CHAPITRE 74

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L'heure tourne. Il est maintenant huit heures passées et Lenie n'est toujours pas rentrée. Pour ne pas céder à la psychose, Helena ne l'a pas encore appelée et se dit que Lenie ne va pas tarder à passer la porte de la maison. Pourtant, les minutes défilent toujours aussi lentement et sa fiancée n'est pas encore là. Quand l'horloge pointe huit heures et trente, c'est trop pour Helena qui choisit d'appeler Lenie. Tant pis si ça la dérange. Elle n'aura qu'à lui dire qu'elle s'inquiète pour rien, mais ce n'est pas dans l'habitude de Lenie de ne pas rentrer à huit heures quand elle est partie à l'heure à laquelle elle a quitté la maison.

Helena porte son téléphone à l'oreille et l'attente semble interminable. Quand la messagerie se lance, Helena aurait aimé que ça sonne un peu plus longtemps. Ce qui la surprend, c'est que les écouteurs de Lenie sont connectés à sa montre et à son téléphone. Elle aurait dû lui répondre. Helena tente une seconde fois tout en s'approchant de la fenêtre du séjour, regardant dehors si Lenie apparaît. Toujours aucune réponse et l'inquiétude naît. Du retard, Helena peut le concevoir, mais ne pas lui répondre. Elles ne sont pas en froid, Lenie devrait décrocher.

Au même moment, Valentin arrive dans le séjour et il fronce les sourcils à voir Helena à la fenêtre, le regard sur l'extérieur.

— Tu sais que le facteur ne passe pas de suite pour ton colis, se moque-t-il.

Helena n'a pas envie de rire, mais il ne peut pas savoir. Malgré sa semaine ici, il n'a pas leurs rituels. Ce qui est drôle, c'est qu'Helena préférerait être là pour son colis qui tarde à arriver, là c'est sa future femme. Helena se retourne vers Valentin, le regard un peu triste.

— Tu peux essayer d'appeler ta sœur ?

À l'intonation d'Helena, Valentin ne pose aucune question et appelle Lenie. Lui non plus n'a aucune réponse.

— Ce n'est pas normal, chuchote Helena en regardant encore vers l'extérieur.

— Explique-moi.

— Lenie n'est pas encore rentrée, ça m'inquiète.

— Elle est partie où ?

— Courir, comme elle le fait le matin depuis quelques jours.

— Elle devrait être rentrée à quelle heure ?

La voix calme de Valentin tente de temporiser l'inquiétude d'Helena, mais elle sent qu'il l'agace à ne pas être dans le même état qu'elle.

— Huit heures, huit heures quinze au plus tard...

Valentin regarde l'heure sur son téléphone. Trente-cinq est passé à présent.

— Elle est partie courir où ?

— Dans les bois.

— Dans les bois ? Toute seule ?

— Elle a l'habitude, tente de se rassurer Helena.

En disant sa phrase, elle se souvient que Lenie lui a proposé de venir courir avec elle et qu'elle a préféré rester ici. Elle aurait dû sortir avec elle, à deux il ne leur serait rien arrivées. Ou même, elle aurait dû guider Lenie contre elle, pour la garder dans ses bras et ne pas la laisser partir. Valentin s'approche d'Helena et fixe l'horloge de son téléphone. Il perd du temps à attendre.

— D'accord, lance-t-il. Je vais aller la chercher. Par contre, je connais pas la ville, ni même le bois où elle va courir.

Helena se met à réfléchir et Pierre lui vient à l'esprit. Avant la tournée, les deux se retrouvaient parfois pour aller courir ensemble. Pierre doit savoir quel chemin Lenie emprunte pour sa course. Elle s'empresse de prendre son téléphone et appelle son meilleur ami qui répond de suite.

à fleur de nous (HELENIE FANFICTION)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant