Le lendemain matin, 4h30...
Le réveil de la juge sonna, longuement, avant qu'elle ne tende le bras pour l'éteindre. Elle ronchonna quelques instants et s'arrêta lorsqu'elle sentit Marquand se coller à elle. Elle écarta ses bras pour s'y blottir et l'entendit ronronner de plaisir.
- C'est pas comme ça que tu vas me donner envie de me lever, s'amusa t-il.
Il ne put s'empêcher de caresser la cuisse de la juge et celle-ci lui saisit la main.
- On va être en retard ! s'exclama t-elle avec fébrilité, sentant bien qu'elle ne pourrait pas résister à la tentation ce matin.
Finalement, les deux jeunes mariés se levèrent, déjeunèrent et se préparèrent dans le silence avant que Jacques ne frappe à leur porte à 5h45.
- Alors, prêt pour le grand voyage les amoureux ? murmura t-il.
- Oui, répondit Alice, semblant inquiète.
- Allez, va embrasser Paul et ne fais pas cette tête d'enterrement !! Tout va bien se passer et tu vas passer une magnifique semaine, en Italie, avec Fréderic. Vous allez vous retrouver ENFIN seuls et tu vas pouvoir en apprendre un peu plus sur ses origines ! Reconnais qu'il y a pire quand même ! Et puis, tu vas peut être le découvrir sous un autre jour... un peu plus italien, un peu plus macho... s'amusa Jacques.
Alice rigola devant la mine offusquée du commandant. Mais ils savaient, l'un comme l'autre, que le fait que Marquand préfère mourir plutôt que de passer le balai, était bel et bien le reflet d'un comportement de macho avéré. Elle s'éclipsa, le sourire aux lèvres, dans la chambre de Paul et revint quelques minutes après, les yeux humides. Pour éviter qu'elle ne craque et ne puisse plus partir, Jacques salua les amoureux puis les poussa dehors, avec leur valise.
- Je rêve où ton père vient de nous virer de chez nous ? demanda Marquand.
Pour seule réponse, il obtint une moue boudeuse d'Alice.
- Ah ouais d'accord, il nous a vraiment viré... Ah voilà le taxi !! s'exclama t-il.
Le chauffeur descendit de la voiture pour charger la valise dans le coffre alors que Marquand et Alice se glissaient sur la banquette arrière.
- Où dois-je vous conduire ?
- A Orly, s'il vous plait, répondit Marquand.
Il s'installa ensuite confortablement sur le siège gauche et ouvrit ses bras à une Alice très réceptive. Celle-ci se lova immédiatement contre lui et ne bougea que lorsqu'ils furent arrivés à destination. Ils se prirent par la main parce que leur mariage les avait rendu plus fusionnels que jamais et aussi pour éviter de se perdre, dans cette fourmilière humaine géante où régnait une grande agitation, malgré l'heure matinale. Ils enregistrèrent leur bagage puis attendirent que leur vol soit annoncé.
Marquand trépignait d'impatience à l'idée de pouvoir enfin faire découvrir à Alice son pays d'origine. Il sentait l'adrénaline grandir en lui au fur et à mesure qu'il réalisait qu'ils allaient passer une semaine rien que tous les deux, loin des enfants, du boulot et des soucis. Il était tellement excité qu'il n'arrivait même plus à rester assis et faisait rire sa juge par son comportement enfantin. Il se calma quelques minutes avant le décollage, voyant qu'Alice n'était pas très rassurée.
- C'est la première fois que je prends l'avion... dit-elle timidement.
- C'est vrai ? Mais pourquoi tu ne me l'as pas dit ?
- Ben j'ai pas vraiment eu le temps.
- Et tu as peur ?
- Peur, c'est un bien grand mot. On va dire que j'ai une légère appréhension. Comme quand chacun d'entre nous vit quelque chose pour la première fois.
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Un jeu dangereux
FanfictionL'adoption de la petite Ada les a "obligé" à jouer un jeu. Mais jusqu'où sont-ils capables d'aller par amour les uns pour les autres ?