CHAPITRE 84

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Lenie est partie à Marseille depuis une semaine et Helena tente de survivre à cet éloignement. La seule pour qui elle reste debout même si elle titube, c'est Lucy. Cependant, tout devient mécanique et Helena a l'impression de se retrouver à son post-partum. Pourtant, elle s'attache à l'idée qu'aujourd'hui, elle aime sa fille et elle ne fait pas ça juste parce qu'elle a un être humain entre les bras. Non, là, elle doit aider sa fille à grandir comme il le faut, amputée d'une de ses mères.

Il est midi, Lucy a mangé et Helena sait qu'elle va sauter son repas, comme depuis quelques jours. L'appétit lui manque et elle connaît son corps, s'obliger à manger la rendrait malade. Ce n'est qu'à cette heure-là qu'Helena remarque qu'on est le dix-neuf juillet. Elle sourit, mais ses yeux sont remplis de larmes. Ce sont les six mois de Lucy et elle est seule pour les fêter. Si la tête de Lenie ne l'avait pas lâché, elle sait que sa fiancée aurait fait une fête pour cette occasion. Ce qu'il y a aussi en ce dix-neuf juillet, c'est le début du décompte de l'année qui reste avant le mariage. Elles trouvaient ça drôle de choisir cette date pour se marier. Puisqu'elle était libre, elles se sont dits que c'était le destin, tout autant que l'arrivée de Lucy dans leurs vies. Helena n'a pas annulé, comme si elle se tenait à cette idée de toujours épouser Lenie. Trois cent soixante-cinq jours pour que Lenie l'aime à nouveau. Enfin, il aurait fallu qu'elle ne parte pas à des centaines de kilomètres.

On frappe à la porte de sa porte, quelque chose de pas très fort, qui intrigue Helena, comme si on ne voulait pas la déranger. Elle va ouvrir malgré ses cernes. Elle aurait même pu faire croire qu'elle n'était pas là. Elle tombe sur Arlette qui lui sourit.

— Arlette ? Je ne vous attendais pas à vous voir.

— Bien sûr et j'allais louper les six mois de ma princesse. Pousse-toi.

Helena ne se fait pas prier et laisse entrer Arlette chez elle. Elle est suivie de Gnocchi qui se rappelle que c'est ici sa résidence principale. La vieille dame pose sur la table un gâteau entouré de papier d'aluminium. Elle va tout de suite voir Lucy pour lui faire un bisou pour ses six mois.

— On dit souvent qu'il faut regarder la mère pour savoir à quoi va ressembler la fille plus tard, lance Arlette en revenant vers Helena. Elle fait peur à voir la mère.

— Vous avez décidé d'être gentille aujourd'hui, ça fait plaisir.

— Aller, assieds-toi, on va prendre une part de gâteau.

Arlette déballe le marbré qu'elle a fait pour l'occasion.

— Je vais chercher Lucy quand même, lance Helena avant de s'asseoir.

La blonde va chercher sa fille qu'elle prend dans ses bras, elle passe à la cuisine, prend un couteau, quelques bougies et l'allume-gaz. Elle pose tout sur la table et s'assoit avec sa fille dans les bras.

— Je n'ai même pas six bougies, annonce Helena.

— Il n'y a pas la forme, mais il y a le fond, rit Arlette.

Arlette dépose les quatre bougies d'Helena sur le gâteau, Helena les allume.

— Plus deux, lance Arlette.

— Oui, plus deux. Si vous m'aviez dit que vous passiez, j'aurais fait l'effort.

Arlette regarde Helena dans les yeux. Helena a l'impression de se faire gronder par sa mère depuis qu'Arlette a débarqué chez elle. Après tout, Arlette c'est un peu sa maman parisienne.

— L'effort d'ouvrir tes volets Helena. Une semaine que ceux de ta chambre sont fermés.

— Vous regardez chez moi ?

à fleur de nous (HELENIE FANFICTION)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant