Une si belle histoire

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Marquand sortit du foyer abattu. Même si Ada n'avait pas hurlé, ses paroles avaient sonné en lui comme un cri de désespoir et lui avaient glacé le sang.

- T'es triste parrain ? demanda Paul, en voyant son parrain tout bizarre.

- ... Heu non, c'est rien, ça va aller... répondit-il, arrivant mal à masquer son trouble.

Paul descendit des bras de sa mère, se plaça entre ses deux parents et leur prit la main.

- Tu crois qu'Ada va pouvoir venir avec nous à la mer, chez tonton Lemonnier ? questionna t-il Marquand.

- Je ne sais pas... mais j'espère. Et toi, tu as envie qu'elle vienne avec nous ?

- Ah ça oui ! On fera des châteaux de sable ensemble. Les filles elles sont fortes pour les châteaux. Maman elle en fait des supers avec moi, mais la dernière fois, elle a pas réussi à se relever, alors il vaut mieux que ce soit Ada qui m'aide !

- Comment ça ? demanda Marquand amusé.

- Je me suis peut être fait un lumbago sur la plage... grimaça Alice rien qu'en y repensant.

- Mon pauvre bébé, sourit Marquand, prenant Alice par la taille et cherchant un peu de réconfort.

- Hey ça va aller... Tu as entendu la demoiselle, ça n'avait pas l'air de la choquer qu'on fasse une telle demande. Sa seule inquiétude était au niveau des délais mais il y a encore de l'espoir.

- Mouais... répondit-il peu convaincu.

- Bon allez on y pense plus ! Maintenant il faut qu'on retourne à l'appartement. On a du pain sur la planche. Il faut qu'on prépare notre valise et que je laisse des instructions à mon père pour Paul. Fred tu te rends compte ?? On part en Italie !!! s'exclama la juge en dansant.

L'enthousiasme d'Alice fut contagieux et la petite famille se retrouva bientôt à chanter " Vive les vacances " sur le trajet du retour. Arrivée à l'appartement, la mère de famille prit les choses en main. Elle commença par préparer ses affaires puisqu'elle n'avait pas besoin de préparer celles de Paul : elle avait convenu avec Jacques qu'il serait plus pratique qu'il vienne passer la semaine chez eux, pour garder son petit-fils.

Elle planqua au fond de la valise les sous-vêtements qu'elle avait acheté dans la semaine et qui rendraient Marquand totalement fou, elle en était sûre. Puis elle y empila quelques robes, des maillots de bain (dont le bleu qui avait amené leur réconciliation au spa), un short en jean (qu'elle n'avait pas mis depuis une éternité et qui lui donnait l'air d'une adolescente), quelques hauts qui mettaient en valeur ses formes, une paire de baskets et des tongs. Elle se redressa satisfaite et se dit qu'elle partirait avec ses talons aiguilles noirs le lendemain. Ce n'est pas parce que l'on part se détendre en Italie qu'il faut oublier d'être classe, pensa t-elle.

- Fred ? Tu crois qu'on prend des serviettes de toilette ?

- Vue le nombre d'étoiles que l'hôtel possède, je me demande s'ils ne vont pas aller jusqu'à nous offrir des peignoirs ! s'extasia t-il devant la brochure que leur avait donné son jeune lieutenant. Sacré Kadiri !!

Marquand arriva dans la chambre, pour préparer à son tour ses affaires, et se figea devant la valise.

- Et sinon les 20% de place qu'il me reste dans la valise c'est normal ? se moqua t-il.

Alice commença alors à vanter l'utilité de chacun des éléments présents dans le bagage et le commandant abdiqua. Il réussit à glisser quelques shorts, des t-shirts, une chemise bleue ciel et une paire de tongs dans la valise maintenant blindée. Heureusement qu'ils ne partaient que pour une semaine ! plaisanta t-il intérieurement.

Un jeu dangereuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant