Alice eut toutes les peines du monde à se sortir des bras de Marquand, sans le réveiller, pour aller déjeuner tranquillement et se préparer avant de lever Paul.
Au moment de partir à l'école, le petit garçon vint déposer un bisou baveux sur la joue de son parrain. Alice rigola, voyant le commandant grimacer et s'essuyer la joue en faisant mine de vomir. Elle l'embrassa à son tour, avant de quitter l'appartement rapidement.
Marquand, au début assez énervé de se savoir en arrêt maladie, avait maintenant changé d'avis. Il allait mettre tout son temps et toute son énergie dans les travaux de la chambre d'amis. Il enfila un vieux jogging et alla sonner chez Romuald, priant pour qu'il soit chez lui.
- Frédéric ? Quelle bonne surprise ! Vous avez l'air en forme !
- Oui, je vais beaucoup mieux, merci.
- C'est bien que vous soyez rentré. Alice était effondrée la semaine dernière. Elle vous aime tellement. Vous avez de la chance d'avoir une femme qui tient autant à vous.
- Ah bon ? Elle vous a dit quelque chose ?
- Pas vraiment, mais pas besoin de le dire, ça crève les yeux qu'elle est folle de vous.
- Qu'est-ce que c'est bon de vous l'entendre dire ! sourit Marquand.
Romuald regarda sa montre.
- Je vous dérange ?
- Je vais bientôt devoir partir au boulot, je n'ai pas beaucoup de temps à vous accorder.
- Oh, je ne vais pas vous embêter longtemps. Je voulais juste savoir si vous aviez une perche et un rouleau. J'ai une chambre à repeindre et, avec Alice, nous avons acheté la peinture mais totalement oublié d'acheter le matériel nécessaire.
- Vous avez de la chance, je pense pouvoir faire votre bonheur. Je reviens dans deux minutes.
Romuald s'absenta, laissant le commandant sur le pas de la porte.
- Tenez, je vous ai même trouvé une bâche, histoire de protéger le sol ! s'exclama Romuald, en revenant auprès de Marquand.
- Génial, merci beaucoup !
- Mais c'est normal, entre voisins ! Vous pouvez tout garder le temps qu'il vous faudra, je n'ai pas d'urgence à tout récupérer. Je viens moi même de repeindre une partie de l'appartement et c'était une sacrée galère !
- Bon très bien, merci. Je vais me mettre au boulot alors.
- Bon courage.
- Merci à vous aussi, bonne journée ! répondit Marquand en repartant vers sa porte, les bras chargés.
Lorsqu'il referma la porte et se retrouva de nouveau seul, il s'appuya contre le mur et chercha des yeux ses béquilles. Il avait voulu faire le fier devant le voisin mais marcher sans ses cannes n'était pas la meilleure idée qu'il ait eu. Une vive douleur lui traversa la jambe mais il l'ignora et se concentra sur son objectif : atteindre la chambre d'Ada le plus rapidement possible et sans rien oublier.
Il regarda l'heure et s'énerva. Il était déjà 9h15 et il n'avait encore rien fait ! Il avait mis une demie heure juste pour récupérer le matériel chez Romuald et arriver jusqu'à la chambre d'Ada. Il pensa à Alice et son envie de la rendre heureuse pris le dessus sur le découragement qu'il ressentait deux minutes plus tôt.
Son regain d'énergie lui permit de sortir de la pièce le carton contenant le bureau, sans trop de difficulté. Il étala ensuite la bâche dans le fond de la pièce, ouvrit un pot de peinture blanche et attaqua enfin la rénovation du plafond. Il dû s'arrêter à de nombreuses reprises pour reposer sa jambe, en s'asseyant sur une chaise. Il n'avait jamais mis autant de temps à repeindre un plafond mais il fut tout de même très fier de lui lorsqu'il mis le dernier coup de rouleau, dans le coin gauche de la pièce. Il était en train de regarder avec satisfaction son travail quand il entendit la porte de l'appartement s'ouvrir.
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Un jeu dangereux
FanfictionL'adoption de la petite Ada les a "obligé" à jouer un jeu. Mais jusqu'où sont-ils capables d'aller par amour les uns pour les autres ?