Dernière ligne droite...

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Marquand et Alice arrivèrent au bureau, chacun de leur côté, plus motivés que jamais à en finir avec cette enquête. Ils espéraient s'en être débarrassés d'ici la fin de la semaine, pour aborder sereinement la venue d'Ada le week end prochain. De plus, cela permettrait à leurs témoins et wedding planer de se concentrer totalement sur les derniers préparatifs et le bon déroulement de leur mariage.

Le lieutenant Kadiri releva la tête lorsqu'il entendit Marquand passer la porte du bureau en sifflotant. Il ne put s'empêcher de lui demander :

- Alors chef ? Comment ça s'est passé avec l'assistante sociale ? Et Ada, elle est aussi géniale que Victor me l'a décrite ?

- Arrêtes avec ce chef ! Et prends tes affaires, on file direct Cité des Mimosas.

Dans la voiture le commandant se détendit et raconta à son lieutenant, dans les moindres détails, sa rencontre avec Ada. Même si ça c'était plutôt bien passé, il fit part de ses craintes à Djibril.

- Je suis sûr qu'elle va m'en faire baver. Elle m'en veut, elle sait que Chahine est parti à cause de moi.

- En même temps, c'était obligé que ça se passe comme ça commandant. Chahine était quelqu'un de néfaste, il n'allait apporter que des ennuis à Alice. Vous avez fait le bon choix. Et puis, vous savez, Ada est bientôt une adolescente et croyez en mon expérience, un ado n'est jamais facile à gérer.

Marquand se tourna vers le jeune homme, étonné. Alice avait raison : il n'était pas si idiot et plutôt mature pour son âge. Il le regarda, l'encourageant d'un signe de tête à continuer.

- Lorsque mon père est décédé, ma mère a quelque peu perdue pied. Les mois qui ont suivi ont été assez compliqués et j'ai dû gérer moi même mes frères et soeurs. J'ai eu du mal à me faire respecter, en particulier par ma soeur Noémie, qui avait treize ans. Sa tristesse se transformait en colère et elle faisait connerie sur connerie pour attirer l'attention et montrer qu'elle souffrait. Dans ces cas là, le meilleur moyen de calmer les choses est de communiquer. Je suis persuadé que vous saurez lui expliquer vos choix et qu'Alice vous soutiendra. Elle finira par vous comprendre, faites vous confiance et tout ira bien.

Djibril s'arrêta de parler, surpris de s'être autant livré à son supérieur. Il n'avait jamais abordé ce sujet, mise à part avec Chiara. Il regarda le commandant qui semblait... ému ? Il l'entendit se racler la gorge, probablement pour se donner une contenance, puis il sembla réfléchir un instant.

- Je ne savais pas, je suis désolé pour ton père.

- Oh, c'était il y a presque dix ans. J'ai appris à vivre avec, ou plutôt sans. Vous savez, j'ai bien vu que parfois je vous énervais, mais je ne peux pas m'empêcher de vouloir bien faire. Vous ressemblez beaucoup à mon père et je crois que j'ai très envie d'être le parfait lieutenant, histoire de vous entendre me dire que je bosse bien. Il n'y a rien qui me rend plus fier que de vous entendre me féliciter pour avoir anticipé quelque chose.

- Oh putain, je suis si vieux que ça pour que tu m'identifies à ton père ? tenta de plaisanter le commandant, de plus en plus touché par son lieutenant.

- Oh heu... pardon... désolé commandant... je ne voulais pas vous...

- Djibril, détends toi, je plaisante. Je suis très touché que tu te confies à moi. C'est vrai que ton comportement a tendance à m'agacer mais je comprends mieux pourquoi tu agis de cette façon là. Je t'apprécie beaucoup et si je suis si dur avec toi c'est parce que je sens que tu es un bon élément.

Djibril resta bouche bée. Le commandant l'avait appelé par son prénom !! Et il pensait qu'il était un bon élément !! Olala c'est le plus beau jour de ma vie, pensa t-il, les yeux remplis de larmes.

Un jeu dangereuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant