Le Chant

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C'était vraiment dur à réaliser pour moi d'imaginer une relation entre ma mère et cet homme,
surtout d'émettre une hypothèse sur les raisons de la mort de mon père, était-il mort juste par jalousie, une jalousie dut à un amour en péril ?

C'était navrant,
j'avais l'impression que plus
je grandissais et plus je voyais la vie sous un nouvel angle, et je découvrais des nouvelles vérités, autant bonnes que mauvaises.

Je n'avais aucune idée de comment allait se diriger les choses, allais- je devoir le tuer ?

C'était soit moi soit lui,
mais était-ce la meilleure façon de venger mon père ? J'en avais un fort doute.

Puis je me dis qu'il était trop tard, j'avais déjà mis les pieds au Palais, il me fallait davantage de réponses, et il fallait que je trouve moyen de changer les choses, je n'avais pas quitté mes enfants que j'aimais tant, juste pour danser et charmer des personnes que je haissais.

Plus les jours passaient,
et plus ma mère m'impressionnait, tous ses secrets, toute cette vie antérieure dont j'ignorais les mystères, cela me faisait quand même quelque chose, ce serait parlé trop vite de dire que ses précédents actes étaient anodins.

J'avais de plus en plus de mal,
à jouer parfaitement mon rôle
et je ne pouvais passer mes journées cloîtrée dans le dortoire.

Je voulais tenter un empoisonnement, mais il existait des goûteurs, le plan allait imédiatement capoté.

Il est vrai que je ressentais quotidiennement un vide sous ma robe suite à l'absence, de ma nimcha.
Je commençais vraiment à regretter l'altercation que j'avais eu avec Asmar, on s'était dit des paroles horribles, et par impulsivité , je m'étais séparée de l'objet qui compte le plus à mes yeux sur cette Terre,
la nimcha qu'il m'avait offert
il y a huit ans.

[...]

À nouveau nous étions conviées,
à prendre le repas du soir dans une autre grande salle du palais, mais cette fois-ci en compagnie
de la famille royale.

Je ne pouvais pas refuser cette invitation, sinon j'allais attirer les soupçons vers moi, et si je l'acceptais, je signais mon arrêt
de mort.

  Je préféra donc signer mon arrêt de mort.

Rayan était fou de joie,
il avait selon ses dires parler de moi, à son Père.
Il m'avait même offert une robe,
différente de celle des autres danseuses, pour que je puisse me démarquer, décidément
il n'arrangeait pas mes plans.

Il y avait du monde,
toute la cour, une nouvelle cour différente de celle d'autrefois dirais-je, seuls quelques visages m'étaient familiés.

Comme habituellement je tentais de me mélanger à la masse,
même si je fus distraite par le chant du Muezzin, comment ne pourrais-je pas reconnaitrais sa voix, c'était le même que celui de mon enfance, je me fesais violence pour rester lucide.

Au lieu d'entrer directement dans la salle de repas,
je décida de sortir discrètement du rang pour me rapprocher du Muezzin, je voulais entendre son chant de plus près, il était ma seule satisfaction dans ce Palais.

Je fermais les yeux pour profiter
amplement de ce merveilleux chant, de toute manière tout
le monde était préocuper, ils ne se rendaient même plus compte de la beauté de cette voix, et c'était bien dommage.

Je fus interrompue lorsqu'il arrêta de chanter mais que malgrès tout il continuait à jouer de son instrument.

" Subran'Allah, tu devrais partir !
Tu n'as rien à faire ici, rien dutout. "

Il ne parlait pas sous la haine,
mais il me fesait un reproche,
je lus dans ses yeux et à l'intonation de sa voix, qu'il s'inquiétait.

- Continues à chanter, s'il te plaît.

Muezzin :
Azmïnah, ils te tueront, tu le sais !

- Je n'ai pas peur de mourir, ne le sais- tu pas ?

Muezzin :
Ce fut les derniers mots de ton Père, avant une courte prière,
et un long sommeil éternel.

- Tu n'as pas à t'inquiéter pour moi, chantes s'il te plaît ?

Muezzin :
Allah est Grand, Azmïnah,
il ne te veux pas auprès de lui pour le moment, sinon tu n'aurais plus de souffle....

- Qu'il continue a m'en être favorable, j'implore sa clémence,
nuit et jour.

Muezzin :
Je n'ai pas faillis à ma promesse envers ton Père, et je n'y faillirais, jamais.

- Je t'en remercie.

Muezzin :
Qu'il en soit ainsi, va, on ne sait
ce que le sort te réserve.

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