CHAPITRE 70

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Le repas semble tendu chez Helena et Lenie. Lenie a même l'impression qu'elle aurait dû rester chez Arlette et manger avec elle. Elle le sent, il y a quelque chose qui ne va pas entre Valentin et sa petite-amie. Elle lui en parlera ce soir, parce qu'elle refuse de voir Helena aussi froide, distante et silencieuse pendant une semaine. Ça ne lui ressemble pas.

Les conversations sont décousues. Elles divaguent entre plusieurs sujets, la tournée, les concerts, Lucy et l'état de Valentin. Il explique aller mieux. On n'a pas fait Rome en un jour, donc il faut lui laisser du temps, mais il voit du bon dans sa vie et c'est déjà beaucoup. Il parle de sa psychologue qui, même si c'est son métier, est très à l'écoute et sait le guider. William l'a embauché au bar en tant que serveur, comme si chacun voulait oublier, passer à autre chose et ne pas associer ce lieu à leur terrible soirée. Pour Helena, ça ne changera jamais. Elle ne sait même pas si un jour elle sera capable de retourner là-bas. Elle essaie de croire Valentin, elle le promet, mais elle ne sait pas pourquoi, elle a toujours peur qu'il retombe dans ses travers et qu'elles en soient encore victimes. Pire, que ça touche Lucy. L'idée de défendre sa fille lui vient à l'esprit et Helena doit tout de suite oublier ça.

Le repas se termine et Helena écourte sa présence à table en allant s'occuper de coucher Lucy. Elle prend sa fille, qui était en train de jouer, dans ses bras et l'amène à Lenie pour qu'elle lui fasse un bisou.

— Bonne nuit mama Lenie, rit Helena.

— Bonne nuit princesse, dors bien. Et s'il te plaît, laisse-nous dormir, s'amuse Lenie avant de déposer un baiser sur la joue de sa fille.

Helena tourne les talons et ne prend pas la peine de faire souhaiter une bonne nuit à Valentin. C'est inconscient qu'elle ne le fasse pas et quand elle passe le pas de la porte de la chambre de sa fille, elle sait déjà que Lenie va lui en vouloir.

Helena change la couche de sa fille, la met en pyjama et s'assoit avec elle dans le fauteuil de la chambre. Ce moment lui a manqué. Même à l'hôtel, elle ne pouvait pas. Elle s'asseyait sur le lit et ça semblait suffire. Pourtant, le confort de ce fauteuil vaut tout l'or du monde pour leur moment à elles. Lucy sourit et Helena remarque qu'elle lui a énormément manqué la semaine passée.

— Tu sais, comme Helena, je ne laisserai jamais personne s'approcher de toi en mal. Je te défendrai même si ça doit me coûter la vie.

Sa fille rit et Helena se trouve pathétique. Malgré la pensée qu'elle a eu tout à l'heure, elle sait qu'elle ne serait pas capable de faire de mal à une mouche. Cependant, personne n'a encore jamais approché sa fille et qui sait, une nouvelle facette d'elle peut se découvrir. En tout cas, elle sait que Lenie ira défendre Lucy aussi. Lenie semble si gentille et apaisée, mais peut devenir un vrai lion quand il s'agit de défendre ceux qu'elle aime. C'est d'ailleurs pour ça qu'Helena se sent en sécurité avec elle.

Doucement, Helena se met à bercer sa fille et même si elle sait qu'elle devrait la mettre dans son lit et la laisser s'endormir seule, elle n'arrive pas à la quitter. Elle a besoin que ce soir, elle s'endorme dans ses bras. Déjà, elle fait un effort à rester ici, l'envie d'aller la poser entre Lenie et elle dans le lit conjugal lui fait envie. Quand Lucy ferme ses yeux, Helena se met à lui chantonner les paroles de la chanson de Teri Moïse 'je serai là'. Elle n'a pas entendu cette chanson depuis des années, elle l'a toujours trouvé belle sans pouvoir en comprendre les paroles. Sa mère lui chantait quelques fois pour l'apaiser plus jeune. À présent, Helena ressent tout ce qui est dit dedans et comprend pourquoi sa mère lui chantait, même si c'était faux.

— J'ai découvert qui je suis, tout a changé le jour où je t'ai donné la vie, et si jamais le monde t'es trop cruel, je serai là toujours pour toi.

à fleur de nous (HELENIE FANFICTION)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant