10. RUPTURE (PARTIE VI)

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- Quoi ?

Mes sens se mirent en ébullition.

- Je te demande pardon ? insistai-je sur un ton horriblement impersonnel.

- Quand je vous ai surpris ce soir-là et que tu es rentrée, commença-t-elle à se justifier, j'étais tellement en colère que je lui ai interdit de remettre les pieds chez nous, ou bien même de t'approcher dans un rayon de quinze kilomètres. Je n'étais pas moi-même, s'excusa-t-elle en voyant mon visage changer de couleur. J'ai commencé à le menacer en lui conseillant de ne plus interférer dans ta vie, parce que j'ai bien vu à quel point tu avais changé à son contact. Je lui ai dit qu'il te gâchait la vie et que...

- Tais-toi ! hurlai-je, lorsque j'en eus assez de l'entendre s'enfoncer.

Je fondis sur elle et ne savais pas ce que j'aurais pu lui faire si Skyler ne m'avait pas brusquement attraper les bras par-derrière.

- Oh non, me retint-il en les croisant sur mon ventre. Tu as eu ton quota de violence pour aujourd'hui.

- Et qu'est-ce que tu me conseilles ? fulminai-je en le fusillant du regard.

- Attends demain, suggéra-t-il en haussant brièvement les sourcils. Histoire que les compteurs soient remis à zéro.

J'exécutai une ruade pour lui échapper, guère amusée.

- Ce que je voulais dire, articula-t-il malgré la difficulté qu'il avait à me retenir, c'est que la nuit porte conseil et que tu le regretterais demain si tu levais la main sur elle.

- Oh, mais tu ne comprends pas. C'est ma sœur aînée, je ne peux pas lui manquer de respect. En revanche...

Jane esquissa un pas en arrière en secouant la tête, les deux mains levées comme pour m'inciter au calme.

- Ça va, j'ai saisi le concept, m'interrompit-il en me retournant vers lui. Eireen, je veux que tu m'écoutes. Tu n'as pas le droit de lui en vouloir.

- Bien sûr que non, ironisai-je méchamment.

- D'accord, c'est elle qui m'a dit de partir ce soir-là. Je ne reviendrai pas là-dessus. Mais tu crois vraiment que je l'ai fait parce qu'elle me l'a demandé ?

J'ouvris la bouche après une seconde d'hésitation, mais il secoua la tête.

- Ça marche peut-être comme ça pour vous, parce qu'elle exerce une autorité légitime sur toi, mais c'est loin d'être mon cas. Seulement, sa conception de notre histoire s'accordait avec la mienne, et j'en étais déjà arrivé à cette conclusion avant même qu'on ne se... « parle », elle et moi.

Je me rendis effectivement compte que ce n'était pas uniquement à cause de Jane qu'il avait filé sans me dire au revoir. De la manière dont il voyait les choses, c'était lui qui avait pris cette décision, seul. Mais j'allais avoir du mal à pardonner ma soeur de l'avoir conforté dans son idée de me quitter.

- Je n'ai pas besoin de ton aide, siffla l'intéressée en détournant les yeux.

- C'est ça.

- Si elle doit m'en vouloir, elle le fera. Je sais quelle part de responsabilité j'ai eu dans tout ça.

- Justement, non. Je crois que tu accordes trop de poids à ton pouvoir de persuasion.

- Bon, taisez-vous tous les deux, les coupai-je en retrouvant peu à peu mon calme. Tu peux me lâcher, maintenant.

Il haussa les sourcils en quête d'une confirmation.

- J'ai compris, assurai-je avec fermeté. Je ne lui ferai rien.

PHENOMENE - Parce que le combat ne sera jamais terminéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant