AZMÏNAH

Lucidité à ne pas perdre

Malgrès le peu de temps où je suis restée auprès d'elle,
je lui attribuais une grande confiance, même si à table, elle
se mordait la langue pour ne pas m'appeler
" Reine Azmïnah ".

Lors de notre première leçon
de danse, je ne sais pas comment vous décrire mon ressentiment,
je savais très bien danser,
je l'ai toujours su, mais cela fesait plusieures années que j'avais rangé au tiroire toutes mes anciennes habitudes.
Je redécouvrais le plaisir de cette danse, Nadiya en était même étonnée, elle me voyait valser entre les pas indiens et orientaux.

Au final,
les cours ne servaient plus à m'apprendre à danser mais plutôt à contenir ma colère, et à être surtout dans la transparance.

Comme il n'était pas forcément bien que je prenne le risque de me balader fréquemment en ville,
Nadiya qui elle, sortait souvent avec les filles de son âge,
n'hésitait pas à me rapporter
les derniers ragots.

En parlant de ragots,
tout les regards étaient rivés sur Ahlem, elle fesait désormais partie des dix plus belles femmes de Yatrib,
sans doute son charme égyptien séduisait le peuple, il est vrai que naturellement elle était très belle, mais maintenant que j'avais vu la noirceur que contenait son coeur, je ne voyais que sa mocheté intérieur qui déteindait sur
son extèrieur.

Je fis mes Adieux à Nadiya et à sa famille, je n'allais sans doute plus avoir l'occasion des les revoirs.

[...]

Les auditions étaient aujourd'hui,
j'étais surexcitée, un peu trop aux yeux des hommes de ma troupes,
ils me demandaient de rester lucide.

Lorsque je suis arrivée devant le Grand Palais, j'avais murmurer
à voix basse :
" De retour à la maison",
c'était ma maison, on m'y avait délogé mais dans mon coeur,
elle était toujours mienne.

Ce qui m'insupportais le plus,
était que les gardes du Palais,
ceux qui étaient sous les ordres de Père, servaient désormais
Oncle Ahmed, ils traitaient les villageois comme des moins que rien, à plusieures reprises
on m'attrapa fortement le bras pour me décaler.

J'avais juste une envie c'était
de retirer mon fin voile, arrêter toute cette mascarade, pousser tout le monde, et dèvoiler ma réelle identité, mais ce serait un act complètement débile.

Après une longue attente,
ce fut les auditions, par chance,
le jury n'était ni le Roi, ni Ahlem,
mais plutôt d'autres serviteurs
et Rayan le second enfant
d'Oncle Ahmed.

Pendant quelques secondes,
j'ai cru qu'il m'avait reconnu,
mais ce ne fut pas le cas,
il me regardait surtout comme un homme regarderait une femme,
cela me dégoutait vraiment,
il était devenu comme ses pervers,
qui passaient leur temps entourer
de plusieures servantes,
addict au péché de la luxure.

C'est sans grande surprise,
que je fus sélectionnée sous les regards envieux des autres danseuses, ce qui m'inquiètait été que presque tout les regards étaient rivés sur moi.

Toutes les autres femmes
étaient émerveillées tandis que moi, j'en étais fière, rien n'avait vraiment changé, Oncle Ahmed,
avait gardé les meubles de Père,
les plus belles richesses qu'il ait pu ramener, cet homme avait de l'irrespect profond, même après avoir commandé son éxécution et après avoir chassé sa famille,
il l'insultait encore, en s'attribuant tout ses mérites.

Je ne savais vraiment pas combien temps j'allais pouvoir garder ma lucidité.

Nous étions dans un bâtiment,
bien à l'écart, dissumulé par
les hautes haies du jardin,
mais de nos fenêtre, on pouvait aperçevoir le haut du Palais.

Les autres femmes criaient d'étonnement et d'éblouissement,
tandis que moi, je ne disais rien et tentais de ravaler ma salive, pour ne pas la cracher au sol..

C'était Ahlem,
elle se trouvait dans mon bâtiment, exactement sur le balcon de ma chambre, elle posait ses mains, là où je les avaient auparavant posé, et elle contemplait la vue, que j'aimais tant contempler.

Je la considérais comme une soeur, mais à ce que je vois,
elle ne m'a jamais considéré ainsi,
puisque sans aucunes gènes
elle logeait dans mes logements,
elle s'appropriait mon rôle.