Risque

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" Pardonnes-moi, mais je ne pouvais attendre ne-serait-ce qu'un seul jour de plus, si je ne partais pas, j'allais en mourir de chagrin, c'est un fait certains, bien plus qu'une évidence.
Tu le sais, je n'ai jamais été de celles qui patientent,
je ne supporterais pas d'apprendre sa mort, sans que je n'ai eu rien que la chance de le prendre dans mes bras, rien
qu'une dernière fois. "

Cela fesait plus d'une dizaine d'heures, que nous roulions, mes yeux étaient rivés sur la vitre, petit à petit, le paysage changeait, on quittait les lieux urbains, pour les lieux ruraux, quelques hommes se promenaient, mais nous étions dans un endroit, où il était plus rare de voir un homme, qu'un bétail.

Deux ou trois jours auparavant,
l'homme qui m'accompagnait ne cessait de me rappeler, que ma décision était absurde, il pensait même que j'étais éprise de folie.

Ma seule obsession, c'était mon fils, et j'étais même capable de mettre mes deux pieds en Enfer, juste pour pouvoir le récupérer.

C'était tout en silence,
que je pleurais, à la simple éventualité de ne jamais le revoir.

Je n'étais pas non plus de celles,
qui réfléchissaient énormément face au choses qui étaient à coup sur un danger, le danger, j'en avais conscience et pourtant, j'avais pris la décision de prendre cette lancée alors à quoi servait-il de réfléchir à nouveau ?
De toute manière, je n'étais pas lucide, tout ce qui m'importait était mon fils, sa vie passait bien avant la mienne.

L'homme avec qui j'avais fait la route, me conseilla fortement de prendre l'habitude, d'attacher mes cheveux et de les couvrir.

Ce fut nos derniers échanges.

[...]

Le véhicule était déja lointain, tandis que moi, j'étais seule dans cette immense vallée, similaire à un mini désert.

Je ne ressentais pas encore cette inquiétude, ce moment de stresse,
depuis mon enfance, le désert me provoquait l'effet inverse.

Je m'étais agenouillée sur ce sable, qui était encore chaud à cause du soleil, mes yeux étaient fermés, je me laissais bercer par le peu de vent qu'il y avait, j'eux une courte sensation de béatitude,
si bien, que je m'y allongea.

Soudainement, j'eux cette sensation désagréable de sable dans les yeux, directement,
je me releva, tentant de comprendre la situation.

En quelques minutes,
cinq mobylettes formèrent un cercle autour de moi, avec comme conducteurs, des hommes masqués.

Je ne vous cache pas, que j'en eux-même froid dans le dos, j'en perdu même mon équilibre, ses hommes bien que masqués, me rappellaient d'anciens souvenirs. Un souvenir me revînt, ses barbares qui avaient attaqué dans le passé Reine Nassïma, portaient les même accoutrements qu'eux.

Voyant que je restais immobile,
ils s'arrêtèrent et descendirent de leurs mobylettes.

Leurs odeurs étaient semblables,
à celle d'un animal sauvage,
de toute manière chacuns de leurs mouvements étaient brutaux.

Je sentis quelque chose de dure derrière mon dos, une arme étaient pointée sur ma colonne vèrtébrale, j'en avais déduits bien avant qu'ils me l'ordonnent,
que je devais m'assoir sur l'une des mobylettes.
Cela fait, on recouvra ma tête d'un énorme sac épais, avant que l'on me menotte les mains.

J'avais donc fait un trajet à l'aveugle, sans savoir où l'on voulait m'emmèner, en compagnie d'hommes brutaux, qui ne m'inspiraient pas confiance.

Je n'étais pas en posture d'exiger quelque chose, ou de jouer la femme arrogante comme j'aimais si bien le faire, alors outre me mettre à pleurnicher et à stresser comme une malade, je pris l'initiative de prier, la prière était ma seule échappatoire dans ces moments là.

Je fus comme asphyxiée par toute cette fumée, il y avait des habitations en feu, quelques tâches de sang parterre et des cris, finalement j'aurais bien aimé, qu'il me remette le sac à patate sur ma tête.

Toujours une arme pointée sur moi, j'avançais encore et encore, sans jamais savoir quelle direction prendre.

Il commençait à faire nuit,
ce n'était vraiment pas rassurant,
surtout d'être la seule femme parmis tout ses hommes.

[...]

Je n'aimais pas leurs regards à mon égard, qui n'étaient que les miroirs de leurs perversion,
je dus même me mordre la langue,
pour m'auto-empêcher d'émettre un mot.

Il poussa un portail, et on arriva dans une sorte d'énorme campus,
rien avoir avec ceux d'universitaires.

L'homme qui pointait son arme sur moi depuis toute à l'heure,
me fit signe de ne pas bouger,
il entra avec tout les autres hommes dans une sorte de grande tante, similaire à ceux des berbères.

J'avais énormément chaud,
je transpirais et tout ce que j'avais envie, c'était d'enlever mon niquab, mais au moment où je m'apprêtais à le faire, je me remémora la voix autoritaire de l'homme qui m'avait fortement conseillé de ne pas le retirer.

Les hommes sortirent de la tente,
tous me fixaient, puis à nouveau, l'homme qui pointait précédemment une arme sur mon dos, s'approcha un peu plus de moi, de sorte à ce que nos regards puissent se confronter.

Il lança un énième regard aux autres hommes avant de prendre la parole :
" Ashno smiytek ? "

Cela se voyait qu'il ne me connaissait pas, me prenait-il sans doute pour une femme stupide ?
Je savais que de mon prénom, il n'en avait strictement rien à foutre.
Il voulait tout simplement que je parle, pour quelle raison ?
Je dus faire rapidement preuve de déduction, puisque mon silence commençait à impatienter autant lui que ses compatriotes.

- Je comprends absolument tout ce que tu dis, je parle l'arabe, c'est ma langue maternelle.

Il me regarda avec insistance un certain moment, avant de passer sa main sous sa petite barbe.

" Sabrina ! "

Une femme sortît de nul part à toute vitesse, elle me parut nerveuse, de plus elle évitait le regard de l'homme.

" Guide là, dans vos bâtiments,
faites ce qu'il y a à faire, demain qu'elle apparaisse sous un meilleur jour, et avec une odeur,
plus respirable aussi. "

Cet homme avait vraiment du culot, d'ailleurs il parlait avec une telle indifférence aussi à l'égard de cette femme, qu'à moi, que
j'avais juste envie de remettre les points sur les I et les barres sur les T, mais à la simple vue de leurs grosses armes, j'en fus dissuadée.

AZMÏNAH Où les histoires vivent. Découvrez maintenant