Le mariage

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Marquand venait d'arriver devant la mairie, Joséphine à son bras.

- Oh non mais regardez moi ce beau gosse !! s'exclama un de ses plus fidèle et vieil ami brigadier.

Tout le groupe de policiers se retourna pour acclamer le commandant. Cela lui fit chaud au coeur et il s'approcha pour tous les saluer et les remercier d'être là pour lui, en ce jour si important. Il présenta Paul à tous ses collègues. Certains l'avaient vu tout bébé et ne manquèrent pas de lui faire remarquer qu'il avait bien grandi et qu'il était devenu un magnifique petit garçon. Alors que le commandant commençait à se détendre grâce aux blagues de ses amis, une voiture se gara sur le parking.

Marquand, qui aimait les belles voitures, ne put qu'apprécier la Mustang dans laquelle sa dulcinée venait d'arriver, aux côtés de son père. Jacques descendit et fit le tour du bolide, pour aider sa fille à en descendre.

- Wahouuuu c'est ma maman ! dit Paul fièrement. T'as vu parrain on dirait une princesse !!

Le coeur de Marquand s'emballa.

- Ah ouais une princesse... confirma t-il, en ne trouvant pas d'autre mot.

La brochette de brigadiers éclata de rire. Le commandant leur semblait être comme un adolescent se rendant à son premier rendez-vous amoureux : il avait l'air à la fois surexcité et à la fois paniqué, à deux doigts de perdre ses moyens. Lorsque la juge arriva à sa hauteur, elle s'approcha de lui pour l'embrasser mais il l'esquiva.

- ça va pas non ! Ça porte malheur de s'embrasser avant de s'être dit oui ! s'offusqua t-il.

- N'importe quoi, sourit Alice.

Son sourire se figea lorsqu'elle remarqua que quelque chose n'allait pas. Elle connaissait trop bien Marquand et l'expression qu'il affichait maintenant n'était pas celle d'un homme stressé par son mariage. Il y avait autre chose.

- Alors, qu'est ce que tu penses de ma robe ? demanda t-elle à Paul, pour se rassurer.

- Tu es vraiment trop jolie maman ! On dirait la plus belle des princesses.

Alice serra son fils dans ses bras, touchée par ses phrases enfantines mais tellement importantes pour elle.

- Oh regardes !! Voilà Ada !! cria le petit garçon avant de courir vers sa soeur.

- Je ne sais pas ce que tu as Fred mais si tu veux en parler, c'est maintenant qu'il faut le faire... Une fois que l'on se sera dit oui, on ne pourra plus revenir en arrière, dit discrètement Alice au commandant, profitant de la diversion créée par l'arrivée de la jeune fille.

Marquand se gratta nerveusement la tête.

- Allons retrouver Ada. Et dépêchons nous, le maire nous attend, tenta t-il.

- Ok... Mais je te connais, je sais que quelque chose ne va pas et je saurai tôt ou tard ce que tu as. J'espère juste que ça ne sera pas gênant pour la suite de notre histoire.

- J'espère aussi...

L'air abattu avec lequel Marquand venait de s'exprimer terrorisa Alice. Elle essaya d'avancer vers Ada et Madame Bosc pour les saluer mais ses pieds semblaient cloués au sol... Impossible de bouger, ses jambes refusaient de la porter plus loin alors que Marquand s'éloignait. Joséphine, qui connaissait les doutes de son fils depuis une heure tout au plus, avait suivi la scène de loin. Dès qu'elle comprit que tout ne se passait pas comme prévu, elle se précipita vers Alice.

- Tout va bien ? demanda t-elle à la juge.

Les yeux d'Alice s'embuèrent alors que la panique s'emparait d'elle.

Un jeu dangereuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant