CHAPITRE 42

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Comme tous les matins, le premier biberon de Lucy est tôt. Puisqu'on est le dix-neuf février, c'est Lenie qui fait cette tâche. Elle se lève du lit sans réveiller Helena et part rejoindre Lucy qui pleure à cause de sa faim. Dans le noir, mais les yeux acclimatés à l'obscurité, Lenie attrape sa fille et la colle contre elle pour tenter de la calmer un peu. Ça fonctionne quelques instants quand Lucy sent l'odeur de sa mère, puis la faim reprend le dessus quand Lenie fait chauffer le biberon. Elle allume une petite lumière dans le salon, celle qu'elles ont installé depuis la naissance de Lucy. Elle leur permet de voir sans éblouir qui que ce soit. Lenie manque de s'asseoir sur Gnocchi quand elle s'assoit sur le canapé.

— Oh désolée Gnogno.

Le chat saute par terre et s'étire. Bien qu'elle ait manqué de l'écraser, il vient se frotter à ses jambes.

— Oui, je te donne tes croquettes après, d'abord Lucy.

Gnocchi remonte sur le canapé et vient sentir Lucy. Lenie lui donne son biberon et reste vigilante aux réactions du chat, mais elle lui fait confiance. Elle l'a déjà vu dormir à côté de sa fille quand elle est sur son tapis.

Le biberon se termine et Lucy semble rassasiée. Lenie lui fait faire son rot. Alors qu'elle ramène sa fille dans sa chambre en temps normal, ce matin, elle la garde avec elle.

— Ça te dit qu'on fasse le cadeau d'anniversaire de maman Helena ? C'est son anniversaire aujourd'hui, murmure-t-elle.

Lucy sourit comme si elle comprenait l'importance du jour. Lenie garde sa fille dans ses bras et récupère un carton qu'elle a minutieusement caché dans la chambre de Lucy. Elle le pose sur la table du séjour et commence à sortir ce qu'il contient. Elle trouve le mode d'emploi et commence à lire. Est-ce que lire ce genre de chose à quatre heures du matin est une bonne chose ? Lenie se pose la question. Pourtant, c'est trop tard, elle ne peut plus retarder le moment. La livraison a pris plus de temps que prévu et ces derniers jours, Lenie n'a pas trouvé de temps seule avec sa fille. Lenie commence à regretter de ne pas avoir trouvé une minute avant pour le faire. Elle sent la catastrophe arrivée.

Elle suit la mode d'emploi de son kit de moulage d'empreintes. Elle prend la main de sa fille dans la sienne et la place quelques minutes dans le sac de moulage. Elle s'agite pour faire le plâtre en mélangeant son contenu avec de l'eau.

— Oui Lucy, je sens que ça va être moche, arrête de me juger comme ça.

Et la petite rit à l'éclat de la voix de sa mère. Lenie adore ces moments. Lenie verse le plâtre frais dans le sachet de moulage et reste dubitative devant ce que ça donne pour l'instant. Elle ne voit rien, mais elle a peur que ça ne marche pas. Si ça ne fonctionne pas, Lucy n'aura aucun cadeau pour sa mère et Lenie refuse cette hypothèse.

— Je vais te reposer dans ton lit, tu finis ta nuit et je m'occupe de mettre ça au garage. Maman Helena n'ira pas, elle a peur d'y aller. Et Lucy, chut, tu dis rien à maman pour le cadeau.

La petite rit toujours et Lenie se rend compte qu'elle ne dormira pas de suite. Elle va tout de même la remettre dans son lit et Lucy reste réveillée à gazouiller, sans déranger qui que ce soit. Lenie retourne dans le séjour, s'empare du cadeau d'Helena et va le mettre dans le garage. Elle revient dans son lit conjugal comme si de rien n'était. Helena dort toujours à poings fermés.

Lenie ne se rendort pas. Elle ne veut pas louper le réveil d'Helena. Elle a prévu grand pour aujourd'hui, à la hauteur de son amour pour elle et elle veut que ça commence dès qu'Helena ouvre les yeux. Lenie est sur son téléphone a épluché les réseaux sociaux quand Helena se retourne vers elle et la regarde. Elle la sent s'étirer et Lenie lâche l'article qu'elle lisait pour s'attarder sur sa petite-amie. Elle pose son téléphone et vient s'allonger à côté d'Helena.

à fleur de nous (HELENIE FANFICTION)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant