AZMÏNAH

Sagesse

Je ne comprenais rien,
absolument rien, je ressentais cette même lacune qu'il y a dix ans, lorsque j'étais passée de l'estrade où je devais me faire exécuter, à me retrouver dans un taxi à New York.

J'avais tellement crier,
qu'il était maintenant difficile de m'exprimer, ma voix était cassée.

Cependant,
je fus heureuse de reprendre dans mes bras, ma fille, comme je l'imaginais, elle avait bien prît quelques centimètres et elle avait même perdu une dent.

Nassïma, nous regardait avec
le plus grand des calmes,
mais je voyais dans son regard, que malgrès l'émotion de nos retrouvailles, ma fatigue l'inquiétait.

Par la suite,
Aynine était allée jouer avec une amie à elle qui vivait à deux pâtés de maison.

On profita de ses quelques instants toutes les deux, pour discuter.

Elle comprît que j'allais la questionner, alors elle me devança, et prit la parole.

Nassïma :
C'est Hussman, lui même qui t'as ramené à la maison. Tu le verrais, la manière dont il t'a déposé sur le lit, était émouvante. Il peinait à te déposer, il te fesait milles caresses sur le visage.. Il ne te quittait pas du regard, il en marchait même à reculant.

Je m'en voulais d'avoir été inconsistante, et surtout d'avoir raté ses milles caresses, j'aurais aimé baisé consciemment ses lèvres une dernières fois.

Nassïma :
Ne sois pas si triste, bien que tu as toutes les raisons de l'être..
Au moins tu les as revu, ils doivent avoir bien grandi..

- Tu l'ai verrais Nassïma... que dire ? Elïjah est extrêmement cultivé, bien que tout de même légèrement impulsif, il sait faire preuve de maturité, il a la sagesse, de mon Père.

Elle esquissait un léger sourire,
se plaisant à me voir émue.

Nassïma :
As-t'il la même sagesse, que Youssef Chahid Ibn Talib ?

- Oui, oui, oui, Nassïma,
si tu l'aurais entendu.. tu en serais captivée, c'est bien mon Elïjah !

Nassïma :
Et Ziyad, alors ?

- La fougue, oui de la fougue dans son regard, l'arrogance à l'état pure.. Si le temps était semblable à il y a vingt ans, il aurait chevauché les grandes vallées en compagnie d'Asmar.. Mais...

Je m'éffondra, prit à nouveau de sanglot.

Elle me fît ouvrir la bouche et me fit boire, du thé à la menthe.

- Nassïma, il faut que je te dise..

Nassïma :
Tu n'es pas obligée, Azmïnah, tu ne l'es pas... que cet événement ne noircisse pas tes souvenirs...
Tu as eu bien plus de chance que moi, tu n'y es pas rester longtemps. Désormais tu sais, où j'ai été captive durant toutes ses années.. Al Hamdûlilah, je n'en suis pas morte.

Le simple fait de l'imaginer parmis ses barbares, m'enrageait,
je repensais à ses femmes qui étaient dans un sale état, vivant dans des conditions inhumaines,
et j'imaginais Nassïma, parmis elles.

- Si toi et moi, nous avions été parmis eux, c'est à cause d'Ahlem et Rayan Ibn Talib, il faut..

Elle posa une main sur ma bouche.

Nassïma :
Azmïnah, pourquoi blasphèmes-tu ? Les paroles d'Allah ne comptes-elles à tes yeux ? L'éducation que t'a donné ton Père si pieux, ne vaut rien ?
À quoi cela te servirait de leur ôter la vie en se monde, et prendre le risque de les retrouver dans un autre ?

Je ne compris pas tout de suite,
ce qu'elle essayait de me faire comprendre.

Nassïma :
Oui, dans un autre monde il se pourrait que tu les retrouves.. En Enfer, Azmïnah, oui en Enfer,
depuis quand, comettre un meurtre reste impunie aux yeux du Tout-Puissant ?
Ne lui dévoues-tu pas une confiance absolue ? Penses-tu qu'il soit aveugle ?
Ils seront punis, comme le disait notre ancêtre et le prophète de tout les musulmans, Abū al-Qāsim Muḥammad ibn ʿAbd Allāh ibn ʿAbd al-Muṭṭalib ibn Hāshim.
Qui es-tu pour juger ? Défis-tu le tout Puissant, en voulant passer outre ses lois, outre ses commandements ?

Je ne pouvais répondre,
je ressentis de la culpabilité,
elle avait entièrement raison.

- Mes fils me manquent... Nassïma.. Ils me manquent.

Nassïma :
On ne peut pas tout comprendre, tout savoir.. Azmïnah.. que veux-tu que je te dise ? Que je te noie dans de fausses promesses ? Tu sais que je ne suis pas comme ça.

Après ses propos,
je monta en voiture et me dirigea vers un lieu, auquel cela fesait bien du temps que je n'avais pas rendu visite, la Mosquée.