Un début de réconciliation

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- Ah Madame le juge ! Je vous attendais. Je viens d'avoir Djibril au téléphone. Ces deux jeunes qui ont disparus. Quelle histoire !! Vous imaginez petit Paul qui ne rentre pas à la maison et un de ses ongles qui arrive dans votre boîte aux lettres ?!!

- Victor... Paul a 6 ans !!

- Justement Madame le juge, justement ! Il sera majeur que vous n'aurez même pas eu le temps de vous en rendre compte.

- Ce que j'aime avec vous Victor, c'est que vous n'êtes jamais dans l'exagération. Et puis vous êtes tellement rassurant...

Alice partit s'asseoir derrière son bureau puis se mit à fixer un point droit devant elle. Le regard dans le vide elle n'entendait plus son greffier qui continuait pourtant à lui parler.

- Madame le juge? Madame le juge ? ça va ? Je suis désolé, je n'aurai pas dû mêler petit Paul à cette histoire. En même temps vous avez raison, il n'a que 6 ans.

- Ne vous inquiétez pas Victor, tout va bien.

- Vraiment ? Vous n'avez rien oublié de me raconter ?

- Non...

- Madame le juge, enfin !! Votre rendez-vous avec l'assistante sociale ? Vous savez, j'ai pensé à vous toute la soirée.

- Ce n'était pas la peine de vous fatiguer, ça a été une catastrophe.

- Oh non comment ça ? On avait pourtant tout répété ! s'offusqua Victor en quittant à toute allure son bureau pour venir face à celui de la juge.

- Elle a démonté mon dossier, j'ai paniqué, j'ai inventé un gros mensonge, qui n'a d'ailleurs pas du tout plu au commandant Marquand.

- Ne vous en faites pas, ça ne doit pas être si grave. Du moment que vous n'avez pas inventé un mariage.

Devant la mine déconfite d'Alice, Victor su que c'est précisément ce qu'elle avait fait.

- Ah oui d'accord, vous n'avez pas fait semblant de paniquer. Marquand l'a pris si mal que ça ?

- La dernière fois que je l'ai vu, c'est-à-dire ce matin, il m'a affirmé qu'à partir du moment où il quittait la pièce où nous nous trouvions, nos relations ne seraient que strictement professionnelles.

- On ne s'affole pas, on respire à fond et on réfléchi. On a plus le temps Alice, je ne vois qu'une chose à faire. C'est à moi d'être votre mari, si vous voulez avoir une chance d'adopter Ada.

- Victor, allons ne dites pas de bêtises.

- Pourtant, si l'on en croit ce que vous dites : premièrement, avec Marquand, ça m'a tout l'air d'être fichu. Si on vient ajouter Léa dans l'équation, avec qui, pardonnez-moi, tout n'est pas clair, c'est doublement fichu. Et deuxièmement, Djibril est trop jeune et beaucoup trop gaffeur... il ne tiendra pas 2 jours sans faire une boulette. Non, vraiment, faites moi confiance, il ne reste que moi. J'ai 4 soeurs et je pense assez bien connaître les femmes en général pour vous sortir de ce faux pas.

Alice resta sans voix. Elle n'allait tout de même pas essayer de faire gober à cette assistante sociale plus que maligne, qu'elle allait se marier avec son greffier. Elle allait définitivement couler son dossier et ruiner par la même occasion sa carrière de juge, qui était déjà bien entachée par ses problèmes avec Bremond. Victor sautait déjà dans tous les sens et avançait un grand nombre d'idées qui leur permettraient de rentrer plus vite dans leur personnage. Il fut interrompu par la sonnerie de son téléphone.

- Ah commandant ! Comment ça va ? Madame le juge. Oui bien sûr, je vous la passe.

- Madame le juge, commandant Marquand pour vous, lui annonça t-il en lui adressant un clin d'oeil.

Un jeu dangereuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant