CHAPITRE 90

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Trois semaines se sont écoulées. La rééducation de Lenie stagne et Helena voit que sa fiancée commence à perdre espoir. Être enfermée dans un hôpital et ne voir aucune avancée sur son état pèse sur le moral. Helena n'aime pas ce qu'elle voit. Elle a beau être présente pour Lenie, la faire rire ou tout simplement passé des journées à lui parler, elle remarque bien l'humidité dans le regard de Lenie.

Le temps est radieux dehors et ça fait plusieurs années qu'ils n'ont pas eu un aussi bel été. Il y a parfois des jours de très fortes chaleurs, mais si Lenie avait du mal à les supporter à l'époque, elle a aujourd'hui envie de se mettre en plein soleil sous trente-cinq degrés. Pour ce week-end aussi, ils ont prévu un large ciel bleu. Helena a bataillé avec l'hôpital, mais elle a réussi à obtenir une permission pour le week-end. Elle va sortir Lenie de là, de cet endroit qui commence à les rendre folle autant l'une que l'autre.

C'est une surprise, Lenie ne sait pas encore qu'elle sort. Helena a longtemps discuté avec Pierre pour trouver une idée et le jeune homme a proposé de faire une grosse fête pour le week-end du quinze août chez lui, à Toulon. C'est parfait pour Helena, sachant qu'elles ne sont qu'à une quarantaine de minutes de la ville.

Helena a préparé une grande valise où elle a mis ses affaires, celles de Lucy et celle de Lenie dedans. Ça ne prendra pas beaucoup de place. De toute façon, lundi matin, il faudra qu'elles rentrent à l'hôpital. Elle a placé la valise dans le coffre de sa voiture et pour dix-huit heures, elle se rend à la chambre de Lenie. Elle frappe à la porte et sa fiancée l'autorise à entrer.

— C'est pas trop tôt, lance Lenie en voyant Helena.

— Tais-toi sinon je repars aussi vite que je suis arrivée.

Lenie fait une moue triste.

— D'habitude, tu viens plus tôt dans l'après-midi, se défend-elle en chuchotant.

Helena s'approche et vient embrasser Lenie, qui malgré leur contact ne retrouve pas le sourire. Lucy demande à être dans les bras de sa deuxième maman et Helena lui donne volontiers. La blonde s'assoit sur le bord du lit.

— Oui, je suis en retard, reprend Helena. Oui, d'habitude je viens plus tôt dans l'après-midi, mais j'avais des trucs à faire.

— D'accord, t'as le droit.

— J'avais de l'essence à mettre dans ma voiture et trois valises à faire.

Lenie relève la tête vers Helena, le regard interrogateur.

— Tu pars ? S'inquiète soudainement Lenie.

Dans son regard, Helena voit que Lenie est terrifiée à l'idée d'être seule.

— On part, continue. Toi, moi et Lucy.

— Quoi ?

— J'ai réussi à t'avoir une permission de sortie pour ce week-end. Ça a été compliqué avec ce que tu nous as fait l'autre fois, mais j'ai su user de mes charmes.

— On va où ?

— Surprise. Tu me suis ?

— Bien sûr !

Lenie retrouve le sourire. Helena adore ça. Elle l'embrasse sur la joue et sous les directives de sa fiancée, prépare les affaires de Lenie dans son sac. Elles n'ont pas grand-chose à prendre, mais le chargeur de téléphone par exemple est plus qu'important.

Une aide-soignante frappe à la porte et se permet d'entrer.

— Ça y est, c'est le départ ? Rit-elle.

— Vous le saviez ? Demande Lenie. Vous ne m'avez rien dit !

— Madame Bailly nous a demandé de ne rien vous dire. D'ailleurs, elle ne sait pas où vous allez.

à fleur de nous (HELENIE FANFICTION)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant