CHAPITRE 75

928 76 58
                                    

L'attente est longue. Helena n'est pas seule. Les garçons sont restés avec elle malgré les heures qui s'écoulent. Assis dans la salle d'attente des urgences, ils voient passé du monde. À chaque médecin ou membre du personnel médical qui passe, Helena lève les yeux et espère qu'on lui parle et qu'on lui donne des nouvelles. Rien. Personne ne lui dit rien. Quand Pierre va demander des informations à l'accueil, on ne lui dit rien, à part d'attendre parce qu'on viendra les voir.

Il est dix-huit heures et Helena s'impatiente. Elle regarde l'heure sur son téléphone et la photo de Lenie et de sa fille en fond d'écran lui fait mal au cœur. Tout ça est insoutenable. Elle a besoin de savoir. Soudain, ce qu'elle n'attendait plus apparaît. Un médecin, aux traits tirés par la fatigue, le teint presque brillant par la transpiration qui stagne sur les pores de sa peau. Il s'approche sans sourire. L'air semble même grave.

— Bonsoir, on m'a dit que vous êtes là pour madame Vacher.

Sans pouvoir dire le moindre mot, Helena hoche la tête de haut en bas. Il les invite à venir dans une petite salle pas loin pour se couvrir d'intimité face à la situation. Il y a une chaise et Helena s'y assoit, les garçons autour d'elle, prêts à la défendre au moindre problème.

— Je suis le docteur Jugler. J'ai opéré votre amie. L'opération a été très longue. Elle a duré plus de cinq heures. À présent, on ne peut rien vous promettre pour la suite, cependant, on a tout fait pour que ses jambes aient le moins de séquelles. Est-ce qu'elle remarchera ? On n'est pas sûr. Il faut que les os se consolident à nouveau. On a placé quelques morceaux fer dans ses os pour tenir le tout. On a reconstruit des muscles. Il faut que ça tienne, que ses jambes s'en remettent. On n'exclut pas l'amputation si l'état ne s'améliore pas. Mais ça, on le verra plus tard. Votre amie a été perfusée de trois poches de sang suite à son hémorragie. Son état semble stable, présentement, mais elle est gardée sous très grande observation au service de réanimation. On l'a aussi placé sous coma artificiel pour qu'elle reprenne des forces.

Sans le décider, Helena pleure, plus que toucher par ce qu'elle entend. Elle le sait, à présent, Lenie ne sera plus la même et elles vont devoir vivre avec ça. Mais avant tout ça, il faut que la brune se réveille, se remette des traumatismes qu'elle a vécus. Sur ses épaules, les mains de Pierre et Djebril lui montrent leur présence. Bizarrement, la main d'Helena se met à chercher celle de Valentin qui se tient sur sa gauche. Elle arrive à avoir un doigt, puis le reste et le jeune garçon lui serre la main. Ils seront deux à présent. Non, ils seront cinq, les trois autres ne les abandonneront pas.

— Je sais que ça fait beaucoup d'informations pour ce soir, mais je vous assure qu'elle est entre de bonnes mains. Les infirmiers et infirmières vont souvent la voir, vérifient les constantes. On fera ce qu'il y a de mieux pour elle.

— Est-ce qu'on peut la voir ? Demande Pierre pour tout le monde.

Il en a besoin. L'image de Lenie allongée dans la forêt le hante depuis des heures et il a besoin de la voir mieux. Le chirurgien soupire et tient un sourire.

— Normalement, les heures de visite sont passées, de plus elles ne sont autorisées qu'à deux personnes.

Pierre ne se battra pas, il laissera sa place à Helena et Valentin et selon leurs descriptions, il s'imaginera Lenie dans un meilleur état.

— Au vu de la situation, continue le médecin, on va vous autoriser à tous aller la voir. Le temps ne sera pas long, une dizaine de minutes pour ne pas perturber le service. Vous pourrez revenir à deux demain, de seize heures à dix-sept heures et de dix-sept heures à dix-huit heures. Je vous raccompagne dans la salle d'attente, je vais prévenir mes collègues et ils viendront vous chercher.

à fleur de nous (HELENIE FANFICTION)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant