Le lendemain matin, Alice, les yeux encore clos, voulut se blottir dans les bras de Marquand avant de se rendre compte qu'il avait déserté le lit. Elle plissa les yeux, puis les ouvrit entièrement tout en se tournant vers le réveil. Il n'était que huit heures. Où pouvait-il bien être ? Elle tendit l'oreille, à l'affut du moindre bruit lui signalant la présence du commandant. Le silence régnait, uniquement perturbé par le chant des oiseaux qui se réveillaient eux aussi doucement dans le parc. Elle s'étendit de tout son long et grogna en sentant que sa vessie n'allait pas lui permettre de trainer plus longtemps au lit.
Elle se leva et essaya de faire le moins de bruit possible. Les filles dormaient probablement encore et elle ne voulait pas être celle qui les réveillerait et les ferait revenir à la triste réalité. Elle se dirigea vers les toilettes et faillit éclater de rire en lisant le mot que Marquand avait laissé sur la cuvette.
" Je savais que tu passerais par ici ! (ou par la cuisine). Je suis allé courir. Je ramène des croissants pour le p'tit déj. "
Elle descendit l'escalier sur la pointe des pieds et son sourire, déjà largement visible, s'agrandit lorsqu'elle vit Marquand qui tentait de reprendre son souffle, appuyé sur la porte d'entrée. Il releva la tête, lui rendit son sourire et entra dans la maison à pas de loup.
- Timing parfait ! lui dit-elle, arrachant presque la poche de viennoiseries de ses mains.
- Apparemment il était temps que j'arrive ! se moqua Marquand en voyant la juge croquer avidement dans un croissant.
- Merci, murmura t-elle, en lui rendant la poche. Tu t'es levé il y a longtemps ? Je devais bien dormir, je ne t'ai pas du tout entendu.
- Je suis parti à sept heures. J'avais besoin de me défouler et d'évacuer un peu les tensions accumulées hier.
- Et ça va mieux ? s'inquiéta la juge.
- C'est pas encore la grande forme mais je me sens au moins capable d'affronter le rendez-vous chez le notaire.
Le silence s'installa alors que le couple finissait tranquillement de petit déjeuner tout en essayant d'imaginer ce que pourrait bien leur révéler le notaire. La juge, perdue dans ses pensées, sentit soudain le regard de Marquand posé sur elle.
- Les filles dorment encore ? demanda t-il.
- Il me semble que oui. Pourquoi ?
- Parce qu'avec mes conneries de footing je n'ai pas pu dire dignement bonjour à mon fils ce matin... ni à sa mère d'ailleurs... expliqua t-il, alors qu'un sourire malicieux s'étirait sur son visage.
- Alors là je t'arrête de suite ! Tant que tu dégageras cette odeur, il est hors de question que tu m'approches ! le prévint la juge.
- Même si c'est dans un bon bain ? dit-il avec une moue enfantine.
La juge parut emballée par l'idée puis sembla hésiter.
- Même si je me débarrasse de mes fringues sur le pas de la porte, que je me rince et que je t'attends dans le bain... Que plus aucune goutte de sueur ou odeur désagréable ne vient chatouiller tes narines ?
- Dis comme ça... ça me semble parfait... sourit Alice.
- Bien. Tu n'as qu'à attendre que l'eau arrête de couler, ça voudra dire que je t'attends, expliqua Marquand avant de partir rapidement vers l'étage.
Alice attendit quelques minutes au bas de l'escalier avant de gravir silencieusement les marches la séparant de la salle de bain. Elle jeta un coup d'oeil vers la chambre des filles puis poussa la porte qui la séparait du commandant. Comme convenu, il était déjà dans la baignoire et s'amusait avec un nuage de mousse. L'ambiance était juste parfaite pour passer un moment intime à deux : une odeur de rose très agréable flottait dans la pièce et la lumière était tamisée.
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Un jeu dangereux
FanfictionL'adoption de la petite Ada les a "obligé" à jouer un jeu. Mais jusqu'où sont-ils capables d'aller par amour les uns pour les autres ?