Le fruit de mes entrailles.

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Tout mon lit était humide,
je ressentais une matière grasse sur mes draps.

L'huile dégoulinait de mon ventre,
encore et encore, sans fin.
J'essayais du mieux que possible,
mais cela était interminable.

Puis Nassïma ouvra brusquement la porte, et s'arrêta, en voyant dans l'état où j'étais.

Azmïnah :
Tiens, Nassïma, explique moi,
je ne comprends pas, ce qui m'arrive ?

Des larmes dégoulinérent de son visage.

Nassïma :
Aide nous, Allah ! Azmïnah.. ma douce.. Azmïnah..

L'huile coulait sans fin,
et Nassïma ne bougeait pas, elle ne fesait que regarder le liquide dégouliner de mon ventre.

Azmïnah :
Que se passe-t-il, la dernière fois que mon ventre a été huilé, c'est quand j'étais enceinte.
Mais là, l'huile est vraiment visible et elle coule sans fin.. Je ne comprends pas, ce que cela signifie.

Elle me tourna le dos quelques secondes, elle s'essuya le visage avec un mouchoir, puis elle se retourna et s'approcha de moi, posant ses mains sur mon visage.

Nassïma :
Ziyad est mort, Azmïnah, mort fusillé.

- Non que racontes-tu, non, non, non, non ?!

J'étais comme prise d'hystérie,
je renversais tout, déchirais les rideaux, renversais les draps,
brisais le miroir, tapant dans le mur et au sol.

- Allah pourquoi ?

Foued était monté, tenant Aynine dans ses bras, qui pleurait, elle ne comprenait rien, elle ne m'avait jamais vu dans un état comme celui-ci.

Nassïma :
On va tous sortir, la laisser, seule.

- Allah, pourquoi, pourquoi ?! Qu'est ce que j'ai fais !

Je n'avais jamais autant versé
de larme, durant huit jours,
je m'étais enfermée dans la chambre, n'acceptant de manger et de boire que du pain et de l'eau.

Puis au neuvième jours,
la porte s'ouvra, laissant place à une silhouette que je pouvais reconnaître même dans l'obscurité.

" Ils vont nous rapatriés son corps, on lui fera un enterrement des plus décent, au Maroc. "

Il n'osait s'approcher de moi,
sa barbe n'avait pas été rasé depuis longtemps, et ses cheveux étaient en bataille, tandis que ses yeux étaient rouges.

Hussman :
Azmïnah, pardonnes-moi, je t'en prie pardonnes-moi, sans toi je ne tiendrais pas le coup. J'aurais du être plus vigilant, je pensais pas..

Il ne termina pas sa phrase,
il sanglotait, des larmes coulaient sur son visage.
Je le pris dans mes bras et le sérra le plus fort possible.

Azmïnah :
On y est tout les deux pour quelques choses, Allah, le vengera...

Et je m'éffondra à mon tour.

Il déposa ses lèvres sur les miennes, mais après cela je le repoussa.

Azmïnah :
Je t'aime, Hussman, je t'aime,
tu es le Père de mes fils, et mon seul et unique mari.. mais.. tu dois partir.. je n'y arrive pas... je ne peux pas... quand je te regarde.. je le vois lui... le fils qui m'a été retiré... je mourrais de chagrin, si jour et nuit, je devrais te regarder.. ou dans le pire des cas je comettrais l'irréparable, ce desir de vengeance que j'ai su atténué, reviendrait de plus belle,
et je désobéirais à l'un de nos commandements.. J'aurais du sang sur les mains et je risquerais d'aller en Enfer.

Il tournait la tête de gauche à droite.

Hussman :
Azmïnah, non, non.. À deux on sera plus fort, Azmïnah, je t'en prie... On sera tout les deux présents pour Elïjah.. on ira vivre à l'autre bout du monde... oui oui, à Antalya, près de cette mer que tu aimais tant !

Azmïnah :
Non, Hussman, il faut que tu sortes de ma vie.
Si tu m'aimes, sors de ma vie.

On fusionna une dernière,
oui une dernière fois, on ne fesait qu'un.

[...]

Son cerceuil était l'un des plus beaux, on l'enterra près d'Al Hoceïma, même si j'aurais voulu qu'il soit près de la tombe de mon Père à Yatrib.

Elïjah attrapait mon bras,
son regard était vide, ce fut celui qui n'avait pas versé de larme,
non pas car cela lui était indifférent, mais parce-qu'il était encore dans le dénie.

<< Ô Allâh c'est là Ton esclave et le fils de Tes deux esclaves. Il a quitté le repos de cette vie et son bien-être, alors que ce qu'il a aimé et ceux qu'il a aimé y sont encore, pour rejoindre l'obscurité de la tombe et ce qui l'attend. Il témoignait qu'il n'est de dieu que Toi, Toi seul Tu n'as pas d'associé et que MouHammad est Ton esclave et Ton messager et Tu sais ce qu'il en est de lui mieux que nous. Ô Allâh il est venu à Ton  jugement. Il s'est retrouvé dans le besoin de Ta miséricorde et Tu n'as pas besoin de son châtiment.
Nous sommes venus T'implorer, en intercédant en sa faveur.
Ô Allâh, s'il était bienfaiteur, accorde-lui encore plus de bienfait et s'il était malfaisant, accorde-lui Ta clémence et accorde-lui par Ta miséricorde Ton agrément, préserve-le des troubles de la tombe et de son supplice, élargis pour lui l'espace de sa tombe, écarte la terre de ses côtés et accorde-lui par Ta miséricorde le salut de Ton châtiment jusqu'à ce que Tu le ressuscites en paix pour Ton paradis, par Ta miséricorde, ô Toi Qui est Le plus miséricordieux des miséricordieux »

Allah y rahmo, ya Wouldi,
Ziyad Aymen Afdal Soueïda.

AZMÏNAH Où les histoires vivent. Découvrez maintenant