Traversée

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Vingt jours que nous étions dans ce vaste désert,
pendant tout le trajet,
je vérifiais à plusieures reprises que ma nimcha était toujours présente sous mes vêtements,
il n'avait pas bougé.

Ahlem avait versé des litres de larmes, elle était inconsolable.
Les gardes essayaient de la consoler en lui donnant des fruits ou lui racontant des mythes pour lui changer les idées,
mais rien n'y fesait,
elle pleurait encore et encore.
Jusqu'au moment où son litre de larme fût totalement épuisé,
la peau de son fin et doux visage était devenue sèche.

Durant quelques instants,
j'ai pensé que le désert nous jouait des tours, que ce que je voyais n'était qu'un simple mirage.

Mais les gardes souriaient,
ils sautaient de joie,
puis remontaient sur leurs montures et nous fesait signe de nous dirigés vers la mer.
Ce n'était pas n'importe quelle mer, une mer qui nous guiderait tout droit, vers l'Afrique, plus particulièrement vers le Magreb, nous avions de la famille,
en Tunisie, en Egypte,
en Algérie et au Maroc.

J'aimais la Tunisie,
parce que c'était cette Terre qui m'avait acceuillit dès mes premiers jours.

J'avais une attache pour l'Algérie,
c'était la Terre qui avait acceuillit Asmar, et puis nous y allions souvent, quand nous profitions des affaires de Père, pour se faire de bonnes vacances.

Et, j'avais une affection pour le Maroc, un pays qui me donnait l'impression d'être libre, même si à Agrabah il y avait des chameaux c'était à Agadir que j'appris à les monter.

J'étais tellement subjuguée par tout ce beau paysage, celui que j'avais admiré depuis que j'avais quitté le Palais,
que j'en oubliais les causes de ce départ précipité.

Alhem était aussi éblouie par le paysage mais ses pensées étaient ailleurs, elle ne pleurait plus à vue d'oeil, mais je savais que son coeur était remplît de chagrin.

- Ahlem, ma soeur, es-tu lucide ?

Elle se tourna brusquement vers moi, et croisa ses bras.

Ahlem :
Azmïnah, c'est moi qui devrait te poser cette question, malgrès le chagrin, je suis lucide,
toi tu ne pleures pas mais tu n'es pas non lucide, tu es juste enthousiaste.
À ton avis, quel est le pire entre ne pas être enthousiaste et ne pas être lucide ?

J'eus un court moment de réflexion, avant de me rendre compte, qu'elle n'avait pas tord,
le pire était de perdre sa lucidité.

- Tu as raison, Ahlem...

Ahlem et moi, avions le même âge, seulement, elle était née durant un mois de Janvier
tandis que moi en Avril.

Ahlem :
Nous ne savons pas ce qu'il nous attend là où nous, nous dirigeons.
Nous avons laissé nos familles
là-bas, que vont-elles devenir ?
Nos Pères, nous ont sauvé en organisant notre fuite, mais voilà un bel exemple pour réaliser,
que l'on ne sait jamais de quoi est fait demain.

Intèrieurement,
je me rémorais le dicton
de ma mère.

- Sais-tu ce qui c'est vraiment passé ?

Rachid qui écoutait secrètement notre discussion depuis tout à l'heure, s'approcha de nous, posa sur mon épaule droite, sa main gauche et sur l'épaule gauche d'Ahlem sa main droite, puis
prît par à la discussion.

Rachid :
Lorsque l'on remporte une Razzia, il y a toujours un peuple gagnant et un peuple perdant.
Donc lorsque l'on remporte des Razzias, il y a un peuple gagnant mais plusieurs peuples perdants.

Il jetta un coup d'oeil
à Ahlem et moi,
pour s'assurer que nous suivions bien.

Rachid :
Azmïnah, rappelles-moi la définition d'une Razzia ?

- Hum, et bien c'est lorsqu'un peuple, décide de s'introduire sur les terres d'un autre peuple, dans le simple but d'y prendre ses richesses.
Parfois il n'est pas obligé d'aller sur leur terre, on peut prendre le peuple par surprise, par exemple en plein voyage.
L'idée principale est de prendre de nouvelles richesses, au peuple que l'on attaque.

Un sourire pouvait se lire
sur son visage, il était comme un deuxième Père, pour les enfants de Oncle Ahmed et de notre Père,
alors de nous voir aussi cultiver, lui fesait plaisir.

Rachid :
Très bonne définition, Azmïnah, mais Ahlem peux-tu nous faire part des résutalts et voir même des conséquances ?

Ahlem :
Et bien, le peuple gagnant, devient plus riche, tandis que le peuple perdant, perd des richesses, et c'est ses richesses qui enrichies un peuple.
Si les richesses ne sont plus présente, le peuple s'appauvrit.
Donc si il y a plusieures peuples perdants, il y'a plusieures peuples qui s'appauvrissent.
L'équilibre n'est plus respecté,
ce qui fait qu'il y a un peuple,
beaucoup plus riche que tout les autres.

Rachid :
Ne t'arrêtes pas là, tu commençais si bien, pousses encore plus Ahlem.

Ahlem :
Pour rééquilibrer les choses,
il faudrait que le plus riche,
légue ses bien aux peuples pauvres.
Mais la situation, serait la même qu'au départ, pourquoi un peuple riche étant à la première place, voudrait revenir à la seconde ?
Et maintenant, que les autres peuples ont un aperçu de la richesse que l'on peut avoir lors du déséquilibre, ils ne souhaiteront plus reprendre leurs anciennes richesses, ils veulent récuperer le triple.
Et le peuple qui en a le triple,
c'est le peuple gagnant, le peuple qui avait remporté toute ses razzias.

Rachid souriait toujours, son regard à notre égard était remplît de fierté.

Rachid :
Azmïnah veux-tu finir ?

- Pour qu'un peuple perdant, est le triple de son ancienne richesse, il faudrait qu'elle fasse une razzia au peuple gagnant.
Il faut que le peuple perdant, change de stratégie, il ne peut pas prendre le risque d'attaquer seul, le peuple gagnant qui l'avait déja battu auparavant, sinon il risquerait de s'enrichir encore plus.
La meilleure stratégie est que le peuple perdant, s'allie avec les autres peuples perdants, pour vaincre le peuple gagnant.

Rachid :
Je n'ai même plus besoin de vous expliquez les choses, vous les déduisez seules.
Maintenant, vous comprenez
ce qu'il c'est passé, au Palais.

[...]

Une dizaine de jours que nous naviguions sur cette océan,
je commençais même à m'impatienter, surtout lorsque la seule vue que je voyais était celle de l'océan et rien d'autre.
Ce que je ne supportais pas,
c'était les marées hautes, la nuit, je dormais et je sentais comment le bateau se fesait propulser à droite et à gauche par les vagues.
Dans ses moment là, un muezzin,
chantait des chants sacrés, pour remotiver l'équipage.

C'était au levé du soleil,
qu'un homme de l'équipage se mît à crier :
" Réveillez-vous, là bas, la terre, les oiseaux volent en sa direction, je n'hallucine pas, il y a bien une terre. "

La mer était devenue turquoise, parfois même elle paressait transparante, tout les deux ans,
je me baignais dans cette mer,
cette mer que je reconnaîtrais entre mille :
La Plage de Kélibia El Mansoura.

Nous étions arrivés en Tunisie.

AZMÏNAH Où les histoires vivent. Découvrez maintenant