIE FANFICTION)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant