Fin de weekend difficile

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Marquand et Joséphine mirent un moment à comprendre ce qu'il venait de se passer avant que la matriarche ne brise le silence.

- Ah ben c'est malin ! Tu aurais pu être un peu plus délicat quand même !

- Oh putain maman ! Qu'est-ce qu'on s'est promis ce matin ? Plus de reproches, plus d'engueulades ! Alors ça suffit hein ! Et puis comment voulais-tu que je lui dise ? T'avais qu'à le faire au lieu de me laisser dans la merde !

- C'est un reproche ça, non ?

- Tu sais quoi ? Retournes avec Jacques et Paul dans le salon et essayes de ne pas faire plus de dégâts ! Je vais essayer de retrouver Alice.

- Bien, répondit-elle sèchement, vexée par les propos de son fils.

Marquand sortit à toute allure de la chambre et fut stoppé dans son élan par Jacques.

- Il y a un problème ? Pourquoi Alice est partie comme ça ?

Le commandant aperçut Paul, qui jetait un oeil inquiet vers eux, depuis le canapé.

- Jacques, je ne peux rien vous dire pour le moment. Paul risquerait de nous entendre. Essayez de vous isoler avec ma mère si vous voulez savoir. Et ne vous inquiétez pas, Alice va bien. Elle a juste appris une nouvelle qui l'a un peu déstabilisée.

Il laissa son beau père planté au milieu du salon et se retrouva bientôt sur le trottoir devant l'immeuble. La voiture d'Alice était encore là, elle était donc partie à pied. Elle ne doit pas être bien loin, pensa t-il. Il partit machinalement vers la droite, en direction des bords de Seine. Avec un peu de chance, Alice aurait rejoint leur banc. Tout en marchant, il composa son numéro, mais tomba directement sur le répondeur. Il s'énerva, jugeant l'attitude d'Alice imprudente : qu'elle veuille rester seule et n'ai pas envie de parler c'était une chose, mais elle n'était quand même pas obligée d'éteindre son téléphone ! Avec tout ce qui arrive de nos jours ce n'est pas très malin... Bon Fred ne panique pas, ça ne fait que vingt minutes qu'elle est partie, tenta t-il de se rassurer. Il continua son chemin en accélérant le rythme. Il y avait foule en ce samedi midi mais pourtant, il la vit de suite, assise la tête dans les mains, sur leur banc. Il laissa échapper un profond soupir de soulagement, puis s'assit à ses côtés, sans la toucher, lui parler, ou même la regarder. Il sentit bientôt son regard se poser sur lui.

- Je suis désolé... murmura t-il.

- Ce n'est pas ta faute... Ni celle de ta mère d'ailleurs...

- Non, mais j'aurai pu te l'annoncer moins brutalement.

- Dans tous les cas, ça m'aurait rappelé de très mauvais souvenirs, alors ne te prends pas la tête avec ça. Je crois que j'ai besoin de rester un peu seule.

- Tu es sûre ? s'inquiéta t-il.

- Oui. Tu m'excuseras auprès de ta mère et de mon père.

- Je ne pense pas que ce soit la meilleure chose à faire de rester toute seule mais, si c'est ce que tu souhaites, je respecte ton choix. Par contre, fais moi plaisir et rallumes ton téléphone. J'aimerais pouvoir savoir où tu es et si tout va bien.

La juge attrapa son portable et le ralluma.

- Merci, murmura le commandant. Bon, j'y vais. Ton père s'inquiétait et Paul n'avait pas l'air très rassuré non plus. Tu m'appelles si tu as le moindre problème ou si tu veux parler. Je suis là, OK ?

Alice hocha la tête, les yeux remplis de larmes. Marquand posa un baiser sur son front, puis s'éloigna, en lui faisant de petits signes de la main. Il se retourna une dernière fois et vit qu'elle éclatait en sanglots. Il eut le coeur déchiré, eut envie d'aller la serrer fort dans ses bras pour la consoler, mais il lui avait promis de la laisser seule, alors il se résigna à rentrer seul à l'appartement.

Un jeu dangereuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant