CHAPITRE 26

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Installée au volant de sa voiture, Helena n'est plus très sûre d'elle. C'est peut-être irresponsable de sortir aujourd'hui, pourtant elle y a pensé toute la nuit et elle n'attendait que le matin pour bouger. Maintenant que c'est l'heure, elle n'est pas vraiment courageuse. Elle n'a pas dormi de la nuit, trop prise par ses pensées sur ce qu'elle a ressenti la veille, et surtout par rapport à sa discussion avec Lenie. Elle est contente de l'avoir eu, maintenant elle connaît l'avis de Lenie et il compte énormément pour elle. Lenie l'a prise dans ses bras de longues heures, lui caressant les cheveux pour l'apaiser, mais rien n'y a fait. Helena est même partie composer au milieu de la nuit, jouant parfois du piano et empêchant Lenie de dormir à son tour. Helena s'en veut, surtout quand elle a vu le regard fatigué de Lenie avant de partir ce matin, mais la brune lui a assuré qu'elle était en pleine forme.

La main sur la clé, elle n'a plus qu'à faire un mouvement de poignet pour mettre le moteur en route. Elle prend une grande inspiration, mais elle a l'impression que ça lui demande un effort surhumain. Elle le sait, si elle n'y va pas, elle va regretter. L'écran de sa voiture s'allume et la voix se met en marche.

— Message de Lenie emoji coeur, souhaitez-vous le lire ?

— Oui.

— Je suis bien arrivée à 217. Prie pour que je ne lance pas Paul de la scène. Je t'aime fort. Emoji cœur. Emoji bague. Emoji phoque.

Helena fronce les sourcils à l'énonciation du dernier emoji. Elle regarde son téléphone. Oui, Lenie a bien mis un phoque à la fin de son message. Elle ricane et dans la même seconde Lenie lui renvoie un message.

« De Lenie ♥ : Mon doigt a fourché ! Je voulais t'envoyer l'émoji cœur violet. Nulle que je suis. Bonne journée mon amour, repose toi bien. Je t'aime. »

Helena sourit au message de Lenie. Elle est son plus grand soutien. Helena repose son téléphone et met le moteur en route pour rouler.

Sur le parking de l'hôpital, elle prend sur elle pour ne pas faire demi-tour puisqu'elle ne trouve pas de places. Une voiture s'en va et elle prend de suite sa place. Elle coupe le moteur et sent son cœur battre la chamade. Elle prend une grande inspiration, regarde son fond d'écran de verrouillage qui est une photo de Lenie et elle quitte son véhicule. Elle avance, le regard porté sur l'horizon, comme si elle connaissait chaque couloir de l'hôpital, alors qu'elle n'a fait qu'une fois ce trajet et c'était pour quitter cet endroit. Elle regarde tout de même les panneaux pour ne pas se perdre. Se perdre dans un hôpital est l'une de ses plus grandes peurs et elle n'a jamais su pourquoi.

Elle prend des ascenseurs, traverse des couloirs jusqu'au service de maternité. Là, elle regarde la scène. Des familles sont là, entrent dans les chambres, il y a aussi du personnel du service. Elle reste plantée au milieu du couloir. Qu'est-ce que tu fais là ? Se demande-t-elle. On pose une main sur son épaule pour la décaler, elle gêne. Elle bégaye un désolé et se dit qu'il faudrait peut-être qu'elle bouge de là. Une nouvelle grande inspiration et elle se met à marche. Une femme est assise au bureau de l'accueil, Helena frappe à la porte et se présente.

— Bonjour, je suis Helena Bailly. J'ai accouché il y a soixante-douze heures.

Si le nom ne disait rien à la femme au début de la phrase d'Helena, la fin lui donne une idée de qui elle est.

— Attendez, j'appelle ma collègue.

La femme s'en va et Helena aimerait la retenir. Il ne faut pas la laisser seule, elle va partir, elle le sent. Surtout qu'elle a l'impression d'avoir envie de vomir. La femme revient avec sa collègue et Helena reconnaît la première sage-femme qu'elle a vu en arrivant ici.

à fleur de nous (HELENIE FANFICTION)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant