AZMÏNAH

Être une Femme

[...]

" Azmïnah, Azmïnah,
ma petite-fille ! "

Cette voix,
je la connaissais par coeur,
c'était celle de Jedda,
ma grand-mère.

Une poussée d'adrénaline,
me prît, et je me mît courrir à toutes jambes pour aller dans ses bras.
C'était la mère de Père,
elle m'avait vu dès mes premiers jours, d'ailleurs elle m'avait toujours gâtée.

Jedda :
Où sont, tes bagages, ma fille ?

Elle n'avait jamais eût de fille,
elle ne mît au monde que des hommes, c'est bien à cause de ça que l'on lui avait attribué dans le temps, le titre de la meilleure épouse.
Son mari,mon grand-père,
n'avait aucun problème, pour l'histoire d'hériter.
Secrètement,
elle aurait voulut avoir une fille, juste une, et comme elle n'en avait pas eut,
elle me traitait comme tel.

- Jedda, je n'ai pas eu le temps...

Elle plaça ses deux pouces de part et d'autre de mes yeux.

Jedda :
Surtout pas, Azmïnah, nous sommes en publique et
de plus il faut rester forte, mentons dans ma chambre.

Désormais, dans la chambre.

Jedda :
Après notre conversation,
va dire au revoir à Ahlem, ce soir, elle reprend la route, pour Hammamet, c'est à une heure d'ici, Wardia est là-bas.

Wardia était la petite-soeur de Jedda, et la grand-mère d'Ahlem.

- Jedda, quand vais-je les revoir ?

Jedda :
Tu sais très bien que je ne peux te répondre, seul Dieu sait.

- Mais, cela fait quarante jours, que je ne les ai pas vu, plus de deux mois.

Jedda :
Quand ton père était jeune,
il était aussi impatient qu'Asmar et toi, et puis en grandissant,
la patience lui est venue.
La meilleure chose que tu peux faire, c'est de prier pour eux, et de te maintenir en bonne santé
et surtout en vie, Azmïnah.

- Que vais-je devenir, Jedda ?
Et puis que vais-je faire de mes journées ?

Jedda :
Tu deviendras quelq'un de grand, tu es une ibn Talib, c'est dans tes gène, ne t'inquiète pas.
Ce que tu feras ici ? Tu apprendras à devenir une femme, tu as atteind tes seize années de vie, tu n'es plus une enfant.
Et si je ne me trompe pas,
Allah, t'as fais cadeau du sang de la Lune ?

Un sourire complice s'affichait sur son visage.

Le sang de la Lune,
signifait qu'une femme avait ses saignement mentuels,
c'était un cadeau de Dieu, puisqu'il t'offrait le don
de la procréation.

- Depuis quatre années...

Jedda :
Ce qui ne fait que confirmer que tu es une femme, tu n'es plus une enfant.
Lorsque tu quitteras Kélibia, tu seras devenue une femme digne de ce nom, les autres devoirs que tu auras à faire, seule toi pourras les accomplir.

Elle fît appel aux servantes,
pour qu'elles m'aident à prendre un bain,
elles me lavaient à l'aide du savon noir.

Elles m'habillièrent et me coiffèrent merveilleusement bien.

[...]

Puis je rejoigna, Ahlem,
il nous restait que quelques heures avant son départ.

Ahlem :
Lorsque nous, nous reverrons, beaucoup de choses auront changé.

- Pourquoi dis-tu ça ?

Ahlem :
Nous n'avons plus nos pères, pour nous rajeunir, ils ne nous verront plus comme des enfants.

- Ahlem, que dis-tu ?

Ahlem :
Ne joues pas la sourde oreille,
tu vois très bien là où je veux en venir.

Je compris et je me résigna.

Ahlem :
Un jour, ce sera notre tour,
elles nous formeront.

- Je ne veux pas.

Ahlem :
La décision ne dépend pas de nous, si nos Pères, ont prit l'initiative de nous sauver en nous éloignant au loin, c'est pour être sûre que nous honorons notre famille, toi et moi, savons comment des femmes honorent leurs familles.

- Arrêtes, Ahlem, ça suffit !

Ahlem :
Toi et moi, savions comment crée des alliances favorisant notre famille, tu le sais tout autant que moi.

- Je te demandes de te taire, Ahlem !

Ahlem :
Tu ne veux rien comprendre, comme ton père.

S'en était trop, sous la colère,
je lui administra une giffle.

- Bon voyage, ma soeur, que Dieu te gardes, et t'apportes le meilleur dans ta vie.

Ahlem :
Je te souhaite de même, petite soeur, ne perds pas ta lucidité.

- Ne perds pas non plus la tienne.

Au revoir, à nos prochaines retrouvailles ma soeur,
en ésperant que les choses,
n'ont pas changé.