Je m'embrasai une nouvelle fois à son contact. La sensation qu'il me procurait me faisait suffisamment tourner la tête pour balayer toutes les souffrances accumulées jusqu'ici. Mais il y avait encore beaucoup à guérir. Skyler me fit basculer au-dessus de lui, ce qui m'arracha un rire surpris.
- Maintenant que j'ai le dessus, profitons-en, déclarai-je en piégeant ses mains dans les miennes.
- Je t'en prie.
- Alors, monsieur-il-y-a-deux-ou-trois-petites-choses-que-j'aimerais-aborder-avec-toi, j'aimerais moi aussi éclaircir un point, le pris-je au dépourvu.
- Lequel ?
- Tu peux me dire qui est cette espèce d'allumeuse italienne qui ose t'appeler « bébé » devant moi ?
Il tordit ses lèvres de façon craquante.
- Ne me dis pas que tu es jalouse de Selina ?
- D'accord, je ne te le dis pas. Mais toi par contre, tu vas répondre à ma question, sinon...
- Sinon ? me provoqua-t-il en haussant les sourcils.
- Ne me tente pas, répliquai-je en affichant une mine menaçante.
- O.K., O.K., se rendit-il en se redressant pour me regarder dans les yeux. Selina est une ancienne partenaire de travail, et uniquement de travail ! Elle est l'archétype du genre de fille que je ne peux pas supporter, mais elle se débrouille vraiment très bien au combat. Comme on faisait partie des meilleurs, on s'est souvent retrouvés ensemble, elle et moi. Et je ne te mentirai pas, elle m'a toujours plus ou moins fait du rentre-dedans.
- Et tu vas vraiment me faire croire qu'elle n'a jamais réussi à te faire flancher grâce à ses merveilleux attraits ?
- Selina est caractérielle, manipulatrice, aguicheuse, assommante, et qui se croit vénérée comme la Vierge Marie parce qu'elle est charismatique. Tu me portes si peu dans ton estime au point de croire que je pourrais m'amouracher de ce genre de personne ?
- N'inverse pas les rôles ! le prévins-je, plus ou moins convaincue néanmoins. En tout cas, ne t'approche pas d'elle de trop près. Non pas que je ne te fais pas confiance, mais j'ai peur qu'elle oublie ses dernières inhibitions devant l'incroyable attirance que tu sembles exercer sur elle...
Je n'aimais pas l'idée que cette fille ait jeté son dévolu sur mon petit ami. Je ne pouvais lui reprocher d'être tentée, mais je ne la laisserais certainement pas appliquer le conseil d'un certain Oscar Wilde.
- D'accord, à condition que toi tu me promettes de ne pas t'éloigner.
- Promis, lui accordai-je de bonne grâce.
Je me penchai vers lui pour l'embrasser de nouveau, avant de me relever brusquement, prise de vertige.
- Qu'est-ce qu'il y a ? s'inquiéta-t-il aussitôt.
- Je dois être un peu fatiguée, c'est tout.
- On pourrait attendre avant de procéder à l'étape finale...
- Non, on ne peut pas, le contredis-je.
- Eireen, ce qu'on va faire risque probablement de vous tuer, lui comme toi. Alors, si on doit attendre un jour ou deux le temps que vous repreniez vos forces, on le fera. Je tiens à mettre toutes les chances de notre côté.
- Il y a trois raisons évidentes pour lesquelles on ne peut pas remettre ça à plus tard, objectai-je en dessinant le contour de sa mâchoire. Premièrement, je veux oublier toute cette histoire le plus rapidement possible. Deuxièmement, nos ennemis ne vont pas mettre beaucoup de temps à remonter nos traces et à nous retrouver. Et troisièmement...
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PHENOMENE - Parce que le combat ne sera jamais terminé
Science-FictionEireen vit depuis toujours dans un Centre de Conditionnement sans en connaître la raison. Lassée de cette vie coupée du monde, elle se voit offrir à son dix-septième anniversaire la chance inespérée d'obtenir des réponses à ses questions. Brusquemen...