C'était donc là où j'avais atterri lorsque je m'étais brusquement réveillée cette fameuse nuit. Gabriel plaça un repère à un peu moins de la moitié du trait qu'il venait de dessiner et entreprit d'esquisser un couloir - d'environ 12 m de largeur, estimai-je après un rapide calcul – en forme de L, qui courait parallèlement au mur nord et contre le mur est. Il le poursuivit en traçant un T retourné le long de la façade sud – la barre du milieu était deux fois plus large que le reste. Ce dédale n'en finirait apparemment jamais, puisque l'artiste ne s'était toujours pas décidé à y mettre un terme. Je m'efforçai de mémoriser cette aile-là en particulier. 36 m contre le mur ouest, un virage à droite, puis à gauche en épingle à cheveux, puis une nouvelle fois tout droit. Cela ressemblait vaguement à un deux en écriture digitale qui aurait commencé d'une drôle de manière. Cette voie-là était sans issue et s'arrêtait droit sur le mur du laboratoire. Gaby dessina un rond au centre du damier.
- Ça, c'est la salle principale, expliqua-t-il en effleurant les contours du disque avec la pointe de son crayon. Tu vois le bout du T qui se prolonge derrière le réfectoire et touche le couloir ?
J'opinai du chef.
- Ce sont les cuisines. Le royaume de Dani.
Il sépara en deux l'espace coincé entre le L et le T.
- La salle d'entraînement, m'informa-t-il en désignant le premier des deux carrés.
Il fit jouer avec agilité le crayon dans ses mains et le déplaça légèrement, de sorte que la gomme désigne finalement la figure juste en-dessous.
- La salle de contrôle, enchaîna-t-il en réfléchissant, avant d'ajouter un petit carré en haut à droite. Et ça, dans cette même salle, c'est le bureau de Jefferson.
Il coinça un énième carré de la même taille que les deux autres entre le haut du deux et le mur du laboratoire.
- Ici, c'est une annexe du labo, donc tu n'as qu'à l'oublier.
Il affina les contours de l'une des dernières formes qu'il n'avait pas mentionnée – et qui là encore était en forme de L, retourné d'une manière différente, cette fois. La plus longue barre des deux fut annotée I. et l'autre A.I.
- Infirmerie et annexe de l'infirmerie, signala-t-il en penchant la tête pour apprécier le rendu final de son dessin.
- Eh ben, dis donc ! fis-je avec un sifflement désespéré. Tu veux vraiment que je retienne tout ça ?
- C'est primordial, affirma-t-il d'un air convaincu. Mais je n'ai pas encore terminé.
- Génial, marmonnai-je, trop bas pour qu'il puisse vraiment m'entendre.
- Là, derrière les cuisines et la salle d'entraînement, il y a une rangée de pièces mitoyennes avec le laboratoire. On appelle cette partie « l'Aperçu ».
- Je te demande pardon ?
- C'est censé être la seule aile de l'Iron où on peut vraiment avoir un aperçu de la vie normale.
Je haussai les sourcils et expirai longuement.
- Je sais, c'est nul, précisa-t-il inutilement.
Mon silence fut suffisamment éloquent. En levant les yeux au ciel, il entreprit son énumération de gauche à droite.
- La blanchisserie commune, la salle de détente, la grande bibliothèque, la zone informatique, les douches individuelles et la zone de préparation.
- Il n'y a pas déjà des douches dans les salles de bain de nos chambres ?
- Bien sûr que si, mais là, c'est différent. Elles communiquent directement avec la zone de préparation. En général, elles nous sont particulièrement utiles quand on revient de mission.
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PHENOMENE - Parce que le combat ne sera jamais terminé
Ciencia FicciónEireen vit depuis toujours dans un Centre de Conditionnement sans en connaître la raison. Lassée de cette vie coupée du monde, elle se voit offrir à son dix-septième anniversaire la chance inespérée d'obtenir des réponses à ses questions. Brusquemen...