CHAPITRE 8

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Lenie s'excuse et Helena répond que ce n'est pas grave, alors qu'elle n'a jamais connu une telle douleur que l'absence de Lenie. Elle s'imaginait amie avec elle pour la vie et avait du mal à accepter qu'elle devait faire sa vie sans elle. Pourtant, Lenie est bien venue ce soir. Elle a même attendu. Helena n'était pas bien quand l'émission s'est finie tard, qu'on ne voulait pas la laisser partir. Elle se savait en retard et était persuadée que Lenie ne serait pas là à son arrivée. Elles sont même assises à la même table dans une petite brasserie familiale.

— C'était comment Quotidien ? La questionne Lenie.

— C'était sympa, surtout quand j'ai chanté. J'ai senti beaucoup d'amour de la part du public, donc c'était cool. Tu as regardé ?

— Oui, je n'ai pas pu m'empêcher.

Il semble à Helena que Lenie rougit, mais elle se fait des idées. Sa peau n'a pas à avoir cette réaction juste pour ça.

— Que d'un œil, se reprend Lenie. Je faisais d'autres trucs à côté.

Se donner un genre pour faire croire qu'elle n'est pas accro à Helena et ça semble marcher. Helena accepte de ne pas être le centre d'intérêt de Lenie.

— Tu loges pas trop loin ? Demande Helena.

— Ouais, la production m'a pris un petit appartement pas trop loin du château pour que je puisse y aller facilement, avec les transports en commun. Sinon j'habite à La Ciotat, avec mes parents encore. De toute façon, ces derniers mois je n'étais pas souvent là.

— Ta comédie musicale, s'exclame Helena.

— C'était celle de Kamel, mais si tu veux, rit-elle.

Dans leurs têtes se jouent des souvenirs de cette tournée. Elles n'ont certainement pas les mêmes, Lenie avait les coulisses, alors qu'Helena n'avait que la vue du public. La comédie musicale tournait autour des dieux grecques, avec Athena mise en avant, en personnage principal. Lenie avait ce rôle.

— Tu faisais une très belle déesse de la guerre, rajoute Helena.

— Tu es venue me voir ?

— Bien sûr.

— Oui, avec les autres, j'avais oublié.

— Oui et non. Je suis venue avant et après. J'ai fait quatre dates.

— Tu n'es pas venue me voir en loges ? Pourquoi ?

Ça fait mal au cœur d'Helena de mettre des mots sur l'absence de Lenie, mais elle ne trouve pas comment esquiver cette question.

— Tu étais occupée, tu ne me parlais plus trop, je n'ai pas osé venir te déranger.

Lenie baisse la tête et un blanc s'installe entre elles, ce qu'Helena ne peut pas supporter.

— Tu crois qu'on peut demander à manger ? Demande Helena. J'ai assez faim.

Lenie lève la tête et elle fait la moue, ne sachant pas répondre à la question d'Helena. Quand le serveur leur revient avec leurs boissons respectives, Lenie lui demande si elles peuvent consommer plus. Il acquiesce, mais elles ne veulent pas les embêter et elles demandent qu'ils leur fassent un plat chacune avec ce qu'il leur reste. Il s'en va. Helena attrape son verre de soda, le soulève et le tend à Lenie pour trinquer. La plus jeune ricane un peu et suit le geste d'Helena.

— Dans les yeux, continu Helena.

Elles trinquent, les yeux dans les yeux et Helena se fait avoir à son propre jeu. Il y a dans le regard de Lenie tellement de joie et d'admiration qu'Helena se surprend à aimer ça.

à fleur de nous (HELENIE FANFICTION)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant