L'Union

442 39 3
                                        

Je fus réveillée par les bruits
des habitants de Jodhpur,
ils chantaient et dansaient,
la ville tout entière était dans le mouvement.
Exceptionnelement,
Ashemou avait passé la nuit avec moi,
j'avais besoin d'être accompagné en ce jour.

Toute la matinée,
ma peau avait été travailler,
entre les huiles, les crèmes et
les massages,
je pense qu'elle avait atteint la perfection, ma peau était aussi douce que celle d'un bébé.
Mes cheveux, bien qu'habituellement étaient sombres, avaient viré vers le châtain, mes pointes brillaient,
leur couleur était semblable à
celle du miel.
Je n'avais jamais été aussi maquiller, ni même autant ornée de bijoux,
je me sentais lourde.

J'étais à nouveau sur un éléphant,
j'avais fais le tour de Jodhpur,
la ville était en fête et les habitants aussi.
Secretèment,
je me demandais à quoi pouvait bien ressembler Hussman,
cela fesait onze jours que je ne l'avais pas vu,
je pense que le revoir, serait un choque pour moi,
les choses auront changé,
à notre prochaine rencontre,
nous serions,
Mari et Femme.

Ashemou et les douze autres servantes qui m'escortaient été toutes aussi belles les unes que
les autres,
même si j'avais une préference pour Ashemou.

Après avoir fait le tour de la ville,
nous sommes retournés au Palais.

[...]

La cérémonie avait été des plus stressante,
il y avait plusieures personnes dans la salle,
des personnes que
je ne connaissais pas.
Le prêtre nous avait bénis,
tandis que les invités nous lançaient des fleures.

Je réalisais que je me mariais lorsque mon regard et celui d'Hussman se croisèrent,
et que je sentis son pouce se déposer sur mon front,
j'étais marquée au rouge,
un point était désormais
sur mon front.
Cela signifiait
que notre union était scéllée.

Puis nous sommes allés dans une autre salle.
Un feu brûlait,
nous avions du tourner sept fois autour de celui-ci, c'était pour nous porter chance.

Il y eût les célebrations,
l'énorme fête et une montagne
de plats.
Je me sentais mal à l'aise,
le mariage est censée être le plus beau jour de la vie d'un femme,
et pourtant ce ne fût pas le cas.
J'étais loin de mes proches,
seule la présence d'Ashemou, m'apaisait.

[...]

Nous étions tout deux dans
cette vaste chambre lumineuse,
assez d'espace pour qu'on puisse s'espacer, malgrès ça, il était tellement près de moi,
que j'en son souffle se mélangeait au miens.

Bien que ses yeux étaient bruns,
je pouvais y aperçevoir une lueur,
une lueur que je n'avais pas vu aupravant.
Sa peau était matte,
matte comme les grains
de sable du desert Rub al-Khali,
celui qui occupe la majeure partie du Hedjaz.
Ses cheveux sentaient l'huile d'olive, ce qui ne fesait que me rappeller les beaux oliviers de Yatrib et la rencontre entre mon cuir chevelu et les fines mains
de ma mère.
En parlant des mains,
les siennes étaient a la fois douce et grosses, semblables à celle de mon Père.
Ses cheveux étaient légérement ondulés, ils me rappellaient
ceux d'Asmar.

J'étais perdue dans mes pensées,
perdue dans son regard.
L'impression que la Terre même,
c'était arrêtée de tourner,
que les mouches avaient cessé de bourdonner tandis que les oiseaux de voler.

C'est lorsque je réalisa que ses lèvres étaient à présent sur les miennes,
que d'un geste, je le repoussa.

Étrangement,
il ne me parut pas choqué ou bien même vexé,
il avait tout simplement reculé
de trois grands pas en arrières
et c'était mît à rire.

Je ne voulais pas lui montrer que j'étais déboussolée, qu'il m'avait perturbé, je n'avais jamais embrassé d'autres hommes excepté plus jeune Asmar,
lorsque j'avais cinq ans mais le contexte n'était pas le même.
D'un autre côté,
il jouait son rôle d'homme,
il fesait le premier pas,
il n'avait froid aux yeux
et prenait les rennes.

Je me demandais si il était aussi perturbé et désorienté que moi,
il avait comme une carapace qui m'empêchait de lire à travers lui,
même si je fesais de même.

Il m'avait invité à le rejoindre sur cet énorme lit, j'alla le rejoindre machinalement, j'essayais de ne pas me poser dix mille questions,
il fallait que je fasse ce qu'il y avait à faire.

Je m'apprêtais à défaire ma coiffe,
et me dévêtir, mais il m'interrompu,
en tournant sa tête de gauche
à droite en signe de négation.

- Veux-tu me répudier ?

Il sourît face à mon incompréhension.

Il se leva du lit,
se mît face à moi, et déposa les deux mèches qui cachaient légérement mon regard,
de part et d'autre de mes oreilles.

Hussman :
Tu n'es pas comme toutes ses autres femmes, tu es ma femme.
Ton corps à l'air d'être un vrai délice, il comblerait plus d'un homme. Mais bien que nous sommes mariés, même si la tradition veut que nos corps ne fassent qu'un et qu'ils appartiennent à l'un et à l'autre, c'est avant tout ton corps.
J'ai pu savouré mille et un corps de femmes, je sais reconnaître celui d'une vierge.
Je ne doute pas de toi, je sais que tu es raisonables, que tu as des principes et que tu te respectes.
C'en est assez pour me rassurer,
dans tout les cas je serais le premier homme à connaître les délices de ton corps et bien que nous ayons qu'une seule vie,
il y a tout de même mille autres opportunités pour que je le découvre.
Recouvres-toi, Azmïnah, il se fait tard et le vent du soir se présente, il risquerait de se loger dans tes poumons, ce serait le comble si une mariée tombait malade
le jour de son mariage ?

Il déposa à nouveau ses lèvres mais cette fois-ci sur mon front,
juste à l'endroit où se trouvait
le point rouge.

Hussman :
Bonne nuit, Azmïnah.

- Bonne nuit, Hussman.

AZMÏNAH Où les histoires vivent. Découvrez maintenant