18. JUSQU'À CE QUE LA MORT NOUS SÉPARE (PARTIE III)

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La sonnerie de la montre de Kyle me tira du sommeil lorsqu'elle marqua les trois heures du matin. Le sursaut qui m'avait redressé dans mon lit attira l'attention de celui-ci.

- Ça va ? demanda-t-il en posant automatiquement une main sur mon front.

Je hochai la tête, épuisée.

- Rendors-toi, m'enjoignit-il. Tu as vraiment l'air crevée.

- Je peux te demander un service ?

- Tout ce que tu voudras.

- Enlève-moi ce truc, le priai-je en secouant mon bras gauche.

Il hésita longuement.

- Je t'en prie, le suppliai-je. Je vais mieux, maintenant. Ça ne sert plus à rien, sauf à m'empêcher de dormir.

- D'accord, d'accord, accepta-t-il en levant les yeux au ciel.

Il redevint sérieux.

- De toute manière, on va avoir besoin des prochaines...

Même si je ne savais pas comment ils s'étaient procurés ces poches de perfusion, je n'étais pas sans réaliser que leur stock avait dû disparaître en un clin d'œil. Or, si j'étais de nouveau opérationnelle, ce n'était pas le cas de mon meilleur ami.

- Je n'ai pas eu le temps de te demander comment il allait. Est-ce que...

- Il n'y aucun changement de son côté, avoua-t-il tristement. Tu es la première à te réveiller.

Je hochai la tête pour lui cacher mes yeux embués de larmes.

- On reparlera de tout ça demain matin, promit-il en me poussant doucement pour m'inciter à me rallonger.

Je m'essuyai discrètement les joues sur lesquelles mes larmes avaient commencé leur très légère et me recouchai en chien de fusil, le laissant me border comme un enfant.

- Je t'aime, déclara-t-il en me regardant droit dans les yeux.

Rien qu'à son expression, je pouvais deviner son bonheur à l'idée que mon véritable regard lui était revenu, signe que je ne leur appartenais définitivement plus.

- Je t'aime aussi, soufflai-je.

J'attendis que Morphée vienne me bercer dans ses bras, mais rien n'y fit. Au fil des minutes, la respiration de Kyle redevint plus régulière, troublant à peine le silence qui régnait dans ma chambre. Je n'arrivais toujours pas à croire que je me trouvais chez moi, à Macon, sans plus jamais avoir à redouter d'en être chassée par nos ennemis. Ils nous manquaient si peu de chose pour être définitivement heureux, en fin de compte.

Je patientai encore quelques instants avant de prendre une résolution. Très doucement, je m'extirpai de mon lit et gagnai sur la pointe des pieds la chambre de ma sœur, qu'avait sans aucun doute réintégrée Gabriel. Je savais à quel point le processus de reprise du contrôle de son corps pouvait être long et tortueux, mais je savais également que sans aide extérieure, il resterait plus longtemps que de raison dans cet état. J'entrebâillai la porte suffisamment pour pouvoir passer sans la faire grincer, et me faufilai à l'intérieur de la pièce en constatant avec étonnement que Jane n'y était pas. Je tendis l'oreille et crus comprendre qu'elle trafiquait je ne savais trop quoi dans la cuisine, probablement pour avaler quelque chose. J'imaginais aisément que ce ne devait pas être l'envie qui la tenaillait, mais elle se devait de rester en forme.

En découvrant l'air paisible que mon meilleur ami affichait, je doutais presque l'espace d'un instant qu'il ne fut simplement endormi. Ce qui est le cas, tentai-je de me convaincre. Je ne savais pas s'il était déjà revenu des ténèbres où l'inconscience l'avait enterré ou non, mais je n'avais plus qu'à espérer qu'il puisse m'entendre.

PHENOMENE - Parce que le combat ne sera jamais terminéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant