Quand Ada rencontre Marquand

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Mercredi matin...

- Alice, tu es prête ? On va être en retard !

- Olala Fred, détends toi ! C'est la visite de Bosc qui te rend aussi nerveux ? cria Alice derrière la porte de la chambre parentale.

Marquand tournait en rond dans le salon depuis un quart d'heure, attendant qu'Alice soit prête pour se rendre au commissariat. Ils avaient prévu d'aller au travail à une seule voiture, puisqu'à la débauche ils n'auraient pas une minute à perdre. Ils avaient rendez-vous avec l'assistante sociale chez eux à 18h00 et devaient, avant, aller récupérer les alliances à la bijouterie. Il manqua de trébucher sur une des voitures de police de Paul.

- Qu'est-ce qu'elle fait là cette voiture ? Combien de fois je t'ai dit de la ranger Paul ? Je t'avertis, ce soir je ne veux plus la voir trainer. Non, attends, en fait, je ne veux plus rien voir trainer du tout. Tu vas me ranger tout ce bazar ! Qu'est-ce qu'elle va dire Madame Bosc si elle voit du bazar partout ? Tu crois qu'elle va vouloir nous laisser Ada ?

Paul détacha les yeux de la télévision pour regarder son parrain, un air inquiet sur le visage.

- Ne raconte pas n'importe quoi Pipou ! Ton assistante sociale, elle va trouver ça bizarre si l'appartement ressemble à un endroit aseptisé... Il faut que cet endroit ait l'air vivant.

Alice débarqua dans le salon, un sourcil arqué.

- Pipou ? demanda t-elle l'air surprise.

- C'est le petit surnom que je donne à Frédérique depuis qu'il est tout petit, expliqua Joséphine.

- Ahah Pipou ! se moqua Paul, montrant son parrain du doigt tout en éclatant de rire.

- Merci maman... je viens de perdre toute crédibilité aux yeux de Paul !!

Alice sourit. Cette journée commençait bien.

- Parrain a raison, il faut que tu ranges un peu. Tu ne peux pas laisser tes jouets partout, quelqu'un va finir par tomber. Mais pas besoin non plus de faire un grand ménage, mamie a aussi raison, si l'appartement est trop niquel ça va sembler suspect.

- Ben je range ou je range pas ? demanda Paul, ne comprenant plus rien.

- Tu ranges ! tonna Marquand.

- Bon allez, je crois qu'on va y aller... dit Alice, en embrassant Paul. Et sois bien sage avec mamie.

- Oui je sais, mamie elle est malade, il faut être sage et ne pas faire de bêtises... récita Paul, lassé d'avoir trop entendu cette phrase.

Marquand était déjà sorti, sentant que la pseudo insolence de Paul allait le faire sortir de ses gongs.

- Bon courage Alice ! Je me demande parfois comment vous faites pour le supporter !

- Je l'aime !! sourit Alice. Allez bonne journée Joséphine. Soyez prudente, ne vous fatiguez pas trop et n'hésitez pas à nous appeler si vous avez un problème. Paul aime beaucoup Ada, il risque d'être intenable au fur et à mesure que le rendez-vous approche.

- Ne vous inquiétez pas, je gère, répondit Joséphine.

Alice quitta l'appartement et arriva enfin dans la voiture. Marquand l'y attendait et démarra instantanément. Elle attendit qu'il se calme un peu avant de parler.

- Détends-toi. Ce rendez-vous ne sera bientôt qu'un mauvais souvenir. On a toutes les raisons d'imaginer que ça va bien se passer. Des photos de nous sont présentes un peu partout dans l'appartement, tu y as maintenant pris tes marques. En plus, ce soir, on va récupérer les alliances. Bref, on ne pourra pas être plus crédibles. Et puis, on s'aime et ça se voit ! Alors aucune raison de s'inquiéter.

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