- Bon, c'est pas que je m'amuse pas, mais je crois qu'il va falloir que je retourne dans ma chambre.
- Oh non !! On s'amusait bien parrain !
- Et oui, mais pour l'instant, je n'ai pas trop le droit de faire le fou, sinon les infirmières vont me fâcher.
- Ah bon ? s'étonna Paul.
Marquand sourit. Comment ne pas craquer devant la bouille d'amour de ce petit garçon si attachant, dont il avait la chance d'être le parrain.
- Mais non, les infirmières sont très gentilles ! Mais comme ma jambe est fragile, il faut que je me repose beaucoup, tu comprends ?
- Oui. On va retrouver maman ?
- Allez, on va aller voir où elle se cache.
Les deux garçons franchirent bientôt la porte du bâtiment. Marquand plissa le nez, se prenant de plein fouet l'odeur bien particulière des hôpitaux. Il vit Alice sortir du bureau des infirmières, le sourire aux lèvres. Mais qu'est-ce qu'elle manigance ? se demanda t-il, de plus en plus intrigué.
- ça va ? demanda Marquand.
- Je crois que ça ne pourrait pas aller mieux, en fait. Bon Paul, on va aller raccompagner parrain dans sa chambre et le laisser se reposer.
- On pourra revenir voir parrain ?
- Oui, et puis avec un peu de chance, c'est parrain qui viendra nous rejoindre à l'appartement très bientôt, répondit-elle à son fils, optimiste.
Le chemin vers la chambre se fit dans le silence. Le moral de Marquand était redescendu en flèche. Il se retrouverait bientôt de nouveau seul dans cette chambre impersonnelle. Les éclats de rire de Paul et le sourire de la juge lui manquaient déjà. Et comme si cela ne suffisait pas, il sentit de nouveau une vive douleur traverser sa jambe. Sa soirée allait être très longue. Il plaça le fauteuil à côté du lit, sentant que sa satanée jambe ne le porterait pas.
Alice commença à rassembler ses affaires et celles de Paul, gardant un oeil discret sur le commandant. Il avait soudain l'air très affaibli, même déprimé, et elle se réjouit de la surprise qu'elle allait bientôt lui faire. Elle se dit qu'il ne fallait pas traîner, histoire d'éviter des aux revoir difficiles et invita Paul à faire un câlin au commandant avant le départ. Elle le prit à son tour dans ses bras et lui murmura quelques paroles qu'elle espérait réconfortantes, avant de l'embrasser.
Une fois dans le couloir, Alice courut presque vers l'ascenseur, entrainant Paul avec elle.
- Hey maman, pourquoi tu cours ?
- Je vais faire une surprise à parrain et revenir ce soir.
- Olala parrain il va être super content ! Il avait l'air très triste quand on est parti. Vous allez faire des câlins ?
Alice éclata de rire. Son fils était tellement vif d'esprit pour son âge !
- Je vais aller chercher des sushis pour parrain et dormir avec lui cette nuit. Mais pour réussir ma surprise, il faut que l'on se dépêche un peu. Je vais devoir te laisser chez Victor.
- Oh non, pourquoi ? Je veux rester dormir avec vous.
- C'est impossible ça Paul. Il n'y aura pas assez de place pour tous les trois.
Arrivée sur le parking, Alice composa le numéro de Victor. Elle lui expliqua la situation. Il avait l'air gêné et lui avoua qu'il avait prévu de passer la soirée avec Djibril. Alice se retint d'éclater de rire : comment était-il possible que Djibril ne se soit pas rendu compte des préférences sexuelles de son greffier ?
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Un jeu dangereux
FanfictionL'adoption de la petite Ada les a "obligé" à jouer un jeu. Mais jusqu'où sont-ils capables d'aller par amour les uns pour les autres ?