Enfin les vacances !

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Alice et Marquand n'arrivaient pas à y croire, pourtant ils étaient bel et bien enfin en vacances ! Le mois qu'ils venaient de passer avait été compliqué. Leur semaine idyllique en Italie avait rendu la reprise du travail très difficile. Dès leur retour, ils avaient eu une enquête sordide et éprouvante à résoudre. Et comme si cela ne suffisait pas, en plus de devoir gérer leur propre impatience de partir en vacances, ils avaient dû faire face à un Paul particulièrement fatiguant, qui demandait sans cesse quand Ada allait les rejoindre.

Ce samedi matin là, l'excitation était donc plus que palpable chez les Marquand. Alice venait de faire pour la dixième fois le tour de l'appartement, tout en se demandant si elle n'était pas en train d'oublier quelque chose. Elle était rayonnante, dans une robe bleue qu'elle avait acheté pour l'occasion et qui avait déjà fait son petit effet sur le commandant.

De son côté, Fred venait de finir d'entasser les bagages dans le coffre de la voiture et tentait maintenant de canaliser l'énergie débordante de Paul, qui ne tenait plus en place tant il était heureux de retrouver sa grande soeur. Et dire qu'ils allaient faire pas loin de huit heures de route avec un énergumène pareil à l'arrière de la voiture ! Pour peu qu'Ada soit dans le même état... Non ce n'était pas possible, il allait péter un plomb. Il en était là de ses réflexions lorsqu'Alice arriva, son sac à main à l'épaule et une petite mallette dans chaque main.

- Djibril a téléchargé quelques films et dessins animés qu'il a copié sur nos tablettes ... expliqua t-elle à un Marquand au regard interrogatif. Avec ça, on devrait être tranquille un moment. Bon Paul, tu te calmes maintenant ! Parrain va conduire longtemps et il va devoir être concentré sur la route alors plus un bruit.

- Sinon on va avoir un accident ? demanda le petit garçon soudain inquiet.

- On ne va pas avoir d'accident parce que parrain est très prudent mais on se calme quand même. Allez, assieds-toi que j'attache ta ceinture.

La juge passa une main sur le front et dans les cheveux de son fils, geste qui l'apaisa un peu malgré son regard encore brillant de malice. Elle s'installa ensuite aux côtés de Marquand qui lui murmura que sa robe n'allait pas l'aider à se concentrer. Amusée, elle lui fit un clin d'oeil complice et la voiture démarra en direction du foyer.

Lorsqu'ils arrivèrent, Ada attendait impatiemment devant la porte du foyer. Le commandant fut soulagé que la jeune fille ne possède qu'un petit sac de voyage qu'il n'aurait pas de peine à faire tenir dans le coffre déjà bien rempli. Après avoir passé un quart d'heure à essayer de calmer les enfants en vain, ils repartirent cette fois-ci en direction de l'autoroute.

Même si ses relations avec la jeune fille étaient quelques fois un peu tendues, Marquand se risqua tout de même à lui demander ce qu'elle avait fait pendant le mois dernier au foyer. Ada raconta alors la venue d'un professeur de dessin qui avait donné des cours aux élèves qui le souhaitaient. Tout le monde l'écoutait avec intérêt et elle en fut très flattée.

- Quand tu vivras avec nous, on pourra se renseigner pour que tu prennes des cours de dessin si ça te plait, se hasarda le commandant, sans se rendre compte de la joie qu'il allait procurer à l'adolescente.

- Vraiment ? répondit Ada, choquée par la proposition de son " papa ".

- Bien sûr ! Tu as l'air d'aimer dessiner.

- Ah mais oui carrément !! J'adore ça, ça me permet de m'exprimer et m'aide à aller mieux. En plus, on a appris à dessiner au fusain, c'était génial ! On peut travailler sur les ombres, c'est cool.

- C'est quoi le fusain ? demanda Paul.

- C'est une branche d'un arbre...

Le commandant décrocha à ce moment là de l'explication d'Ada qui continua longtemps à raconter tout un tas de chose à son frère sur le dessin. Cette petite était d'une maturité incroyable pour son âge et finalement cela ne l'étonnait même pas qu'elle ait développé une grande sensibilité artistique. Il profita qu'elle soit plongée dans une grande conversation avec son frère pour glisser à Alice qu'une mallette de dessin serait sans doute le plus beau cadeau de Noël d'Ada. La juge acquiesça silencieusement. Le calme revint dans la voiture et ils roulèrent jusqu'à ce que Paul ne se plaigne d'avoir envie de faire pipi. Ils profitèrent de cet arrêt pour manger et repartirent pour ne s'arrêter qu'à destination. Ils furent accueillis par un Edouard radieux.

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