CHAPITRE 67

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Le téléphone de Lenie affiche minuit et elle se sent triste d'être passé au lendemain. Sa soirée avec Helena a été parfaite. Helena rayonnait sur scène, peut-être encore plus que d'habitude, sûrement parce qu'elle était chez elle, devant son public. Lenie a adoré la voir et elle sait que demain sera pareil. Helena l'a même nommée comme sa petite-amie devant tout le monde. En quittant la scène, Lenie ne s'attendait pas à ce qu'elle allait vivre ensuite. La demande en mariage, elle ne l'avait pas imaginé ainsi, elle avait même fait une croix dessus. C'était mieux que dans ses rêves, dans ce qu'elle avait pu scénariser dans sa tête. Tout était mieux, parce que c'étaient les mots d'Helena. Le carnet, son discours. Lenie avait l'impression de ne plus être sur terre, d'être dans un rêve et qu'on allait la réveiller. Et cette nuit... Une Helena qui a bu trop vite, ses yeux qui brillaient encore plus quand elle les posait sur Lenie. Leur jeu de carte stupide et leurs corps qui se retrouvent. Helena lui manquait et ce qu'elles ont de plus intimes aussi.

Elle ne trouve pas le sommeil, les pensées remplies des souvenirs de ce qu'il s'est passé en si peu de temps. Une vie qui bascule, mais pour une fois, dans le bon sens. Helena est sa fiancée et personne n'a réveillé Lenie. Près d'elle, la blonde dort profondément. Elle l'entend même un peu ronfler, signe d'une fatigue intense de sa petite... De sa fiancée. Lenie y pense à ce surnom et ça la fait sourire. Est-ce qu'Helena l'autorisera à la présenter comme ça ? Est-ce que la blonde l'appellera comme ça aussi ? Ça heurte ses pensées et les battements de son cœur s'accélèrent.

À côté d'elle, Helena se retourne et lui tourne le dos. Lenie le sait, le sommeil de sa petite-amie est beaucoup trop profond pour qu'elle essaie de la prendre dans ses bras. Elle pourrait la réveiller et elle ne veut pas. Cependant, quand elle n'arrive pas à dormir, Lenie a tendance à beaucoup se retourner dans son lit et elle sait que ça aussi ça pourrait réveiller Helena. Alors Lenie décide de se sortir du lit. Elle retrouve son pantalon, le remet. Il ne sera pas le plus agréable pour dormir après, mais elle n'a rien prévu d'autres, elle qui pensait rentrer chez ses beaux-parents ce soir. Par terre, un téléphone. Lenie se penche et l'attrape, constatant que c'est celui d'Helena. Elle allume l'écran pour s'éclairer et sortir de la chambre. Dans une maison qu'elle ne connaît pas, elle ne peut pas se permettre de marcher à l'aveugle. Elle retrouve son tee-shirt et le remet sur elle.

Elle pourrait allumer la lumière, mais elle a peur que ça lui fasse mal aux yeux. Lenie marche dans le salon, sa main frôle le piano. Elle pourrait y jouer, mais ça ferait trop de bruit. Elle ne va pas tarder à tourner en rond dans ce lieu qu'elle ne connaît pas. Elle choisit de prendre la veste d'Helena et d'aller dans le jardin. Il ne fait pas très froid, mais Lenie ne veut pas tomber malade pour la suite de la tournée. Elle s'assoit et regarde le ciel étoilé. Il est dégagé. Elle sourit.

Après dix minutes à contempler les astres, Lenie se redresse et regarde sur le téléphone l'heure qu'il est. Sur l'écran de verrouillage, c'est son visage qui apparaît, avec celui de Lucy. Elle affectionne particulièrement cette photo. Il faut croire qu'Helena aussi. Il y a quelques notifications dont un message de Brigitte. Lenie voit qu'il y a une pièce jointe et en ouvrant un peu la notification, le message parle de Lucy. Le message date de plus de minuit, une heure où les filles laissaient libre cours à leurs plus profonds désirs. Elles n'ont pas entendu la moindre sonnerie. Lenie s'autorise à ouvrir le message et elle découvre une photo de Lucy qui dort avec un doudou. Lenie n pense qu'à une photo lambda de sa fille, mais en lisant le message qui l'accompagne, le doudou est l'un d'Helena quand elle était petite. Lenie est attendrie par ce qu'elle lit et ce qu'elle voit.

Elle se surprend à avoir mal au cœur en pensant à Lucy. Aujourd'hui est la dernière journée avec elle. Demain, sa fiancée et elle reprendront la route de la tournée, sans leur fille. Ce ne sera qu'une semaine, ce n'est pas long, s'assure Lenie. Mais elle sent déjà que le temps va être long sans son bébé. Elle le sait aussi, Lucy aura changé en quelques jours. Elle se conforte avec la suite, leurs deux semaines sans concert, où elles rentreront à La Rochette pour profiter de leur repos. Lenie a hâte de se retrouver à ce moment-là.

à fleur de nous (HELENIE FANFICTION)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant