CHAPITRE 79

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(attention, violence physique explicite et mention de sang)

Le trajet commence de manière silencieuse et ça inquiète Valentin. Il sent qu'Helena est en colère et qu'elle est proche de faire quelque chose qu'elle pourrait regretter. Il pourrait détourner son attention, lui dire d'aller ailleurs, mais il n'est personne pour ça. Il pourrait simplement essayer de la détendre car quand il voit les bras d'Helena, il remarque qu'elle est tendue.

— Je suis désolée pour Lenie, dit-il sans qu'on ne l'entende vraiment.

Les mains d'Helena serrent un peu plus le volant et Valentin se rend compte qu'il fait peut-être une erreur en allant sur ce sujet-là. Mais à part Lenie, qu'est-ce qu'ils ont en commun ces deux-là ? Rien.

— Elle m'a dit qu'elle n'aime pas les blondes, tente-t-il.

Contre toute attente, Helena se met à rire. Oui, elle le sait. Les blondes, ce n'est pas le style de Lenie.

— Je sais, annonce-t-elle en riant.

— Ah oui ? Elle t'en a déjà parlé ?

— Oui. Elle préfère les brunes et ce qu'elle aime le plus, ce sont les rousses, mais les vraies rousses. Je ne sais pas pourquoi je lui ai plu.

Helena se souvient de la discussion qu'elle avait eue sur ce sujet avec Lenie. La scène se rejoue même devant ses yeux. Il était tard, elles avaient mis du temps à endormir Lucy. Elle ne faisait pas encore ses nuits. Elles étaient épuisées par leurs journées, pourtant, elles avaient un peu de temps rien que toutes les deux, alors elles voulaient profiter. Lenie s'est blottie dans les bras d'Helena, sur le canapé, devant le programme du soir. Elles n'avaient pas vu le début, mais elles s'en fichaient. De toute façon, elles ne comptaient pas suivre. L'actrice principale du film est apparue à l'écran et comme d'une délivrance, Lenie a dit qu'elle était magnifique. Helena n'était pas du même avis. Oui, elle la trouvait jolie, mais sans plus. Elles en sont venues à parler de leurs préférences physiques. Si Helena est attirée par les brunes, comme elle était attirée par les bruns, pour Lenie, les blondes n'avaient pas son cœur. Dans de très jolis mots, Lenie lui a dit qu'elle la trouvait sublime, plus jolie que cette actrice et qu'elle a été séduite par tout ce qui fait qu'Helena est Helena. Son physique oui, mais sa personnalité et chaque trait de son caractère. Lenie lui avait touché le visage avant de l'embrasser. Sur sa joue, Helena a encore l'impression de sentir la douceur de la main de son amoureuse. Elle ne peut pas croire qu'à présent ce ne soit plus possible.

C'est la faute d'une unique personne, si elle ne veut pas tenir compte de sa culpabilité de ne pas être sortie courir avec elle ce jour-là. A deux, les choses auraient été différentes. Sa vieille connaissance est à présent la personne qu'elle hait le plus au monde. Faire du mal à Lenie la rend folle et que cette violence inflige une perte de mémoire la fait sortir de ses gongs. Elle ne sait pas comment elle va agir quand il sera devant elle. Elle devra garder son calme. Helena n'est pas de nature méchante, bien au contraire, mais toucher à sa famille, c'est la dernière chose qu'il faut faire.

Le reste du trajet reste silencieux par une Helena perdue dans ses pensées et un Valentin qui le voit et qui ne veut pas la déranger. Il la regarde et se dit qu'il n'a qu'une chose à faire, être là pour elle. Pourtant, quand Helena se gare et coupe le moteur, elle ne veut pas qu'il l'accompagne.

— Tu restes là, ordonne-t-elle.

À la voix d'Helena, Valentin sait qu'il ne doit pas la contredire et choisit de l'écouter. La blonde se penche sur la boîte à gants, y attrape un objet que Valentin n'arrive pas à voir. Elle le met dans la poche de sa veste et elle quitte la voiture. Elle regarde de chaque côté de la route avant de traverser. Sa marche est rapide, presque conquérante.

à fleur de nous (HELENIE FANFICTION)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant